lundi 13 avril 2020

La nuit de la Louve, La Moïra, tome 3, Henry Loevenbruck

Et voilà, j'ai fini ma relecture de la Moïra. Je passerai bientôt à la seconde trilogie dans le même univers, Gallica. Mais avant ça, voyons ce que j'ai pensé de ce dernier tome.

La nuit de la Louve, La Moïra, tome 3, Henry Loevenbruck

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 351

A lire si 
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin

A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

Les trois prophéties sont sur le point de s'accomplir. Aléa doit unifier l'île. Mais comment affronter les seigneurs de guerre ? Aléa désire que les hommes pardonnent, mais saura-t-elle elle-même renoncer à punir ses bourreaux, qui tuèrent ses amis ? Loin de ces réfléxions, les belligérants poursuivent leurs combats pour un espace qu'ils croient leur appartenir. Comment faire comprendre à ces stratèges militaires que ce sont eux qui appartiennent à la Terre ? Tandis qu'à l'écart, dans l'île, les loups reforment leurs clans...
Dans les coeurs et les âmes de ses habitants, Gaelia se transforme en profondeur, la légende, enfin, va réunir les hommes et les loups. Une ère nouvelle approche....

Mon avis

Je ne sais pas trop par quoi commencer pour ce tome. Je lui trouve un énorme défaut pour moi qui voudrait que je parle directement de lui mais je trouve ça un peu dommage. Parce qu'il concerne plutôt la fin du livre, même si en y réfléchissant bien, il se retrouve un peu dans tout le tome. Disons qu'il a réussi à passer au dessus d'un peu tout. Et que ce n'est pas l'absence encore plus criante que dans le tome deux des loups (quoique, ça pourrait). Bref, avant de parler de ce défaut, parlons un peu du livre.

Gaellia est au bord de la guerre. Les druides se sont divisés en deux. Les rebelles sont partis rejoindre Amine, la reine régicide, à Providence où ils espèrent recréer leurs ordre en mieux. Mais la reine a d'autre ambition, dont celle de devenir archi-druide. Harcourt et Terre-Brune marchent sur le comté de Sarre afin d'accroitre leur pouvoir sur l'île. A Bisagne, la fille du baron Bisagni complote contre son père pour prendre le pouvoir et s'allier à Amine. Les loups sont chassés par milliers. Aléa se dirige vers Tarnea, capitale de Sarre, pour assoir un pouvoir politique qu'elle n'a pas vraiment, afin d'amener la paix. Elle doit faire vite, bientôt, le Saîman disparaitra et avec lui, c'est tout ce que les habitants de Gaelia ont connu qui risquent de mourir.

Pour plein de raison, ce tome aurait du être mon préféré. La première, ce sont les complots et leur aboutissements. C'est toujours quelque chose que j'apprécie, surtout si ça se solde par quelques batailles ou des changements bien marqués dans l'histoire. Et autant dire qu'ici, il y en a un sacré paquet. Celui de Carla Bisagni contre son père, d'Amine contre les druides, des druides contre Amine, d'Harcourt contre le reste de l'île et j'en passe. Tout, absolument tout, ramène à la fin de Gaelia, du moins, à la fin de l'île telle qu'elle est. On sent parfaitement la main de quelque chose de plus sombre derrière tout ça. Et pourtant... Pourtant, tout va trop vite. C'est là le gros défaut dont je parlais en début d'avis. Amine devient archi-druide sans la moindre bataille contre les druides. En un paragraphe, c'est plié alors que face à elle, elle a quand même un type capable de tromper son monde sans problème. Il en va de même pour Bisagni. Sa déchéance n'est là que pour dire "oh, regardez, il va y avoir du changement". Elle n'apporte pas grand chose (même l'avantage des mercenaires de Bisagne lors de la grosse bataille finale aurait pu être remplacée sans le moindre problème). Meriande Mor reste le personnage le plus interessant pour moi par ses réflexions sur son changement de religion (d'ailleurs, la religion chrétienne en prend pour son grade d'une manière que je ne peux qu'approuver)(et encore une fois, c'est finalement toutes les religions qui en prennent pour leur grade pour moi dans le dit chapitre), mais ça ne dure vraiment pas longtemps. Côté Aléa, on est par contre sur une certaine lenteur jusqu'au dernier chapitre, ce qui parait fort étrange par rapport aux restes du roman. 

Ce rythme étrange, trop rapide pour les personnages hors Aléa, qui sont pourtant ceux qu'on va le plus voir, et trop lent pour elle, déséquilibre assez le roman pour moi. Déjà qu'on ne voit pas beaucoup la jeune fille, elle semble parfois ne rien faire. Ce n'est pas le cas pourtant, et Aléa nous offre quelques beaux passages. Entre son apprentissage du pardon et ses découvertes sur la Moïra et le Saîman, il y a de quoi faire. Mais lorsque l'action arrive vraiment pour elle, on se retrouve à nouveau dans un rythme trop rapide qui me laisse un peu en plan. Je veux dire, il y a tellement de chose qui aurait pu être dite pour moi, que je reste sur ma faim à chaque fois. Un exemple ? Maolmordha. Le type reste le gros gros ennemi d'Aléa. Or, s'il avait vraiment une importance dans le tome 1, depuis le second, il reste énormément en retrait (jusqu'à la fin, où, encore une fois, tout va bien trop vite). Maolmordha, pour moi, c'est Sauron. C'est le gars qui tire toutes les ficelles mais qu'on ne voit quasi jamais. Mais à l'inverse de Sauron, il est trop présent dans les tomes. On le voit toujours alors que finalement, il ne semble pas faire grand chose (vous m'excuserez mais les chasses aux loups, pour le coup, ça parait si peu par rapport à tout ce qu'il se passe dans le reste du roman). Du coup, je m'attendais quand même à vachement plus de sa part. Or, on se retrouve avec un combat final plié en quelques minutes (celui d'Erwan contre Ultan, le Magistel de Maolmordha est bien plus intéressant que celui d'Aléa contre son grand ennemi). J'aurai voulu tellement mieux pour le grand méchant du livre, et finalement pour son héroïne.

Mais si on oublie cette rapidité, peut-être du aussi au fait que la trilogie soit plus jeunesse, cela reste un livre de fantasy agréable à lire et parfait pour faire découvrir le genre aux jeunes. On y trouve beaucoup dedans. Tant que, personnellement, je trouve qu'il mérite bien plus que tout ce que j'ai pu en dire. Malgré ses défauts (sa rapidité, la trop grande maturité d'Aléa qui fait oublier son âge et quelques trucs en plus assez minimes), il est agréable à lire et nous fait passer un très bon moment. Et puis, il ne faut surtout pas oublier qu'il traite de thème qu'on ne trouve pas toujours dans la jeunesse (comme une critique des religions, de la politique, de la guerre et de son absurdité, de l'apprentissage de la tolérance, de celui du pardon et, dans tout ça, de l'écologie (on s'en rend compte après avoir lu toute la saga en fait, c'est peu visible mais c'est bien là). 

Au final, même si je suis déçue de la rapidité du dénouement, j'ai aimé la série tout entière. Je regretterais deux trois choses (la présence des loups qui va en diminuant en fait partie) mais j'en retiens aussi beaucoup. Je suis vraiment ravie d'avoir relu cette série. D'ailleurs, je la recommande vraiment pour les jeunes (et les moins jeunes) qui ont envie de découvrir le genre sans passer par quelques choses de très long ou de trop violent. Bref, lisez la Moïra, vous verrez, c'est bien.

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