vendredi 7 décembre 2018

Un soir de Décembre, Delphine de Vigan

Parfois, j'ai des idées un peu connes. Comme vouloir lire ce bouquin forcément en décembre. Ben oui, vu le titre, je voulais faire ça en décembre. Mais j'ai zappé l'année dernière. Du coup, il est resté un an dans ma PAL juste pour le lire à ce que je considère le bon moment. Alors qu'en fait, ben j'aurais pu le lire à n'importe quel moment de l'année, ce livre.

Un soir de Décembre, Delphine de Vigan

Editeur : Points
Collection : /
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 195

A lire si : 
- Vous voulez une lecture assez courte
- Vous connaissez et appréciez l'écriture de l'autrice

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas rester à l'écart

Présentation de l'éditeur : 

Quarante-cinq ans, une femme, deux enfants, une vie confortable, et soudain l’envie d’écrire, le premier roman, le succès, les lettres d’admirateurs… Parmi ces lettres, celles de Sara, empreintes d’une passion ancienne qu’il croyait avoir oubliée. Et qui va tout bouleverser. Au creux du désir, l’écriture suit la trajectoire de la mémoire, violente, instinctive et trompeuse.

Mon avis

Voilà un roman dont je vais avoir du mal à parler, je crois. Déjà parce que j'écris l'avis avant d'avoir rempli le "à lire si/à ne pas lire si". Ce n'est jamais bon signe. Ça veut dire que je n'ai pas la moindre idée de si j'ai aimé ou pas le livre. Et effectivement, je sors un peu dubitative de ma lecture. Et je vous explique pourquoi.

J'aime l'écriture de Delphine de Vigan. Je le dis à chacun de ses romans et je les ai presque tous lu. C'est une autrice que je connais donc "bien", avec laquelle je me sens bien en tant que lectrice. Je sais à quoi m'attendre avec elle. Du coup, je pars en terrain conquis, sachant que forcément, je vais apprécier au moins l'écriture. Et ça ne rate pas. J'aime la poésie des phrases de de Vigan. J'aime la manière dont elle agence les mots, dont les sonorités me parviennent. L'histoire pourrait n'avoir ni queue ni tête que j'aimerais quand même la manière dont elle est écrite.  Bon, heureusement, l'histoire a un sens, hein.

Mais elle ne m'a pas tant touché que ça, cette histoire. Nous suivons Matthieu, écrivain qui vient de publier son premier roman et qui se retrouve bloqué pour écrire le second. Un syndrome de la page blanche qui ne le perturbe pas tant que ça. Il a un bon job, une vie de famille tranquille et confortable. Que demander de plus ? Sauf que tout va changer rapidement. Une lettre et voilà notre écrivain qui se remet à écrire. Et surtout, il revit une passion d'il y a dix ans qu'il pensait fini. Sauf que... Sauf que je n'ai pas réussi à ne serait-ce qu'apprécier un peu Matthieu. J'ai eu l'impression de rester sur le pas de la porte sans jamais réussir à entrer dans l'histoire. Et pour tout dire, je crois que ça vient aussi de la manière d'écrire de l'autrice.

Pourtant, il y a des moments où j'ai réussi à entrer dans l'histoire. Quatre pour être précise. A chaque lettre de Sara. Parce que le texte s'adresse autant à Matthieu qu'au lecteur. Il n'y a pas la distance que met la narration à la troisième personne ici. Sara se livre, livre son histoire. On est loin des rapports froids que l'on trouve dans la partie Matthieu. Du coup, c'est un peu dommage que ça ne prenne pas le tiers du roman.

Parce que la romance qu'on trouve, enfin, si je peux appeler ça romance, est tout de même bien foutu. La fin de l'histoire entre Matthieu et sa femme aussi. J'ai particulièrement apprécié aussi le parallèle que l'autrice crée entre l'écriture et les deux histoires d'amour de son personnage. Ca peut paraitre un peu gros, mais ça fonctionne pas mal. Avec le retour de la passion pour Sara, Matthieu se remet à écrire. A tel point, qu'obsédé par son nouveau roman, il en oublie sa femme, la trompe finalement avec son manuscrit (en gros hein). Cela devient si pesant pour Elise qu'elle finira par partir avec les gamins, le laissant seul avec son fantasme (il ne cherchera finalement pas à voir Sara) et son roman.

Et puis, il y a cette fin. Matthieu et Elise ne vivent plus ensemble. Et on découvre enfin la dernière lettre de Sara. Cette lettre m'a marqué. Parce que quand je parle du fantasme de Matthieu, finalement, je n'en suis pas loin du tout. Et c'est là que j'en arrive à réfléchir à la facilité avec laquelle l'esprit humain peut aller très loin pour pas grand chose au final.

Pour finir, je dirais donc que je ne sais pas trop quoi penser du livre. L'ai-je aimé ? Je crois, oui. Je n'en suis pas sûre. C'est étrange. Je crois qu'il plaira aux amateurs de l'autrice. Peut-être pas aux autres.

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