Déjà une semaine de confinement et je dois dire que je n'ai pas plus lu que d'habitude. Disons qu'entre la découverte du télétravail à longue durée, ma fille et ses cours, la vie de famille, le confinement, le stress (surtout lui), je n'ai pas vu le temps passé. Je suppose que ça va finir par changer, surtout qu'on se prend quinze jours de plus (ce que j'avais déjà prévu, sachant que la maitresse de ma fille m'avait dit pas avant le 4 mai pour le retour en classe si tout va bien). Bref, passons à la lecture. Je continue ma relecture de la Moïra avec le second tome. Je suis toujours joie de me plonger là-dedans et ça fait du bien.
La guerre des loups, La Moïra, tome 2, Henry Loevenbruck
Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 418
A lire si
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin
A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques
Présentation de l'éditeur :
La destinée d'Aléa se complique. L'île entière semble dépendre de ses actes. Et tous sur l'île veulent mettre la main sur la jeune fille : Maolmordha, qui lance à ses trousses un mystérieux guerrier revenu d'entre les morts ; le Conseil des Druides, plus impliqué encore depuis le décès de Phelim ; le Grand-Druide Finghin, qui cherche à la protéger ; le comte Ferne Al'Roeg, avide de la convertir... Même Imala, la louve blanche, à la tête d'une meute grandissante, semble suivre Aléa.
Aléa, la fille de la Terre. Aléa, qui a accepté son destin de Samildanech. Aléa, entre les mains de qui résident l'avenir et les souffrances de milliers de vies humaines et animales. Car la guerre est proche et gronde...
Mon avis
Il me semble l'avoir dit dans le second tome de Renégat, La lame Noire, mais les tomes intermédiaires comme ceux-ci ont souvent quelques défauts que j'apprécie peu. Le premier d'entre eux étant de, souvent, vouloir trop en dire. Ils ont le désavantage d'être le liant entre la découverte de l'univers et des personnages et la fin. Ils doivent donc combler tout ce qu'ils se passent pour arriver à la dite fin et parfois, il y a beaucoup trop à raconter. C'est un peu ce qu'il se passe ici. Beaucoup de chose, pour plusieurs personnages, et une focalisation presque exclusivement sur certains sans qu'on sache vraiment ce qu'il se passe totalement pour les autres. En plus de cela, l'auteur introduit de nouveaux personnages, ce qui pourrait perdre un peu le lecteur. Pourrait, donc. Parce qu'il faut bien avouer que j'ai l'habitude des trilogies en fantasy et que j'ai réussi à ne pas me trop me perdre dans les personnages du Trône de Fer. Ici, nous sommes sur de la fantasy plutôt jeunesse (même si ce n'est pas que de la jeunesse, on va pas se mentir) et ce n'est pas quelques personnages en plus qui me font peur. D'ailleurs, ce sont des personnages que j'attendais (je rappelle que je relis le bouquin)(et que mes souvenirs étaient bien plus frais sur ce second tome que sur le premier).
Mais revenons un peu à ce qu'il se passe dans ce second tome, donc. Le petit groupe de compagnon a été dispersé suite à l'attaque du Seigneur des Herlilims. Phelim n'est plus, Galiad et Erwan sont ailleurs et ne reste auprès d'Aléa que Faith et Mjolln. La jeune fille est désorientée par les évènements, en plein deuil et déboussolée (on le serait pour moins que ça). Pourtant, elle sait qu'elle doit relever la tête rapidement et suivre le chemin que la Moïra lui présente. Elle est le Samildanach, la fille de la Terre. Mais elle doit en apprendre plus sur ce qu'elle est et les conséquences qui vont avec. La voilà donc parti vers Mont-Tombe (magnifiquement calqué sur le mont Saint-Michel). Mais avant cela, elle tente de rassembler un peu son groupe. Elle envoie Imala retrouver les Magistels et fait passer un message à Finghin par l'intermédiaire du réseau des bardes. Tous devront se rejoindre à Mont-Tombe. Mais forcément, rien ne se passe totalement comme prévu (sinon, ça ne serait pas drôle).
On va plus particulièrement suivre Aléa, Finghin et Samael (un druide renégat) dans ce tome. Pendant une bonne partie, il ne se passe finalement pas grand chose à part du voyage du côté d'Aléa. Il faudra attendre qu'elle retrouve son petit monde pour afin avoir un peu plus d'action de son côté. Durant ce temps, elle va surtout se poser des questions sur qui elle est. Tagor, fils du chef des Thuatanns va lui apporter quelques réponses. C'est plutôt côté Finghin et Samael que beaucoup de chose se passent, dont une magnifique critique de la religion et plus particulièrement de ses extrêmes, que se soit du côté chrétien ou païen. Il est rare de se trouver avec ce genre de thème dans du jeunesse et c'est particulièrement interessant à lire du coup. L'auteur ne tombe pas dans le piège de l'une est mal, l'autre bien, loin de là. Il laisse au lecteur se faire sa propre opinion. C'est agréable à lire, et quelque peu philosophique. On y ajoute aussi des enjeux politiques forts. Les divers comté entre en guerre l'un contre l'autre, les alliances se nouent (et la question religieuse n'est pas loin là non plus) et se dénouent. Ici aussi, c'est assez jeunesse mais pas enfantin non plus. On n'est pas sur du Trône de Fer par exemple, mais pas si loin que ça.
Côté personnages, on a découvre trois nouveaux, Mel et sa soeur Kaitlin, des cheminants, et Tagor. J'aime assez les trois, même si je trouve que pour l'instant Kaitlin n'a qu'un petit rôle. Chez ceux que l'on connait déjà, les caractères s'affirment un peu plus. Et cela me pose un problème du côté d'Aléa. Je suis d'accord qu'elle est le Samildanach et que, du coup, elle garde en mémoire les autres. Cette particularité fait qu'elle est bien plus mature que son âge sur beaucoup trop de point. Elle devient aussi encore plus orgueilleuse. Bref, elle me fait penser à une bonne tête à claque. Je trouve ça dommage, parce qu'on oublie souvent qu'elle n'a que 14 ans et que son comportement pourrait être justifié par ce point. Autre chose, certains personnages sont trop en retrait, Imala, la première. La louve a un rôle minime dans ce tome (il me semble que ça s'améliore dans le dernier) et ça me rend assez triste. Idem pour Galiad et Erwan qui restent bien en retrait. Pour moi, c'est vraiment l'un des points faibles de ce tome, cette mise à l'écart de certains personnages qui sont pourtant importants.
Ce second tome n'en reste pas moins bon et essentiel pour le reste de la série. On y découvre les méandres de la politique de Gaelia et celle de la religion, deux choses dont Aléa ne peut pas se passer, même si elle le voulait. Car, si elle a son combat contre Maolmardha, l'île a le sien aussi, et les deux sont liés d'une manière ou d'une autre. Alors, oui, je lui trouve des défauts que n'avaient pas le premier tome et, parfois, je le trouve un peu trop flou dans ce qu'il veut nous dire, mais il n'en reste pas moins un très bon tome avec des thèmes qu'on ne retrouve pas tant que ça en jeunesse et qui sont, pour moi, plutôt bien traité. Bref, pas un coup de coeur, mais une très bonne relecture.
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