lundi 24 février 2014

Les Chiennes Savantes, Virginie Despentes

Je continue ma découverte (est-ce encore une découverte d'ailleurs à ce point-là ?) de Virginie Despentes avec le second livre qu'elle a publié. Du coup, il ne me restera plus qu'à lire son premier, Baise-moi, ainsi que le recueil de nouvelle Mordre au travers. 

Les Chiennes Savantes, Virginie Despentes

Editeur : J'ai lu
Collection : roman
Année de parution : 1999
Nombre de pages : 249

A lire si :
- L'univers des peep-shows, des prostituées et autres ne vous fait pas peur
- Vous voulez du sexe
- Et de la violence

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire qui se tienne
- Vous n'aimez ni le sexe ni la violence ni la drogue
- Vous n'aimez pas le style de Despentes

Présentation de l'éditeur : 

"La cabine n° 1 avait quelque chose du confessionnal, version luciférienne. Granules épais rouge sombre le long des murs, comme repeints d'un vomi de viande saignante. C'était une pièce étroite et haute de plafond, séparée en son milieu par un gros grillage noir. Le client était assis en contrebas..." Louise travaille dans un peep-show et elle fait ça bien. Sans se forcer. Elle se renverse contre le mur, ferme les yeux et se met au boulot... Elle officie patiemment avec parfois cette envie d'être ailleurs, d'échapper à son histoire... Mais le jour où on découvre deux filles sur le carreau, gorges et visages bien nettoyés, écorchés... ça rigole plus pareil, d'un coup... et Louise d'en apprendre, des choses, sur ce que les garçons font aux filles...

Mon avis

J'aime le style de Virgine Despentes. J'aime ce qu'elle fait de ces héroïnes, des filles paumés mais qui en même temps on ce petit truc qui les rendraient presque fortes. J'aime généralement ce qu'elle nous décrit, la manière dont elle le fait. Pourtant, je n'ai pas spécialement aimé Les Chiennes Savantes. Au moins, c'est dit. 

En lisant la quatrième de couverture, et connaissant à présent assez bien ce que l'auteure peut écrire, je savais à quoi m'attendre. Je savais que ça serait trash, surement violent aussi. Bref, je n'avais pas peur de ce que j'allais trouver. Je ne m'attendais juste pas à une histoire qui a du mal à tenir la route et qui est là pour finalement mettre en évidence le Mal qui engloube les personnages du livre. Pourtant, la dite histoire aurait pu être passionnante si elle n'avait pas été traité de cette manière, juste en arrière plan. C'est vraiment dommage. Mais bon, les personnages, chez l'auteure, prennent toujours une très grande place. Le fait que je n'ai pas vraiment apprécié Louise, la narratrice, n'aide pas non plus à apprécier le livre.

D'ailleurs, parlons-en de Louise. Jeune femme travaillant dans un peep-show, elle fait ça pour le plaisir. Elle fume de l'herbe, boit pas mal, vit en dilettante. Bref, une "héroïne" comme les aime l'auteure. Louise a une particularité assez "amusante" pour son métier, elle est persuadé de ne pas pouvoir faire l'amour. C'est comme ça. Sur le coup, je l'aimais bien, la Louise. Paumée mais en même temps, elle a ce petit truc en plus. Pourtant, au fur et à mesure qu'avance le livre, elle m'ait paru finalement faible. Très faible. Au point qu'après avoir été violentée et violée, elle en redemande. Et pour moi, ça a été la fin. Déjà parce que lire une scène de viol n'est pas une chose que j'apprécie des masses, comme beaucoup, mais quand plus voir la victime souffrir d'un espèce de syndrome de Stockholm m'a juste fait rager.

Et il n'y a pas que ça qui m'a fait rager dans l'histoire. Il y a l'histoire. Alors, oui, elle sert à Virginie Despentes pour mettre en place tout son petit monde, pour nous montrer la face cachée de la prostitution et de l'univers du sexe à Lyon (et on se demande vraiment si cela se passe comme ça), mais tout de même, elle nous annonce deux meurtres bien sanglant et puis presque plus rien sur ça. Enfin, quand je dis plus rien, c'est faux puisque nous avons tout de même les états d’âme de Louise et de ses amies. Mais du coup, ça part en tout sens et on en oublie l'essentiel, comme Louise quoi. C'est bien dommage, ça aurait pu donner plus de profondeur à l'histoire, ce n'est pas le cas (et puis la résolution des meurtres quoi...).

Du coup, même l'écriture que j'apprécie beaucoup de Virginie Despentes ne sauve pas pour moi ce livre. Trop violent, trop trash et tout cela trop gratuitement. Je m'étais habituée à mieux sur les livres plus récents de l'auteure. C'est dommage, parce qu'entre l'univers qu'elle a crée et sa manière si particulière d'écrire, elle aurait pu nous livrer un meilleur livre. En même temps, je mets aussi ça sur le compte de la jeunesse, après tout, c'était son second roman.

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