vendredi 21 décembre 2018

Le Père Porcher, Les Annales du Disque-Monde,tome 20, Terry Pratchett

Depuis trois ans, la période des fêtes est pour moi l'occasion de lire et relire le génial Cirque des Rêves d'Erin Morgenstern. (oui, il a été lu l'année dernière, mais je n'ai pas fait une nouvelle review ici). Mais avant ça, elle était surtout l'occasion de lire et relire le Père Porcher de Sir Pratchett. D'ailleurs, je me suis rendue compte que je n'avais jamais fait la chronique de ce génial conte de Noël ici. 

Le Père Porcher, Les Annales du Disque-Monde,tome 20, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution ; 2006
Titre en VO : Hogfather
Année de parution en VO : 1996
Nombre de page : 396

A lire si : 
- Vous aimez les Annales du Disque Monde
- Vous aimez la période de Noel
- Vous aimez le personnage de la Mort et ceux qui gravitent autour

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra mignon

Présentation de l'éditeur : 

Il neige, la ville est décorée, les sapins sont en place, on attend les cadeaux. Il ne manque que le père Porcher et son costume rouge. Mais où est-il ? Kidnappé, en vacances, assassiné ? En attendant, il lui faut un remplaçant : un faux costume, une hotte, une fausse barbe et un, traîneau tiré par des cochons sauvages... c'est la Mort qui s'y colle ! Suzanne, sa petite-fille, est surtout préoccupée par les deux enfants dont elle s'occupe et veut retrouver à temps le père Porcher. Les petits voient déjà suffisamment de monstres dans leur propre maison. Mais la Guilde des Assassins a signé un contrat avec d'étranges créatures...

Mon avis

Le Père Porcher a été le second livre des Annales que j'ai lu. Le premier étant Le Faucheur. Les deux m'avaient été prêté par mon ami Vivien qui avait quasiment toutes les Annales sorties avant 2008. Il m'avait proposé ces deux-là connaissant mon amour pour tout ce qui est relatif justement à la mort et à ses personnification (chacun ses passions, n'est-il pas ?). Je crois que je ne l'ai jamais réellement remercier pour m'avoir fait découvrir tout l'univers de Pratchett. Bref, Vivien si un jour par le plus grand des hasards tu passes par là, saches que tu es coupable de l’agrandissement un peu trop exagéré de ma bibliothèque... et que Laurent n'est pas content du tout du coup. Mais passons au Père Porcher à présent.

Il aura donc fallu attendre vingt tome pour que Prachett décide enfin de s'en prendre à Noël. Il était temps, j'aurais eu tendance à dire à l'époque (maintenant, je suis ultra heureuse qu'il l'est fait). En vingt tome, il a parodié beaucoup de chose mais ça, pas encore. Et autant dire que le travail n'était pas simple. Il fallait parodier la période de Noël tout en y ajoutant ce petit plus qui fait qu'on se retrouve bien dans un Pratchett et dans une annale du Disque-Monde. Et pour cela, rien de mieux que l'un des persos préférés de l'auteur, à savoir la Mort. Un personnage qui bien qu'étant la représentation de la fin de la vie adore celle-ci et ferait tout ce qu'il peut pour qu'elle et surtout l'humanité soient toujours là. Du coup, lorsque les Contrôleurs s'en prennent au Père Porcher, il n'hésite pas à prendre sa place. Et comme dans le Faucheur (dont je parlais plus haut donc), il va falloir que quelqu'un prenne sa place à lui. Suzanne, sa petite fille, va reprendre du service pour comprendre ce qu'il est arrivé au Porcher.

Il y a beaucoup à dire sur le Père Porcher. Peut-être plus que sur tout autre livre du Disque-Monde (et pas seulement parce que c'est un de mes préférés). Pratchett y parle de beaucoup beaucoup de chose. Bien sur, on retrouve la parodie de Noël et surtout la critique de notre belle société de consommation. Effectivement, la Mort est un personnage parfait pour ça puisqu'il prend tout au pied de la lettre et que pour lui, si on demande quelque chose au Porcher, et bien, on doit l'avoir, point. Le passage dans le magasin est assez représentatif de ça avec les parents qui s’inquiètent des cadeaux que demandent leurs gamins et le directeur du magasin qui lui se désespère que rien ne soit payé. Mais, là où l'on pourrait penser que ça pouvait être une bonne partie de l'histoire, en fait, pas du tout. Et c'est ça que j'ai particulièrement aimé dès ma première lecture. Oui, Pratchett parle un peu de ce phénomène qui fait que Noël est pour beaucoup devenu commercial, mais ce n'est pas le tout. En réalité, Pratchett a bel et bien gardé l'esprit de la fête, et plus particulièrement les croyances des enfants. Ça me touche pas mal d'ailleurs cette année vu que ma fille est dans la période où elle ne sait plus s'il faut croire ou pas au père Noël (et que je raconte de plus en plus de bêtise pour qu'elle continue encore un peu à y croire). 

Les croyances sont le ciment de ce roman-là des Annales. Ce sont elles qui font vivre les dieux ou non. Une idée qu'il avait déjà mis en place dans une autre Annales (les Petits Dieux il me semble)(que je n'ai pas chroniqué ici, forcément). Ainsi, alors que les enfants ne croient plus au père Porcher, ce sont les adultes et plus particulièrement les mages qui créent de nouveaux dieux, comme l'oh bon dieu de la gueule de bois qui accompagnera Suzanne, ou la fée bonne humeur et quelques autres bien sympathique (le dieu de l'indigestion par exemple)(oui, ce sont les mages qui donnent naissance à ces nouveaux dieux, faut pas non plus aller chercher bien loin quant à leurs croyances à ceux-là). Et sans parler des dieux, il y a les autres croyances de l'enfance, celle des peurs les plus primales telles le croque-mitaine, le monstre sous le lit, la peur du noir et j'en passe.

Tout cela pourrait faire de ce Père Porcher un roman plutôt lourd à digérer. Mais c'est sans compter le talent de Pratchett pour la parodie et les personnages de ces romans. La mort est toujours égal à lui-même*, bien que dans ce tome, je le trouve plus réfléchi, je dois dire. Plus humain aussi, en fait, bien plus que dans les autres tomes. J'apprécie aussi pas mal Suzanne et ses envies de normalité qui disparaissent bien vite quand son grand-père fait un peu n'importe quoi. Déjà, rien qu'avec eux, on trouve une bonne dose d'humour qui ne me déplait vraiment pas. Et puis, il y a les Mages... Je vous ai déjà dit à quel point j'aime cette bande d'incapables ? Non ? Ben voilà, c'est fait. Rien de mieux que des mages en période de Porcher pour me mettre de bonne humeur. Ils sont terribles, mais vraiment. 

Au final, j'adore ce tome-là, surement l'un de mes préférés (même si je suis capable de dire ça pour tous les tomes du Disque Monde)(sauf les premiers avec Rincevent en fait)(et pourtant, j'adore Rincevent)(j'ai parlé de ça lors de ma lecture du Dernier Continent). C'est une parfaite lecture de Noël qui met de fort bonne humeur tout en faisant un peu réfléchir quand même (bon et maintenant, je pars à la recherche du téléfilm que je n'ai pas encore eu l'occasion de voir et que j'aimerai vraiment voir)

* Pour rappel, la Mort est un mâle nécessaire.

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