mercredi 24 mars 2021

Procrastination, Les annales du Disque-Monde, tome 27, Terry Pratchett

 Vous le savez, tous les ans, en mars, je lis un Prachett en hommage à l'auteur. Cette année, je m'y suis prise pile le jour de sa mort (et accessoirement de mon anniversaire...) et j'ai commencé Procrastination. Bon, j'ai pris mon temps pour le lire (c'était de circonstance) et je dois bien dire qu'il fait déjà parti de mes préférés.
 
Procrastination, Les annales du Disque-Monde, tome 27, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution : 2010
Titre en VO : Thief of time
Année de parution en VO : 2001
Nombre de pages : 448

A lire si 
- Vous aimez le cycle de la Mort
-Vous voulez quelque chose de léger (mais pas tant que ça au final)

A ne pas lire si

Présentation de l'éditeur : 

Le temps est une ressource qu’il faut gérer, chacun le sait.
Sur le Disque-monde, c’est le boulot des moines de l’Histoire, qui l’emmagasinent, le prélèvent où on le gaspille (par exemple sous la mer : de combien de temps a besoin une morue ?) et le redistribuent à de gros consommateurs comme les villes où l’on en manque toujours.
Mais la fabrication de la première horloge du monde vraiment précise donne le départ d’une course contre... disons la montre pour Lou-tsé et son apprenti Lobsang. Parce qu’elle va arrêter le temps. Et ce ne sera que le début des ennuis.
Procrastination (voir dictionnaire) s’est assuré la participation de héros et de canailles, de yétis, d’artistes martiaux et de Ronnie, le cinquième cavalier de l’Apocalypse (qui a quitté le groupe avant qu’il devienne célèbre).

Mon avis

La dernière fois que j'ai (re)lu une Annale avec la Mort, c'était en 2018 et c'était le Père Porcher, parfait roman pour la saison hivernale (et surement mon préféré même s'il n'est pas toujours parfait). La Mort et Suzanne me manquaient un peu. Et c'est avec une certaine émotion que j'ai entamé ce tout dernier tome du cycle de la Mort. Oui, le dernier. Après lui, la Mort n'a plus de roman qui lui soit consacrés (d'ailleurs, je me rends compte que j'ai aussi fini le cycle des sorcières il y a un moment de ça (en 2014 en fait, mais n'ayant pas fini le cycle de Tiphaine, ça m'a moins perturbé)). Mais revenons à notre tome.

Le boulot des Moines de l'Histoire est simple. Ils se doivent de gérer le temps afin que tout colle. Ainsi, ils peuvent emmagasiner, prélever voire même gaspiller du temps pour le bien de l'Histoire du Disque-Monde. Tout se déroule comme prévu jusqu'au jour où Dame Ligion apparait à Anck-Morpock, chez Jérémie, le meilleur horloger de la Guilde. Elle a une mission bien précise pour lui, construire une horloge de verre capable de donner l'heure précise. Or, cette horloge a déjà été créée une fois et a causé l'arrêt complet du temps. Lout-tsé, l'un des moines de l'Histoire et son apprenti Lobsang partent donc pour la capitale afin d'arrêter l'horloge de verre. Dans le même temps, la Mort, sentant. l'apocalypse arriver, charge sa petite fille Suzanne de retrouver le fils du Temps afin d'empêcher la fin du monde, tandis que lui part chercher les autres cavaliers. 

Bien que faisant parti du cycle de la Mort, j'ai trouvé le personnage assez peu présent. Comme souvent depuis Accroc du Roc, c'est surtout Suzanne qui se trouve au centre de l'histoire. Pas pour autant qu'on en oublie notre squelette à la robe noire préférée. Notre ami part à la recherche des autres cavaliers de l'apocalypse pour mener la dernière (ou pas, surtout que ce n'est pas la première dans l'histoire du Disque-Monde) chevauchée. Or, aucun n'en a vraiment envie. Et pour cause, en prenant forme humaine, ils se sont humanisés. C'est quelque chose que l'on a l'habitude de voir avec la Mort, moins avec ses collègues. Et encore moins avec les Contrôleurs de la réalité. Car oui, qui dit Mort, dit généralement Contrôleurs de la réalité. Et j'avoue que si je les trouve régulièrement un brin ennuyeux, ici, ce ne fut pas le cas. Les voir prendre forme humaine et expérimenter ce que ça fait alors qu'ils sont toujours persuadés d'être un tout, c'est assez fun en fait. Autant dire que là, ils m'ont particulièrement bien fait rire. Mais surtout, je trouve la réflexion sur ce qui fait l'humain des plus intéressantes avec ces différentes entités que sont les cavaliers ou les Contrôleurs. Ca m'a fait un peu penser au thème que l'on trouvait dans les Petits Dieux (que bien sûr, je n'ai pas chroniqué ici encore)(un jour, j'arriverai à avoir toutes les Annales sur ce blog) ou même dans le Père Porcher avec la création des Dieux par les Mages. 

A côté de ça, nous avons donc Suzanne, Lobsang et les autres personnages qui tentent de sauver le Temps. Pratchett s'attaque alors à la réécriture de l'Histoire. Ce n'est pas aussi incisif que ce qu'il a l'habitude de faire. Disons que le thème se prête moins à la critique. Mais ce n'est pas grave. Pratchett s'en tire toujours merveilleusement bien. J'ai adoré ses explications sur la manipulation du temps par les moines de l'Histoire. Et surtout, ça m'a évoqué les voyages dans le temps de la science-fiction sans les gros écueils des paradoxes temporels d'une belle manière (en gros, dans Procrastination, il est dit que les gens ne se rendent pas compte que si, si, ça ça a déjà été vécu, ou du moins, ils font en sorte de ne pas s'en rendre compte).  En tout cas, ça fait de Procrastination un tome plutôt léger alors même qu'il est parfois moins amusant que d'autres tomes.

Enfin, moins amusant. Disons qu'il ne l'est pas comme les autres. Ici, le comique va reposer sur quelques situations (l'Abbé et ses problèmes de réincarnation, la régle numéro un...) mais surtout sur certaines alliances. Voir Suzanne, toujours aussi sarcastique et pragmatique (une vraie enseignante à l'ancienne) s'allie avec une Dame Ligion, Contrôleuse de la réalité complètement barrée suite à son transfert dans un corps humain, à quelque chose d'assez amusant (Dame Ligion et les autres Contrôleurs sont de toute manière très amusant dans ce tome). Et puis, on retrouve aussi quelques personnages déjà bien connus qui ajoutent leur petit grain de sel dans tout ça (Nounou, je t'aime, même si tu es un peu en dessous de ce que tu fais d'habitude).

Au final, j'ai beaucoup mais alors beaucoup aimé ce tome. Comme je le disais, il grimpe direct dans mes préférés des Annales. Le seul défaut que je lui trouve, c'est sa fin et encore, c'est parce qu'elle est pleine de promesse qu'on aura jamais (Franchement, Suzanne et Lobsang, j'aurais voulu lire ça).




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