Je ne pouvais pas rester avec un sentiment désagréable pour Baricco. J'aime trop son écriture. Alors, je me suis lancée rapidement dans ce monologue musical. Et j'ai eu raison. Si je n'oublie pas le fameux paragraphe de Mr Gwyn, je reste une inconditionnelle de cette écriture-là.
Novecento : pianiste, Alessandro Baricco
Editeur : Folio
Collection : /
Année de parution : 1997
Titre en Vo : Novecento : un monologo
Année de parution en VO : 1994
Nombre de pages : 87
a lire si :
- Vous aimez les monologues
- Vous voulez une histoire courte
A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de linéaire
- Vous n'aimez pas le théatre
Présentation de l'éditeur :
Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt-huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui: la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.
Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.
Mon avis
Novecento est une oeuvre à part dans la création littéraire de Baricco. Effectivement, c'est sa seule incursion dans le monde du théâtre. Ce n'est pas une pièce à plusieurs personnages, c'est un monologue. D'ailleurs, je conseille vivement de le lire à haute voix pour apprécier encore plus le travail de Baricco dessus.
Novecento, c'est l'histoire d'un homme né sur un bateau et qui ne le quittera jamais. Trouvé sur le piano de la salle du bal du Virginian, il deviendra pianiste, ayant un réel don pour cet instrument. Nous allons le découvrir par l’intermédiaire du trompettiste de navire, Tim Tooney. L'histoire qu'il nous raconte semble un peu décousu, disons qu'il suit sa pensée et que parfois, elle peut amener un peu loin. Mais petit à petit, le portrait de Novecento se forme devant nous. Un portrait parfois loufoque, parfois tendre, d'un homme étrange et surtout de sa musique. Il ne faut pas oublier que Baricco est avant tout un musicologue.
Comme toujours, je me suis retrouvée embarquer par la poésie et la musique des mots. C'est vraiment une chose que j'aime chez Baricco, cette utilisation des mots. Et je dois bien dire que son traducteur est tout aussi bon pour que l'on retrouve en français la musicalité de l'italien (pour tout vous dire, j'ai même bien envie d'apprendre l'italien pour lire Baricco en VO)(et pour me rapprocher de mes racines aussi un peu). On en oublie parfois l'histoire que Tooney nous raconte pour ne se concentrer que sur la musicalité des mots. C'est un défaut du livre d'ailleurs parce que l'histoire mérite quand même qu'on s'y attarde dessus un peu plus. Et finalement, on ressort de la lecture avec du jazz dans la tête, des mots merveilleux mais sans réellement se souvenir de tout. Novecento est une musique avant d'être une histoire. C'est surement l'effet recherché par l'auteur mais je trouve cela un peu dommage. En fait, je l'ai trouvé un peu moins "philosophique" que les autres romans que j'ai pu lire de Baricco.
Au final, j'ai beaucoup aimé, ce qui n'a rien d'étonnant avec un Baricco. Je trouve un peu dommage par contre que ce que j'aime justement chez lui prenne parfois un peu trop le pas sur ce qu'il raconte. Mais franchement, qu'est-ce que c'est bien à lire à haute voix. Un monologue interessant, musical mais peut-être pas inoubliable.
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