mardi 10 janvier 2017

La Fin du Monde, Fabrice Colin

Comme à chaque début d'année, j'essaie d'éliminer quelques vieux livres de la PAL. Il faut bien commencer par quelque chose et autant que je commence l'année avec les vieilleries. Celle-ci est resté longtemps dans ma PAL pour une raison très bête, j'ai su que c'était une première partie et que la suite n'allait surement jamais être publiée environ deux jours après l'avoir acheté. Bref, ça m'a un peu coupé dans l'envie de découvrir ce roman-là. Mais faut bien qu'il sorte de la PAL tout de même, alors, c'est parti.

La Fin du Monde, Fabrice Colin

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 216

A lire si :
- Vous voulez un roman jeunesse plutôt dur
- Vous voulez de pré-apocalypse et de l'apocalypse aussi

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les romans choraux
- Vous voulez la suite...

Présentation de l'éditeur :

Lorsque la première bombe atomique explose au-dessus de San Francisco, Jim Thompson veut croire qu'un avenir existe encore. Hélas! Aux quatre coins du globe, une guerre nucléaire totale se propage. L'un après l'autre, tous les pays sont rayés de la carte : le pire des scénarios est devenu réalité. Chine, Egypte, France, Etats-Unis... Séparés par des milliers de kilomètres, quatre adolescents aux destins mystérieusement liés s'efforcent d'échapper à l'inéluctable et de rallier une base secrète du Groenland. Mais peut-on survivre à la fin du monde?

Mon avis

Lorsque j'ai acheté ce roman, je ne savais pas du tout qu'il aurait pu y avoir une suite. D'ailleurs, il y a une suite, juste qu'elle n'est pas éditée et qu'elle ne le sera peut-être pas. La raison est simple, Mango Jeunesse a changé sa ligne éditorial entre la publication de La Fin du Monde et la fin de l'écriture d'Après. Du moins, ce sont les infos que j'ai réussi à récupérer ici ou là. Mais ces informations là avaient suffit à me refroidir quant à ma lecture. Justement parce que je ne savais pas comment finirait le roman ni même si un jour on aura la suite. Et rester sur ma fin est une chose que j'apprécie guère.Et puis, finalement, j'ai lu La Fin du Monde. Parce que je n'aime pas voir traîner des livres trop longtemps (tout est relatif hein) dans ma PAL. Et l'histoire m'a entraînée.

Nous sommes à la vielle d'une attaque nucléaire mondiale. La plupart des pays semblent être en guère, occident contre orient, bref, conflit comme nous pouvons en voir dès à présent. Mais là, tout va dégénérer. Les USA vont être attaqués à la bombe atomique, ils vont répondre et le feu va être mis au planche, détruisant quasiment toute la population mondiale, tous les animaux et toutes les plantes. Sauf que ça, peu de personne le savent. Seuls les dirigeants sont au courant, et peut-être d'autres, personnes haut-placées ou grands scientifiques... 

On ne va pas suivre les privilégiés de l'affaire, ni des militaires, ni des dirigeants. Fabrice Colin nous fait suivre quatre jeune gens d'environ 17 ans : Jim, fils d'un sénateur américain, François, français et ami de Jim, Xian, chinois dont le père a une liaison avec la mère de François et Hafsa, égyptienne ayant appartenue au groupe Al-Qaida et protégée de Thompson, le père de Jim. Chacun d'eux est relié à l'autre d'une manière ou d'une autre, chacun d'eux va vivre cette apocalypse de différente façon, mais surtout, ils vont essayer de s'en sortir par tous les moyens possibles. 

Il y a deux choses vraiment bien dans le roman. La première, c'est forcément l'histoire. Il est rare que l'on parle apocalypse nucléaire dans un roman pour la jeunesse. Fabrice Colin choisit de ne pas parler de ce qu'il a pu se passé avant entre les divers pays, nous ne savons pas qui est en guerre contre qui, qui a décidé d'appuyer sur le "bouton rouge", ni même pourquoi. Il s’intéresse plus aux conséquences à un niveau plus terre à terre, plus proche de nous. Et pour cela, il utilise quatre personnages vivant dans des endroits bien différents et surtout ayant des points de vue bien différent. C'est là que j'arrive au second point de fort bien, les personnages.

J'ai apprécié que Fabrice Colin utilise quatre personnes venant d'horizons différents et voyant le monde de différentes façons. J'ai encore plus apprécié que les personnages soient racisés et que cela n'est pas fait juste pour mettre de la couleur. J'apprécie que les cultures soient bien employées comme elles le sont ici. L'exemple le plus flagrant pour moi, c'est bien Hafsa, cette jeune femme qui a voulu commettre un attentat suicide, qui explique pourquoi des années après et qui petit à petit se remet en question sans toutefois perdre la foi en son Dieu. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié parce que justement, elle garde ses convictions tout essayant d'évoluer dans un sens qui lui semble bon à elle (et pas qui semble bon à l'occidental que nous sommes). Je l'ai trouvé vraiment complexe et bien foutue comme personnage, bien plus que Jim ou François par exemple, qui m'ont semblé parfois trop être les occidentaux "de base" ou encore Xian, dont la nationalité ou la religion semble peu évidente si on lui enlève son road-trip de la Chine vers la Sibérie. D'ailleurs, le personnage de Xian est un personnage vraiment intéressant à la base, malheureusement, je le trouve un peu en dessous de ce qu'il aurait pu être (petit génie chinois qui va devoir survivre et qui va prendre en charge une petite fille de 5 ans après la mort des parents de celle-ci, bref, de quoi en faire un personnage remarquable et qui finalement tombe un peu à l'eau pour moi). 

Et puis, parce qu'il faut bien parler de choses facheuses, il y a la fin. Du moins les quelques derniers paragraphes. Si le livre pourrait presque se lire tel un one-shot, Fabrice Colin installe sa suite en nous posant des questions et en promettant d'y répondre dans Après, la suite. Une suite qui arrivera peut-être un jour ou peut-être pas. Or, il nous laisse vraiment avec pas mal de question à la fin du roman. Dont une, qui me fait me demander si la suite ne virera pas SF à aliens (ce qui serait peut-être dommage d'ailleurs, si c'était le cas). Et personnellement, ça m’ennuie vraiment, même si ce n'est pas la faute de l'auteur (pas entièrement en fait). 

Au final, le livre est vraiment interessant dans sa gestion de la crise et avec ses personnages tous bien différents que les autres. Pour un roman jeunesse je le trouve sombre à souhait et plutôt intelligent. Je déplore juste le manque de la suite et certains personnages parfois trop facile. Il n'en reste pas moins que c'est une lecture plaisante et qui fait réfléchir sur les conséquences de nos gestes. J'espère qu'un jour, la suite trouvera éditeur.


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