mardi 27 janvier 2015

Le Poids de son Regard, Tim Powers

J'ai découvert Tim Powers avec Sur des Mers plus Ignorées et je dois bien dire que j'avais plutôt apprécié. Alors forcément, lorsque j'ai vu Le Poids de son Regard durant l'op 1000K de Bragelonne, je me suis un peu jeté dessus.

Le Poids de son Regard, Tim Powers

Editeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Stress of her regard
Année de parution en VO : 1989
Format : epub

A lire si : 
- Vous aimez les romans à l'ambiance gothique/victorienne
- Vous aimez voir les personnages inventés avec des personnages réels
- Vous voulez de la mythologie vampirique

A ne pas lire si :
- Vous voulez que ça aille vite
- Vous voulez une histoire pas trop compliquée

Présentation de l'éditeur : 

Michael Crawford a tout pour être heureux : il adore son métier, il aime Julia, sa fiancée. Ce soir, le vin coule à flots, il enterre sa vie de garçon. Presque aussi ivre que ses amis, il passe l'anneau au doigt d'une statue... Dès lors, sa vie bascule.
Entre l'amour de la lamie (et quel amour ! Inhumain, vampirique !) et la passion de Joséphine (la jumelle — le double ? — de Julia), Michael trouvera-t-il le salut ? Saura-t-il se libérer de l'emprise qu'exercent sur lui les « Géants sur la terre » ?

Mon avis :

Comme je le disais, j'avais aimé Sur des Mers plus Ignorées du même auteur et j'avais hâte d'en découvrir un peu plus. Fini donc les mers des caraïbes, nous voici en Angleterre puis en Italie. Mais comme pour le premier, Powers mêle habillement légendes et faits réels pour mon plus grand plaisir.

Tout commence le jour avant le mariage de Michael Crawford, jeune médecin anglais, avec Julia. Lors de la nuit précédente, ayant un peu bu, ses amis et lui fêtent sa dernière soirée en tant qu'homme libre. Mais durant cette soirée, il va passer l'alliance destinée à sa future femme aux doigts d'une statue. Un geste qui ne sera pas anodin puisque tout va partir de là. En effet, après être allé se coucher, il va se souvenir de l'alliance et va vouloir la récupérer. Or la statue ne le lui permettra pas, elle a refermé son poing sur l'anneau. Pire, le lendemain, à la lueur du jour, plus de statue. Commence alors pour le jeune homme une longue descente en enfer. Le soir des noces, sa femme meurt tragiquement dans leur lit sans qu'il ne s'en rende compte, la jumelle de celle-ci va le prendre en chasse et surtout il va découvrir qu'il est en fait marier à une autre, une lamie. 

A partir de là, il va faire la connaissance de certain autres membres de la "famille", ceux qui sont mariés à des Nephelim (dont font partie les lamies et autres vampires) ou ceux qui pas de chance, sont nés au mauvais moment ou d'un parent Néphelim. Et parmi eux, rien de moins que John Keats, Lord Byron ou encore Percy Shelley. Oui, des personnes ayant réellement existées, connues pour leur talent littéraire et pour certain pour leur moralité à l'époque discutable. Tous vont graviter autour de Michael pour une raison ou pour une autre et petit à petit, nous allons découvrir la vraie emprise des Nephelim sur le monde. On peut ajouter à cela une histoire d'amour (qui commence dans la haine d'ailleurs), de la poésie et beaucoup de mer (oui, j'aime la mer), ce qui fait du Poids de Son Regard un livre plutôt complet.

Je t'avoue que tout comme avec le Arcadia de Fabrice Colin, j'aime tout particulièrement le mélange fiction fantastique/fait réel. D'ailleurs, un des personnages se retrouve dans les deux. Je trouve que lorsque le dit mélange est bien géré, ne dénaturant pas la vie des personnages réels mais en leur donnant ce petit côté fantastique qui leur va en plus tellement bien, cela fonctionne parfaitement. Et ici, cela fonctionne, surtout lorsque Powers se sert des poèmes de ceux-ci pour introduire ses chapitres. Ce doit être le côté "poétes maudits" qui me plait tant que ça, en tout plus que la facette romantique que cela pourrait leur donner. Les personnages fictifs ne sont pas non plus en reste et s’intègrent fort bien avec les autres. De plus, ils sont assez fouillés pour faire penser qu'eux aussi auraient pu exister à la même époque.

La présence des Nephelim m'a aussi plu. La muse devient mauvaise, mais par amour pour son poète. Mais elle n'est pas que muse et au final compte bien revenir sur le devant de la scène humaine par tous les moyens. J'ai aimé la manière dont Powers se sert de cette figure, la vie qu'il lui donne et surtout comme tout cela va si bien avec l'époque de son livre. Autre bon point, c'est le réalisme du tout. Ici les "héros" ne s'en sortent pas indemne. S'ils sont blessés, les blessures restent et vont être handicapantes. De plus, vu les évènements dont ils sont victimes ou témoins, ils ne sont pas épargnés par l'alcoolisme, la dépression et tout ce qui va avec.

Pour finir, parlons un peu surnaturel et horreur. Ici, Tim Powers ne nous épargne rien. Certaines scènes m'ont filé de bon gros frisons. L'horreur est dite, écrite, et non suggérée. Et même si je préfère d'habitude la suggestion, je dois bien dire que là, ça fonctionne vraiment bien avec moi. Oui, j'ai eu peur. Et j'ai été contente d'avoir peur comme ça. Le Poids de Son Regard est glauque, sanglant et j'ai apprécié.

Enfin, un petit bémol, parce que tout de même, j'en ai trouvé un. J'ai parfois trouvé le livre un peu long sur certains passages qui à mon avis ne méritait pas de l'être. Alors que parfois, des passages qui auraient mérité plus pour l'histoire était un peu trop court à mon gout. Mais cela n'est peut-être du qu'à ma perception du livre. Ah si, un autre petit, l'histoire d'amour entre Michael et Josephine qui va d'un coup un peu trop vite alors que quelques chapitres plus tôt, elle ne cherchait qu'à le tuer. Mais cela est aussi du au personnage de Joséphine qui aurait mérité un peu plus d'approfondissement au vu de sa psychologie (elle est tout de même pas mal schizophrène la madame).

Au final, j'ai beaucoup aimé le Poids de Son Regard et je compte bien lire sa "suite", Parmi les Tombes. J'apprécie vraiment beaucoup le travail de Powers sur ses romans et la manière dont il nous conte ses histoires. D'ailleurs, il me faut aussi trouver Les Voix d'Anubis, connus comme l'un des premiers roman Steampunk.

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