J'ai toujours dit que le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire était le plus vieux livre de ma PAL, ben en fait non. Le plus vieux, c'est Léviatemps. En fait, il est resté deux ans chez ma mère, le temps qu'elle le lise et que je me souvienne le lui avoir prêté... C'est aussi, pour le coup, mon premier Chattam (alors qu'elle en a lu d'autre, elle).
Leviatemps, Le Diptyque du temps, Tome 1, Maxime Chattam
Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Année de parution : 2012
Nombre de pages 570
A lire si :
- Vous voulez un livre qui mêle thriller, fantastique (un peu) et historique
- Vous voulez des personnages plutôt complexes mais tant que ça au final
A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup de sang, de bagarre, d'horreur
- Vous voulez vraiment voir l'exposition universelle de 1900
Présentation de l'éditeur :
Paris, 1900. L'Exposition universelle bat son plein. Mais loin des
artères lumineuses, au cœur de la ville, c'est un sang noir qui bat au
diapason. Et coule inexorablement, au rythme des crimes commis par un
tueur... diabolique. Plusieurs filles de joie, déjà, en ont été
victimes. Choqué par l'immobilisme de la police, l'écrivain Guy de Timée
arpente les rues sordides, et même les égouts, dans sa traque insensée
du monstre. Chaque minute compte... et tue.
Mon avis
Je connaissais les livres de Maxime Chattam de réputation. Ma maman en lisant quelques-uns et me disant toujours qu'ils étaient très bien. Sauf que moi, à ce moment-là, j'avais plutôt tendance à ne pas lire de thriller. Ce n'est que lorsque l'envie m'en pris que je m'achetais Léviatemps qui attérit presque directement chez elle... Mauvais calcul pour la peine, il y resta un long long moment avant que, ne faisant le tri chez elle, je me souvienne de lui. Le problème d'avoir trop de livres dans sa PAL... Bref, j'ai enfin fini par le lire, rapidement qui plus est (le fait d'avoir le premier tome du fou et de l'assassin de mme Hobb dans mes étagères aidant aussi).
Maxime Chattam nous entraîne donc dans le Paris du début du vingtième siècle, au moment de l'exposition universelle. On suit alors Guy de Timée, romancier qui s'est enfuie de chez lui dans l'espoir de réussir à remonter la barre et d'écrire son grand roman policier. Il a élu domicile au Boudoir de soi; une maison close. Là, il semble vivre une vie presque tranquille jusqu'à ce que l'une des filles ne soit retrouvée assassinée devant la porte du lupanar. Comme la police ne semble ne rien vouloir faire, lui, Faustine, une autre courtisane et Martial Perotti, un jeune inspecteur amoureux de la victime, vont mener leur propre enquête. Celle-ci va les mener à découvrir le pire de l'homme mais aussi de la capitale.
Je dois avouer que rien que pour l'exposition universelle de 1900, j'avais envie de lire ce bouquin. Mais l'action ne se déroule pas que dans l'exposition et la découverte d'un autre Paris, plus crasseux, plus noir, ne m'a pas déplu, loin de la même. J'ai apprécié que l'on ne voit pas que les beaux quartiers (on les voit très peu d'ailleurs, au final), mais plutôt les rues et les quartiers loin des guides touristiques. Il en va de même pour les personnages. Ici pas de bourgeois, de personnes riches, à la place un panel de courtisane, un écrivain, un jeune inspecteur de police, des gagne-misères, bref, une fois encore on est loin de ce que Paris et les autorités voulaient montrer lors de cette année 1900. Et c'est là tout le charme du roman, voir ce que la plupart des personnes n'auraient surement pas vu à l'époque (disons plutôt, ne pas jouer au touriste du temps, quoi).
Et puis, il y a l'enquête en elle-même. Non parce que dans un thriller, si l'enquête est nulle, le background peut être génial, les personnages aussi, le roman perd beaucoup d’intérêt (tout comme si je comprends trop vite après qui on court). Or, là, j'ai apprécié le parallèle entre l'enquête et la recherche du roman parfait de Guy de Timée, encore plus lorsqu'il compare l'analyse du tueur à celle d'un futur personnage. J'ai aussi grandement apprécié les moments où lui, Faustine et Perotti déduisent de leurs découvertes la personnalité d'Hubris (le tueur donc). En plus de cela, Maxime Chattam se sert des débuts de la police scientifique et des techniques qu'elle peut utiliser (datation par rapport aux larves d'insectes, graphologie, étude de la personnalité par rapport à la symbolique)(que des choses franchement intéressantes). Au final, cela nous permet de rentrer réellement dans l'enquête, de toujours vouloir en savoir plus sur Hubris. Et tout comme Guy, nous voilà à être obsédé par cette personne, ce mal incarné.
Enfin, l'écriture de l'auteur. Il ne fait pas dans les grandes envolées lyriques, a un style pas quelconque mais presque au niveau de la construction de ses phrases et de son roman. En fait, niveau style, il pourrait presque ne pas se démarquer et pourtant... Pourtant, il entraîne rapidement, quelques effets de style, des introductions de chapitre assez sympa, des fins qui donnent envie de lire le suivant et surtout, une manière de décortiquer le personnage ou le lieux qui donne vraiment envie d'en savoir plus. Comme quoi, il n'y a pas besoin de faire compliquer pour réussir à attraper le lecteur.
Au final, c'est une découverte qui m'a plu. L'intrigue est bien menée, les personnages sont intéressants et ce décors exceptionnel. Sans parler du mélange entre le thriller, l'historique mais aussi le fantastique, présent mais pas trop. Autant le dire, je vais surement pousser un peu plus ma découverte des romans de Chattam.
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