Je finis la partie relecture de Terremer avec cet Ultime Rivage. A partir de maintenant, je vais plonger dans l'inconnu concernant la série. J'ai hâte de découvrir la seconde partie de Terremer, mais en attendant, parlons un peu de ce troisième tome.
L'Ultime rivage, Intégrale de Terremer, Ursula K. Le Guin
Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2018
titre en VO : Earthsea
Année de parution en VO : entre 1964 et 2001, plus précisément 1972 pour l'Ultime Rivage
Nombre de pages : 1800
A lire si
- Vous aimez la fantasy avec magie et dragon
- Vous aimez la mer
- Vous ne voulez pas de violence
A ne pas lire si
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra violent
- Vous n'aimez pas les voyages initiatique
Présentation de l'éditeur :
Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.
Mon avis
Nous avons connu Ged enfant, puis adulte. Il manquait la partie où Ged était vieux et archimage. Lorsque Ursula K. Le Guin commença Terremer, elle pensait n'en écrire qu'un tome. Finalement, elle en écrira d'abord trois, et l'Ultime Rivage est le dernier de cette "trilogie". Il n'est donc pas étonnant, si l'on se souvient de la fin du Sorcier de Terremer, que l'on retrouve Ged en archimage. Mais tout comme pour les Tombeaux d'Atuan, il n'est pas le héros de ce roman. Pas complètement du moins, puisqu'il apparait tout de même un peu plus ici. Non, l'histoire est celle du jeune Arren, prince d'Enlade, venu à Roke afin de trouver ce qui empêche la magie d'avoir lieux depuis quelques temps. Arren embarque avec Epervier afin de comprendre ce qu'il se passe et si possible, afin de guérir cet étrange mal qui s'étend de plus en plus. Ils iront d'îles en îles enfin d'en apprendre plus.
A ma première lecture, l'Ultime Rivage ne m'avait pas tant marqué que ça. J'avais un seul épisode en tête, et il se passe vers les deux tiers du livre environ, autant dire que ce n'était vraiment pas grand chose. A ma seconde lecture, il m'a un peu plus marqué. Je crois l'avoir déjà dit mais relire maintenant Terremer, avec le bagage que je me suis créée entre temps dans la vie est fort bénéfique pour moi. Ainsi, je sais à présent que l'Ultime Rivage aura plus de répercussions qu'il n'en a eu, et surtout, qu'il m'a beaucoup plus parlé.
Ici, Ged tient une nouvelle fois le rôle du mentor, mais de manière bien plus active que dans les Tombeaux. Et encore, peut-on réellement parler de mentor quand on parle de Ged ? Le sorcier reste souvent égal à lui-même, il aiguille mais ne guide pas vraiment. Il n'a pas ce petit truc qui ferait de lui un professeur ou un vrai guide spirituel. J'aime beaucoup son rôle pour cette raison. Malgré son pouvoir (qu'il n'utilise guère au final la plupart du temps), malgré son rang, il reste humble. Il ne va jamais rien faire qui puisse perturber, même de peu, l'Equilibre. Ainsi, s'il prend Arren avec lui, c'est bien parce qu'il a une petite idée en tête et qu'il sait qu'il a besoin de lui pour garder l'Equilibre sur l'archipel. On se doute d'ailleurs rapidement de l'idée. Or l'autrice lâche l'information une fois et puis fait en sorte que nous l'oublions quelque peu. Et du coup, on se doute qu'Arren a un destin plus grand qu'il ne le pense mais on se pose quand même deux trois questions. Surtout qu'autant le dire, j'ai un peu de mal avec le jeune homme. Oh, il n'est pas inintéressant, il a même de bons côtés, mais parfois, je l'ai trouvé agaçant. Après, face à un Ged qui ne dit pas grand chose, semble ne pas faire plus parfois, je pense que je comprends aussi Arren.
Mais je pardonnerai Arren au vue de son histoire. Parce que j'ai adoré suivre les deux hommes jusqu'à l'Ultime Rivage. J'ai adoré cette quête pour la vie et tout ce qui tourne autour. L'Ultime Rivage a quelque chose de très spirituel, peut-être même plus que les Tombeaux D'Atuan. Il parle de vie, de mort, d'immortalité, d'Equilibre. L'Ultime Rivage n'est d'ailleurs pas sur Terremer, c'est une métaphore pour ce qu'il se passe juste entre vie et mort (d'ailleurs, e suis persuadée que le mythe du dernier rivage existe bel et bien dans au moins une culture mais je n'en suis pas du tout sûre, ça dit quelque chose à quelqu'un ?)(ou alors, c'est carrément moi qui me fait des films ?). On comprend d'ailleurs pourquoi Ursula K LeGuin pensait arrêter là les aventures sur Terremer. Ce livre parle d'accepter la fin, que ce soit celle de la vie ou celle de certaine chose. Il le fait de manière douce et avec beaucoup d'émotion aussi. L'ambiance de l'Ultime Rivage est tout particulièrement pour cela. Si on pouvait se sentir parfois oppressé dans les Tombeaux, ici, on se sent souvent mélancolique et en même temps heureux. C'est étrange mais terriblement bien fait et prenant.
J'aimerai beaucoup en dire plus sur l'Ultime Rivage mais je trouve que je divulgâche déjà pas mal et c'est plus particulièrement sur sa seconde moitié, voir juste le dernier tiers que j'aurais envie de discourir. Je ne le ferais pas, pour ne pas gâcher la lecture (ce qui est un peu dommage pour moi, vu que j'ai envie de parler, mais je vais me retenir un peu). Je vais donc finir ici mon avis sur l'Ultime Rivage. Il fait partie des livres de fantasy à lire, de ceux qui ne sont pas là pour montrer de la grosse bastonnade, mais plutôt pour mettre une ambiance en place, pour éblouir son lecteur. Il n'y a pas de guerre ici (pas plus que dans les précédents tomes) mais il y a des dragons, de la magie et un ennemi bien réel et surtout humain. C'est aussi l'une des forces d'Ursula K Le Guin dans ce cycle. L'ennemi n'est pas une force venue dont ne sait trop où pour faire régner le mal. Non, c'est un ennemi humain avec des ambitions nobles qui s'est finalement pas mal fourvoyé.
Je ne cesserai pas de conseiller de lire Terremer, que l'on soit adolescent (je pense qu'à partir d'une douzaine d'année, il est possible de le lire et surtout de comprendre) ou même adulte. Je regrette toujours de l'avoir découvert sur le tard. J'aime tellement l'ambiance et l'univers qu'à créer Ursula K. Le Guin sur cette série. J'ai hâte de pouvoir continuer ma découverte avec Tehanu et la seconde partie de Terremer.
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