On continue tranquillement le challenge du mois de la fantasy avec cet ebook chopé lors de ConfinementLecture. C'est une découverte fort sympathique d'ailleurs qui me donne envie de récupérer le second tome (qui est d'ailleurs indépendant)
Anasterry, Les Rhéteurs, tome 1, Isabelle Bauthian
Editeur : ActuSF
Collection :Bad Wolf
Année de parution : 2016
Format : Mobi
A lire si
- Vous aimez les complots
- Vous voulez de belles joutes orales
A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas être direct plongés dans un univers dont vous ne comprenez pas tout
- Vous voulez une héroïne
Présentation de l'éditeur :
Rien ne saurait ébranler Anasterry, la plus riche, intellectuelle et libertaire baronnie de Civilisation, qui place la maîtrise de soi au rang de vertu suprême. Rien… sauf peut-être un défi de gamins. Quand Renaldo, fils du baron de Montès, et son meilleur ami Thélban Acremont, entreprennent, pour séduire une jeune fille, de trouver la faille de cette utopie, ils ignorent qu’ils vont déterrer de sombres secrets. Et les secrets des puissants ne leur appartiennent pas.
Quels sont ces monstres découverts dans les marais ? En quoi sont-ils liés à la tolérance d’Anasterry pour ces mi-hommes que, partout ailleurs, on opprime jusqu’à les réduire en esclavage ? Après trente ans de paix, Civilisation risque-t-elle d’être si facilement bouleversée ? Pour réparer ses erreurs, Renaldo va devoir choisir entre son patriotisme, sa fidélité amicale, ses idéaux héroïques et ses simples responsabilités d’homme libre.
Une aventure de dark fantasy politique et sensible, portée par des personnages d’une grande humanité.
Challenge mois de la fantasy
Ce roman a été tout spécialement prit pour aller dans la catégorie Dame Arwen. Il entre aussi dans celles-ci :
- La Fureur de Smaug (mais je ne dirais pas pourquoi, ça spoile)
- Dame Arwen puisqu'il est écrit par une autrice
- Du Hobbit au Seigneur des Anneaux, les Rhéteurs comportent déjà deux tomes et trois autres sont prévus.
Mon avis
Bienvenus à Anasterry, baronnie utopique où rien ni personne ne peut venir gâcher le calme ! Ici, le peuple a autant le droit à la parole que les nobles et même les mi-hommes peuvent espérer vivre une vie tranquille. Et c'est bien la seule de Civilisation d'ailleurs. Depuis la dernière guerre, trente ans plus tôt, il n'y a qu'ici que les mi-hommes ne sont pas réduits en esclavage. Pourquoi, comment ? C'est ce qu'aimerait bien savoir le baron de Montès. Et pour ça, il y envoie son fils cadet, Renaldo, jeune homme qui a bien besoin de voir le monde histoire d'arrêter de faire des conneries chez lui. Il faut dire que Renaldo est un séducteur dans l'âme mais aussi un guerrier. Rien ou presque ne semble lui faire peur. Pas même les paris un peu débiles qu'il fait avec son meilleur ami, Thélban, héritier de la Guilde des épiciers. Or, quoi de mieux pour pimenter une mission quelque peu décevante pour eux que de parier sur qui séduira Constance, leur guide à Anasterry ? Sauf que d'un coup, tout s'emballe et ce qui devait être un pari stupide va bientôt devenir bien plus que ça, peut-être même un moyen de faire tomber la baronnie de son piédestal.
Je dois l'avouer, la quatrième de couverture d'Anasterry ne me plaisait pas tant que ça. J'avais peur de tomber sur un roman avec beaucoup de romance à cause du pari entre Ren et Thélban mais aussi à pas mal de parlotte. J'ai tout de même choisi de sortir de le livre de ma PAL (où il ne sera pas resté longtemps finalement) parce qu'ActuSF m'a habitué à sortir un peu des sentiers battus des quatrièmes de couverture et que, bon, on me promettait quand même un peu de dark fantasy (même si sensible). Je dois avouer que si je m'étais seulement fié à la dite quatrième (et que je n'avais pas reçu le livre durant le confinement), je ne me serais peut-être pas attarder sur ce premier tome des Rhéteurs. Ça aurait quand même été bien dommage si vous voulez mon avis.
Parce qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. D'ailleurs, Renaldo aussi va finir par s'en rendre compte (ce qui en soit est assez amusant pour moi). Alors, oui, la série porte un nom qui fait bien comprendre que ça va parler et pas qu'un peu. Mais la réthorique n'est pas l'entière maitresse du roman. Politique par contre... Et du coup, je suis contente. Parce que le roman parle bien de politique, de la mise en place de la parfaite utopie qu'est Anasterry, de son maintien et de tous les non-dits derrière. Le tout est porté par une histoire à l'intrigue fort sympathique et des personnages que j'ai beaucoup aimé (comme j'aime bien les petits cons, Renaldo m'a beaucoup plu, on s'en doute).
On se retrouve donc avec un Renaldo, fils cadet de baron, envoyé à Anasterry suite à une énième connerie (à savoir, coucher avec une bonne soeur au sein même du couvent, le tout pousser par son meilleur ami, présent dans la pièce lorsqu'ils sont découverts). Le jeune homme est voué à une carrière militaire depuis son plus jeune âge et, forcément, il pense que les armes sont la réponse contre Outre-Civilisation et les monstres qui viennent de là-bas. Thélban, son meilleur ami, héritier d'une guilde, est plus modéré. Là où Ren serait plus enclin à casser des gueules (même si finalement, on ne le voit que très peu faire), lui parlemente. Il est le penseur du duo et s'en sort fort bien (par contre, c'est aussi un bon petit con, mais d'une autre manière). Leur rencontre avec Constance, filleule du baron d'Anasterry, va les faire changer petit à petit, bien plus, finalement, que ce qu'il va leur arriver. La jeune femme croit en Anasterry et fait tout son possible pour leur ouvrir les yeux. Elle a un coté assez raffraichissant face à nos deux mâles.
D'ailleurs, même si j'ai apprécié l'intrigue, je dois bien dire que ce sont les personnages et leur évolution qui m'a le plus plu dans le roman (et je parle peu de l'intrigue pour pas trop divulgacher, ça serait dommage). Les discutions entre eux sont particulièrement interessantes et j'apprécie voir les divers points de vue se faire face de manière non-violente la plupart du temps. Mieux, j'apprécie avoir des héros pas trop bornés, qui réfléchisse à ce qu'on leur dit (même si parfois, il faut du temps pour ça) et qui intègre petit à petit la philosophie de l'autre tout en conservant ce qui fait qu'il est lui.
Mais le livre souffre tout de même de quelques défauts. Des longueurs déjà. Certains passages sont longs et un peu ennuyeux. Il ne s'y passe pas grand chose et ne font pas toujours avancé l'histoire (ou les personnages). C'est un peu dommage parfois. Ensuite, il y a la fin, du moins l'épilogue. J'ai pas compris ce qu'il foutait là (et c'est quand même rare quand ça m'arrive). En y repensant, ce n'est pas forcément le seul passage qui parait ne pas être totalement à sa place (certains de la jeunesse de Renaldo n'apporte pas grand chose, même au personnage).
Au final, Anasterry a été une bonne lecture et une découverte fort fort sympathique. J'apprécie beaucoup le mélange entre la fantasy à monstre (parce que oui, il y a des monstres dedans) et la fantasy plus accès sur la politique et les complots (même si pour l'instant, on a pas forcément toutes les réponses sur certaines choses en Civilisation).
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