lundi 21 octobre 2019

Le Vent d'ailleurs, Terremer Intégrale, Ursula K. Le Guin

J'arrive doucement à la fin de mon intégrale de Terremer (et autant je déprimais de ne pas me voir avancer dedans alors que j'en étais au troisième roman, autant là, je déprime de savoir que je vais quitter l'univers). J'ai fini le dernier roman. Il ne me manque que quatre nouvelles à lire avant de refermer mon gros pavé vert pour un temps.

Le Vent d'ailleurs, Terremer Intégrale, Ursula K. Le Guin

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2018
titre en VO : Earthsea
Année de parution en VO : 2001 pour le Vent d'ailleurs
Nombre de pages : 1800

A lire si
- Vous aimez la fantasy avec magie et dragon
- Vous ne voulez pas de violence

A ne pas lire si
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra violent
- Vous n'aimez pas les récits initiatiques

Présentation de l'éditeur :

Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.

Mon avis

Le Vent d'ailleurs est le dernier tome de Terremer. C'est avec une petite émotion que je l'ai lu, sachant à quel point j'ai aimé l'univers. Heureusement pour moi, l'intégrale comporte trois nouvelles de plus et quelques bonus. D'ailleurs, l'un de ceux-ci sera aussi présenté ici, à savoir la toute petite description de Terremer. Mais avant ça, parlons du roman.

Le sorcier Aulne débarque un jour sur Gont. Il se présente à Ged et lui raconte son étrange histoire. Toutes les nuits, il va jusqu'au mur qui délimite la Contrée Aride. Toutes les nuits, les morts l'appellent. Pourquoi ? Il ne sait pas. Mais Ged ne peut pas lui donner de réponse. Alors, il l'envoie à Havnor, où se trouve Tenar et Tehanu ainsi que Lebannen. Là, peut-être aurait-il ses réponses. Mais en Havnor, d'autres problèmes se posent. Déjà, Lebannen doit compenser avec la fille du Roi Kargue, ensuite, les dragons viennent de plus en plus vers l'ouest, causant pas mal de trouble. Et si l'étrange comportement des dragons et les rêves d'Aulne étaient en fait lié ? Si Terremer était en train de changer ?

Avec Tehanu, on l'avait senti venir, le changement. Un peu plus encore en lisant la nouvelle Libellule. La magie de Terremer changeait. Les morts revenaient de la Contrée Aride, les dragons vivaient parmi les hommes, en prenant même l'apparence. La magie n'est plus stable, et ça, les mages de Roke l'ont bien compris. Pourtant, ils ne font pas grand chose, encore perturbé par ce qu'il s'est passé durant Libellule (et c'est là qu'on comprend pourquoi les contes de Terremer sont réellement un quatrième tome et pas juste un recueil tout simple). C'est donc du côté de Tehanu, du roi et d'un simple Raccommodeur que l'on va se tourner.

Une nouvelle fois, le roman semble prendre son temps sans toutefois le faire. J'apprécie vraiment ces chapitres calmes, où l'on regarde la vie passée simplement. Les premiers chapitres, où l'on découvre Aulne à Gont sont particulièrement reposant. Et pourtant, il se passe peut-être autant de chose que dans le reste du roman. C'est dès ces chapitres que l'on se rend compte que quelque chose change en Terremer. Un changement qui se confirme à l'arrivée en Havnor. C'est d'abord juste une impression, qui se confirmera petit à petit, au grès des discutions entre personnages. Des personnages assez divers, d'ailleurs. Si on en connait déjà certains, comme Lebannen, Tenar et Tehanu, on en découvre d'autres, comme Aulne ou la princesse Kargue. En fait, pour ce dernier roman, l'autrice a décidé de rassembler tous les peuples de Terremer. Le choc des cultures a bien lieu, mais de manière douce, comme a pu l'être tout Terremer. Oui, il y a des incompréhension, la plus grosse étant entre Lebannen et la princesse, mais rien d'insurmontable lorsqu'on reçoit les bons conseils (Tenar se fait "mère" pour les deux, et, comme toujours, elle est formidable de par sa tolérance et sa bienveillance). Le changement se fait aussi par les personnages. Les Kargues vont se rapprocher des Hardiques, les mages vont prendre conseils auprès des dragons, des sorciers et des Pelniens. Cette entende a quelque chose de merveilleux (on pourrait pas avoir un truc vaguement ressemblant en ce moment ?). 

Comme je le disais, le roman prend son temps, une fois encore. Et une fois encore, on ne le voit pas passer. Il est prenant, ce Vent d'Ailleurs. Il est dense aussi, peut-être plus que les précédents. Il faut dire qu'il aborde un thème qui peut-être vu de bien des manières, à savoir la vie et la mort. Forcément, il est toujours question d'un certain équilibre, comme toujours dans les romans de Terremer. Après tout, l'équilibre est un des piliers de l'archipel. Or, depuis l'Ultime Rivage, on sait qu'il est en danger. Là où l'autrice fait fort, c'est d'inverser la donne. Alors que dans l'Ultime Rivage, on est sur un sorcier cherchant l'immortalité, ici, on va découvrir qu'en fait, Cygne, et les hardiques, l'avaient déjà, la dite immortalité (c'est un peu alambiqué, mais en lisant le Vent d'ailleurs, on comprend bien mieux). C'est en mettant en parallèle légendes et contes que l'on va comprendre ce qu'il se passe, pourquoi Aulne rêve des morts et du mur, pourquoi les dragons envahissent l'ouest et ce qu'il faut faire pour que cela cesse. C'est du passé que vienne les réponses, et j'aime particulièrement cette vision-là. Terremer et les personnages qui l'occupent, ont toujours eu un œil sur le passé pour mieux comprendre ce qui leur arrive. Je trouve que ça va aussi parfaitement avec cette idée de réincarnation qu'on retrouve souvent dans les autres romans (et surtout lorsque Tenar est présente dans les dits romans)

Le Vent d'ailleurs marque une fin. C'est marrant, je n'ai pas envie de dire la fin (alors qu'avec le décès de son autrice, Terremer n'aura jamais de suite). C'est la fin du monde tel qu'il était connu durant les précédents romans. On la sentait venir, cette fin, entre un Ged ayant perdu ses pouvoirs, une Irien ou une Tehanu parcourant le monde sous forme humaine et surtout un nouveau roi sur le trône d'Havnor. Le Vent d'ailleurs est une belle fin. 


Description de Terremer
Comme je le disais, l'intégrale ne finit pas avec le Vent d'Ailleurs. Si je compte chroniquer les trois nouvelles supplémentaires prochainement, j'ai lu la petite description de Terremer à la suite du Vent d'ailleurs. Ces quelques pages sont là pour remettre un peu tout en place, que se soit l'Histoire de Terremer, ses peuples ou encore son système de magie.

Je dois bien dire qu'on apprend finalement peu de chose dans cette description. Tout ce qui est dit dedans a déjà été dit, si ce n'est une petite partie sur le premier archimage (qui devait beaucoup en vouloir aux femmes vu qu'il les dégage complètement de l'école de Roke et en fait de viles sorcières). Pour moi, cette description de Terremer n'est finalement pas si interessante que ça (comme souvent avec certains bonus dans ce genre)(heureusement que c'est pas un lexique comme on peut en trouver souvent). Ça reste du bonus fort sympathique.


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