Sur Bookstagram, je me suis inscritte au Readathon Narnia de @premiers_chapitres et @romy_read. Je n'ai pas lu la série depuis la sortie de l'intégrale en 2005 et j'avoue que je n'en garde pas forcément un super souvenir. Peut-être parce que j'avais lu les sept tomes les uns à la suite des autres. Je me suis dis que la relire en lecture commune, ça pouvait pas mal le faire (surtout que maintenant, j'ai quand même plus de bille pour l'analyser)
Le Neveu du Magicien, le Monde de Narnia, tome 1, C.S. Lewis
Editeur : Gallimard
Collection : Jeunesse
Année de parution : 2005
Titre en VO :The Chronicles of Narnia
Année de parution en VO : 1998
Nombre de pages : 869
A lire si :
- Vous voulez de la fantasy jeunesse
A ne pas lire si :
-Vous voulez un roman long
- Vous n'aimez pas le manque de nuance
Présentation de l'éditeur :
Guidés par le Lion Aslan, découvrez dans son intégralité la saga fantastique du grand romancier, ami de Tolkien.
Grâce à la langue limpide et énergique de C. S. Lewis, à son génie du suspense, l’univers du "Monde de Narnia", où s’accomplissent conflits héroïques et quêtes magiques, peut séduire un large public, quel que soit son âge.
Mon avis
Comme lors de ma lecture de Terremer, je vais diviser mon intégrale par roman. Je trouve ça plus pratique, surtout que les collègues du readathon et moi-même lisons un livre par moi (on est donc partie pour sept mois sur Narnia). On commence avec le premier livre par ordre chronologique de l'histoire de Narnia, mais pas dans celui de parution par contre. Il a été le sixième livre, publié en 1955 (soit cinq ans après le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire magique que l'on lira le mois prochain).
Le neveu du magicien se penche donc sur la création de Narnia. Tout commence avec l'arrivée de Digory dans le voisinage de la jeune Polly. Les deux enfants s'entendent rapidement et passent leurs vacances ensemble. En passant d'une maison à l'autre par un passage "secret" dans les combles, ils se retrouvent dans le laboratoire de l'oncle de Digory. Or, l'oncle Andrew est un sorcier, surement le dernier sur terre et il a trouvé un moyen d'envoyer des personnes dans un autre monde. Surtout, il a besoin de cobayes. Rien de mieux que deux enfants pour ça, non ? Usant de tromperie, il envoie d'abord Polly, puis Digory à sa suite. C'est ainsi que les deux enfants vont se retrouver dans le bois entre les mondes, puis à Charn, monde au soleil mourant. Là-bas, poussé par la curiosité (qui est un vilain défaut...), Digory va réveiller Jadis, la puissante sorcière...
Le neveu du magicien se présente comme un livre jeunesse fantasy somme toute assez classique. Deux jeunes héros, une méchante sorcière et un monde à sauver (bon, et à créer aussi ici). Sur ce point, rien de bien folichon, on reste dans le classique (ce qu'on fera d'ailleurs, si je ne me trompe pas, dans la plupart des tomes de Narnia). Forcément, ça fonctionne, surtout que Lewis a un style facile à lire, plein d'humour et entrainant.
Côté personnage, même si on tombe parfois dans la facilité, ils sont plutôt sympathiques. J'ai adoré Polly et sa répartie. Elle fait partie de ses héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux et pas la langue dans leur bouche surtout. Face à un Digory régulièrement crétin (surtout quand il se retrouve face à Jadis) et à un oncle Andrew pas mieux, elle fait vachement plaisir. De même, j'ai adoré Jadis. Elle est tellement méchante, sans le moindre sentiment, froide etc... C'est une méchante sans nuance (elle est méchante, point) mais avec une classe folle je trouve. D'ailleurs, le sans nuance est quelque chose que je regrette un peu dans ce tome-ci. Je veux dire que les personnages n'évoluent quasi pas, si ce n'est Digory (en même temps, c'est le héros de l'histoire, heureusement que lui évolue).
Mais connaissant un peu mieux le monsieur que lorsque j'ai pu le lire la première fois, je me suis penchée un peu plus sur la signification de l'histoire. Pour la petite histoire, Lewis était un universitaire et surtout un apologète (en gros, un type qui cherche à fournir une justification rationnelle aux prétentions de véracité de la foi chrétienne). Narnia se base sur la religion chrétienne et quand on sait ça, il y a pas mal de chose qui nous saute aux yeux, surtout dans ce tome. Ainsi, Jadis est reine d'un monde qui se meurt à la lumière rouge et inquiétante (salut les Enfers...), Narnia est créé quasi à partir de rien par un magnifique lion qui donne la parole à des couples d'animaux (ça fait un peu arche de Noé cette histoire), mieux encore, un pommier y pousse dans les fruits sont d'une certaine manière interdite. Franchement, je me suis assez amusée à voir comment il utilise les mythes fondateurs du christianisme mais aussi ceux du folklore anglais (la marraine de l'oncle Andrew est une certaine madame Lefay qui n'est autre que l'un des noms de la fée Morgane).
Au final, cette première relecture du cycle m'a un peu réconcilié avec le souvenir que j'en avais. Ca reste un livre jeunesse agréable et j'apprécie encore plus ma lecture en y cherchant les parallèles avec le christianisme et la double lecture qu'on peu du coup en faire (ce que les plus jeunes (et les moins jeunes, j'avais 19 ans lors de ma première lecture apparemment) ne voient pas forcément).
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