Ce roman, ça fait un moment qu'il est dans ma PAL numérique. A tel point que j'ai interdit les collègues de travail d'en parler jusqu'à ce que je le lise, soit bien six mois si ce n'est plus après eux. Mais enfin, ils vont pouvoir le faire !
Rêver, Franck Thilliez
Editeur : 12/21
Collection : /
Année de parution : 2016
Format : AWZ
A lire si :
- Vous voulez une héroine atypique
- Vous aimez Thilliez
- Vous aimez les romans où la chronologie n'ait pas respecté
A ne pas lire si :
- Vous voulez du linéaire
- Vous voulez être très très surpris
Présentation de l'éditeur :
Abigaël souffre d'une narcolepsie sévère qui lui fait parfois confondre la réalité avec ses reflets chimériques. De nombreux mystères planent autour de la jeune psychologue, notamment concernant un accident dont elle est miraculeusement sortie indemne.
Mon avis
De Franck Thilliez, je n'avais lu jusque là que deux romans, avec Sharko et Lucie. J'avais beaucoup aimé et le lire sans ses personnages fétiches me disait bien. Sans parler du fait que les collègues m'avaient parlé de la chronologie non linéaire et que le thème du rêve m'inspirait vachement.
Et pour tout dire, il commence plutôt pas mal, ce Rêver. Une héroïne psychologue et narcoleptique, un kidnappeur d'enfants dont on ne sait rien, des gendarmes sur la brèche... On démarre en plus de cela sur les chapeaux de roue avec ce qui doit être un passage de la fin de l'aventure avant de revenir un peu plus tôt et enfin de lire le tout début.
J'apprécie beaucoup les livres à la chronologie non linéaire parce que souvent, ils surprennent. J'aime avoir un élément sans trop comprendre d'où il sort sur le coup et puis le remettre à sa place. Une petite gymnastique de l'esprit super intéressante la plupart du temps. Et là, au début, du moins, c'est super motivant. On découvre Abigaël, sa maladie, l'enquête sans trop en savoir plus. On découvre le tout petit à petit. Sauf qu'on en découvre peut-être un peu trop dès le début. C'est comme ça qu'à moins d'un tiers du début, je comprenais rapidement ce qu'allait donné l'enquête personnelle d'Abigaël mais aussi l'enquête officielle, dites Merveille 51. C'est quelque chose d'un peu dommage que le livre soit du coup prévisible. Parce qu'en découvrant trop rapidement certains éléments de l'histoire, le lecteur devient un peu moins réceptif. Ce qui fut mon cas pour ce roman. Du moment où j'ai compris ce qui allait se passer, j'ai pris un certain recul avec le livre et un peu moins de plaisir.
Sans parler du fait que je suis la seule sur les quatre collègues de boulot à l'avoir lu à avoir vu tout cela. Je pense que je suis déçue parce que justement, eux ont été surpris. Après, ma longue expérience livresque entre aussi en jeux. Je sais que la plupart du temps dans les thrillers et policiers l'antagoniste apparaît très rapidement (chez Agatha Christie par exemple, il est généralement là dès le premier chapitre). Ici, ça ne loupe pas, ils apparaissent très tôt et on les remarque très facilement. Et ça m'a beaucoup ennuyée donc.
Pourtant, même si j'avais compris qui étaient les antagonistes et une bonne partie du déroulement de l'histoire, j'ai dévoré le livre grâce à une Abigaël qui sombre vers la folie doucement. Alors, ce n'est pas ultra original chez l'auteur (Sharko et Henebelle en sont le meilleur exemple) mais perso, j'aime bien ces personnages. Surtout que là, c'est plutôt bien foutue et qu'on comprend petit à petit pourquoi elle parait si désorientée au tout début (qui finalement est presque la fin). Un traitement intéressant mettant en scène la narcolepsie de manière à ce qu'elle explique une bonne partie des choses mais pas tout. La maladie de la psychologue est présente, devient même un personnage à part entière mais surtout n'est pas là gratuitement dans le roman. Elle entre réellement en compte dans les enquêtes, tout comme son traitement. Mais je n'en dirais pas plus, sinon je vais spoiler (bon par contre, on comprend assez rapidement que le Propydol va avoir une bonne place dans le roman).
Et comme je parle des personnages, j'avais envie de râler un petit peu. Si Abigaël, en tant que personnage principal, est bien foutue, ce n'est pas le cas des autres personnages. Je suis assez déçue de voir que Frédéric, gendarme et compagnon de la jeune femme, n'est pas plus présent, idem pour Freddy, le kidnappeur qu'on ne verra que très peu sous ses traits là et qui en plus de ça fait tout cela pour des raisons quelque peu triviale (et surtout bien stéréotypées pour le coup). Aucun autre personnage n'a l'importance d'Abigaël alors qu'au final, même si elle est le PP, les autres ne sont pas là juste pour la déco non plus. C'est un défaut que je trouve souvent dans les thrillers et il est dommage que Thilliez soit tombé dedans.
Au final donc, une héroïne sympathique mais qui n'arrive pas à être mise en valeur par l'histoire. Pire, une histoire qui devait être mise en valeur par sa chronologie non linéaire et qui ne l'est pas tant le lecteur devine trop de chose dès le début (je suis persuadée qu'avec un déroulement linéaire, j'aurais été bien plus surprise). Bref, un roman qui avait tout pour plaire et qui retombe un peu comme un soufflé. C'est bien dommage, les thèmes étaient plus que sympathiques et les enquêtes interessantes. Bref, un rendez-vous pas tout à fait manquer tout de même avec Thilliez et ce Rêver.
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