Parfois, j'ai des envies de lecture subite. Ça donne un SMS à mon frère le dimanche soir, récupèration du livre le lundi midi et lecture le soir. La bibliothèque du frangin est bien moins remplie que la mienne mais je sais pouvoir y trouver les livres qui ont marqué mon enfance. La Fameuse invasion de la Sicile par les ours en fait partie et c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai relu pour la énième fois ce petit roman.
La fameuse invasion de la Sicile par les ours, Dino Buzzati
Editeur : Folio
Colleciton : Junior
Année de parution : 1996
Titre en VO : La Famosa invasione degli orsi in Sicilia
Année de parution en VO : 1945
Nombre de pages : 115
A lire si :
- Vous aimez les contes
- Vous aimez les ours
A ne pas lire si :
Présentation de l'éditeur :
Tout commence le jour où Tonin, le fils du roi des ours, est enlevé par des chasseurs dons les montagnes de Sicile... Profitant de l'hiver qui menace son peuple de famine, le roi décide d'envahir la plaine où habitent les hommes. Avec l'aide de son armée et d'un magicien, il réussit a vaincre et à retrouver Tonin. Mais il comprend vite que le peuple des ours n'est pas fait pour vivre au pans des hommes...
Mon avis
Il est toujours un peu compliqué de donner un avis sur un livre que l'on a chéri pendant des années et qu'on redécouvre avec le même entrain qu'à dix ans. Forcément, les souvenirs s'en mêlent et c'est tout autant la nostalgie qui parle que la redécouverte du livre. J'ai souvent lu et relu la fameuse invasion enfant. Le livre appartenait à mon frère (qui ne le trouve plus mais sa femme l'avait aussi, du coup, c'est le sien que j'ai lu)(et sur lequel j'ai râlé, elle a mit des bulles à quasi toutes les illustrations...) et a posé beaucoup de temps dans ma propre bibliothèque. Je l'ai usé jusqu'à la trame, lisant et relisant certain passage plus que d'autre. C'est en découvrant qu'un dessin animé avait été crée récemment que j'ai eu envie de relire le bouquin. Je remercierais donc mon frangin et sa femme pour m'avoir refilé le livre.
La Fameuse invasion de la Sicile par les ours raconte donc, vous n'allez pas le croire, l'invasion de la sicile par les ours mais pas que. La première partie du roman se concentre bien sur la dite invasion. Suite à l'enlèvement du fils du roi Léonce et à un hiver des plus rigoureux, les ours partent envahir la capitale des hommes. Des montagnes jusqu'à la ville, nous allons les suivre, bataillant contre les armées du Grand Duc et déjouant les pièges que leur tend le Professeur de Ambrosiis (qui finira par devenir leur grand ami). La seconde partie du livre se passe plusieurs années plus tard (13 pour être exacte). Léonce gouverne la Sicile et ses ours se sont mêlés à la population humaine sans trop de difficulté. Or, le calme n'est qu'apparemment et certains ours ont fini par succomber aux vices...
Il y a plusieurs choses que j'adore vraiment dans ce petit roman. La première, c'est l'alternance texte "normal"/poème. Buzzati fait ça de manière tellement fluide (et le traducteur a vraiment été très bon aussi) qu'on passe de l'un à l'autre sans même s'en rendre compte. Pour moi, la FIDLSPLO est un énorme poème mélange vers et prose. La seconde, ce sont les illustrations qui parsèment le récit et en font intégralement partie. J'ai passé des heures enfant à les observer toutes, lisant une histoire pas tout à fait pareille à ceux que les mots racontés (on découvre quelques différences entre les deux). Du coup, on comprend un peu mieux pourquoi j'ai râlé que ma belle-sœur ait gribouillé dessus.
Et puis, bien sûr, il y a l'histoire. Leur de mes premières lectures, j'adorais pouvoir me confronter à des peurs enfantines comme le croquemitaine ou les fantômes avec les ours. J'apprécie moins par contre la seconde partie, trouvant aux péripéties de la première plus de charme. J'avoue continuer à aimer cette première partie, que je trouve plus amusante à lire de par l'étrange naïveté des ours. Je comprends aussi beaucoup mieux la seconde et ce qui se cache derrière. J'ai grandi, ma vision du monde avec moi et ma compréhension de cette partie avec. Forcément, mon niveau de lecture n'est plus le même et c'est tant mieux, je dirais, puisque j'ai apprécié ma lecture d'une manière différente.
Comme tout conte qui se respecte, La FIDLSPLO a plusieurs niveaux de lecture. Il y a l'enfantine, qui parle bravoure et courage, qui montre que le bien triomphe du mal, et puis il y a le niveau plus adulte que je n'avais pas tout à fait vu jusque là. Oh, je n'étais jamais passé bien loin mais forcément à trente ans passés, je ne lis plus le livre comme à dix. La satire est plus évidente à présent, forcément, surtout dans la seconde partie, celle que j'appréciais le moins à l'époque.
Au final, j'aime toujours autant ce roman, mélange de théâtre, de conte et de poésie. J'aime qu'il soit si étrange dans sa forme. J'aime son histoire, simple de prime abord mais qui ne l'est pas tant que ça. J'avais peur que ma nouvelle lecture ne me le ternisse un peu, ce n'est pas du tout le cas. Il est sûr que je le relirais encore, en appréciant encore et toujours l'humour qui s'en dégage et le message qu'il fait passer.
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