Je crois que j'ai ce livre et son suivant dans la PAL depuis très mais alors très longtemps. Acheté alors que je voulais me remettre un peu au thriller et puis totalement oublié... Heureusement que Livr'addict a une fonction "un livre au hasard" (que j'use à présent à chaque fois que je finis un bouquin, parce que sinon, il y a des livres qui restèrent mille ans dans la PAL).
Le Syndrome [E], Sharko et Henebelle, tome 1, Franck Thilliez
Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Année de parution : 2011 (2010 pour Fleuve Noir)
Nombre de pages : 510
A lire si :
- Vous voulez une enquête passionnante
- Vous vous intéressez un peu à la psychanalyse
- Vous voulez des personnages assez borderline
A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup beaucoup de violence physique
- Vous n'aimez pas lorsque le chemin est trop balisé
Présentation de l'éditeur :
Une affaire étrange bouleverse l'été de Lucie Hennebelle, lieutenant de
police à Lille où elle vit avec ses jumelles. Un de ses ex-petits amis a
perdu la vue en visionnant un court métrage acheté au fils d'un
collectionneur décédé. Un film muet, anonyme, mais surtout, un film à la
mise en scène malsaine et au scénario énigmatique.
Au même moment, le
commissaire Franck Sharko, ancien de la Criminelle et analyste
comportemental à l'OCRVP (Office Central pour la Répression des
Violences aux Personnes, Nanterre) suit un traitement par stimulations
magnétiques au cerveau à cause d'une schizophrénie tenace. Il cède à
l'appel du terrain à la demande de son supérieur et contre l'avis
d'Eugénie, la petite fille imaginaire qui le suit depuis la mort de sa
femme et de sa fille. Dans le Nord de la France, cinq corps d'hommes
impossibles à identifier ont été retrouvés deux mètres sous terre. Mains
coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau
disparu, tous en état de décomposition avancé.
Alors que Lucie découvre
les horreurs que cache le film, un mystérieux Québécois l'informe par
téléphone du lien ténu qui existe entre cette bobine et l'histoire des
cinq corps. Une seule et même affaire grâce à laquelle Lucie et Sharko,
si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier,
vont se rencontrer… Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada
des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal
inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d'une réalité effrayante qui
révèle que nous pourrions tous être capables du pire…
Mon avis
Après "non, je n'ai jamais vu Blade Runner" voici "non, je n'ai jamais lu Thilliez". Comme quoi, il y a des débuts à tout. Bon par contre, je n'ai toujours pas vu Blade Runner. Enfin bref, passons donc à ce Thilliez, le premier, et surement pas le dernier. Déjà parce que comme je disais, sa suite directe est déjà dans ma PAL ensuite parce que j'ai vachement aimé.
Il faut dire que moi, dès qu'on me parle de syndrome lié au cerveau, à la psychologie, je suis direct. Si on ajoute une histoire de complot, forcément, je suis encore plus. Je rappelle que le complot, c'est un peu mon dada en littérature. Ici, j'ai carrément les deux. Tout commence par une étrange vidéo, un vieux film des années 1955 qui a rendu aveugle un homme après visionnage. Lucie Henebelle, son ex-petite amie, va enquêter dessus, alors qu'elle est normalement en vacances et que l'une de ses jumelles se trouvent à l'hopital. En même temps, on découvre dans le nord de la France cinq cadavres, énuclées et avec le cerveau manquant. C'est Franck Sharko qui se voit charger de l'enquête côté OCRVP. Sur le coup, on se demande bien comment tout cela est lié. Et pourtant, cela l'est bien, comme les deux flics vont le découvrir en parcourant le monde mais aussi le passé. Et petit à petit, on va découvrir l'horreur en même temps que Lucie et Sharko.
Si on s'attend forcément à une enquête de grande envergure (surtout si on lit la quatrième qui nous parle d'international), on ne s'attend pas forcément à tout. Je dois dire que j'ai été assez bluffé par toutes les références données par l'auteur et surtout par ses recherches. C'est une grande force pour le livre, que se soit lorsque l'auteur nous décrit l'état de Sharko ou bien les techniques utilisées pour le fameux films ou encore, plus loin, lorsqu'il explique le pourquoi du comment. Il se base sur des faits réels, romancé certe, mais tout de même réel (le projet MK ultra, les images subliminales, les avancées de la science depuis les années 50, la période noire au Québec). Franchement, c'est une chose vraiment appréciable, surtout dans ce genre de livre. Bon, par contre, après avoir lu certaines choses, j'avoue qu'on peut rapidement tomber dans la paranoïa. Je crois que c'est l'effet un peu recherché par l'auteur, histoire que nous soyons en accord avec les deux flics.
En parlant des deux flics, je dois dire que je les ai beaucoup apprécié. Si j'ai eu un peu de mal avec Lucie au début, cette impression est très vite partie. C'est un personnage vraiment bien foutue, une flic qui ne sait plus trop où elle en est et qui essaie de sortir la tête de l'eau. Elle a beaucoup de faille qu'elle cache en se montrant plus forte qu'elle ne l'est et en se noyant dans le travail. Elle aurait pu être une de ces héroïnes mornes et ressemblantes à toutes les autres qu'on croise souvent dans les thriller, mais non. Et que dire de Sharko ? Lui, je l'ai apprécié de suite. Mentalement malade, il souffre de paranoïa, de dépression, d'hallucination et sombre de plus en plus. Le seul truc qui le retint, ça reste son boulot, et encore. Forcément, j'aime ce genre de personnages, torturé, mal dans sa peau, malade. Par contre, j'avoue avoir un peu eu peur qu'il ne tombe dans le bon vieux cliché du flic dépressif et alcoolique, qui tire sur tout ce qui bouge. Heureusement, Sharko use bien plus de sa tête que de son arme, même s'il reste carrément borderline. Par contre, j'avoue, il faut vraiment que je lise les tomes consacrés aux deux avant le Syndrôme [E] pour mieux les comprendre (surtout lui, parce qu'il y vraiment l'air d'en avoir bavé).
Mais, même si j'ai aimé beaucoup beaucoup de chose, je dois bien dire que j'ai été un peu déçue sur un point. Tout est parfaitement linéaire. J'ai suivi l'enquête avec joie, j'ai flippé avec les personnages, j'ai suivi leur réflexion, mais au final, j'ai trouvé que justement, on ne pouvait faire que cela. Pas moyen de digresser un peu, même de pas grand chose. Le chemin est bien trop balisé. Pour tout dire, c'est pas forcément un mal non plus, mais j'aime bien quand on ne me sert pas forcément une enquête et surtout son dénouement sur un plateau. Ce n'est qu'un petit détail en même temps, mais tout de même. Un peu plus de chemin de traverse m'aurait bien plu.
Au final, j'ai beaucoup aimé. J'ai aimé la psychologie des personnages, qui n'en fait finalement pas trop et va très bien même avec l'histoire, j'ai aimé l'enquête, les recherches faites pour elle, agrandir un peu plus ma culture et la fin m'a scotchée sur place (aller, dans un livre, je lis la suite). Par contre, oui, j'aurais voulu plus de liberté en tant que lectrice. Cela n'empêche pas le Syndrome [E] d'être un super bon livre et un très bon page-turner (pas merci pour ça d'ailleurs, parce que bon, trois soirs à me coucher bien après minuit, bonjour les cernes cette semaine).
PS : par contre, les livres de cette série pouvant se lire (sauf pour le Syndrome [E] et Gataca) indépendamment des autres, je ne les compte pas comme une "vraie" série. Bref, ils n'apparaitront pas dans l'onglet "Récap séries" du blog.
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