mardi 28 février 2012

La Horde du Contrevent

Commençons par un livre que j'ai lu en décembre dernier et que j'ai juste adoré (comme ça, c'est dit).

La Horde du Contrevent, Alain Damasio

A lire si :
Vous aimez les narrateurs multiples, voire très multiple
Vous aimez les grands espaces
Vous aimez les jeux de mots et autres

A ne pas lire si :
Vous ne voulez pas vous prendre la têtea
Vous vous attendez à de la fantasy pure avec monstres, elfes, orc...

Présentation de l'éditeur :
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Main Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme... Chef-d'œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.

Mon avis :
J'ai acheté la Horde après en avoir entendu parler un peu partout et surtout en avoir lu que du bien. L'histoire avait l'air sympa, je me suis dis pourquoi pas.
J'ai été dérouté dès le début de la lecture. Déjà parce qu'Alain Damasio nous plonge dans le vent, à sa rencontre et surtout contre lui. Ensuite parce qu'il y a 23 personnages et qu'ils sont tous ou presque au moins une fois dans le livre narrateur. Et là peut commencer la galère pour ceux qui auraient perdu leur marque page fourni avec le livre. Et oui, ce marque page est constellé de marque avec le nom de chacun des personnes dessous, et dans le livre, à chaque changement de narrateur, il y a cette marque, et rien d'autre pour nous dire qui parle.
Lorsque j'ai eu compris le système, je me suis plongée dans le livre. L'on y découvre la Horde donc, 23 personnes qui depuis qu'ils sont enfants sont élevés avec l'idée qu'il existe un extrême amont et que pour le trouver, il faut remonter le vent, le contrer. Tout tourne autours du vent et de ses formes. L'on découvre que le vent peut s'écrire aussi et de là commence toute la partie jeu de mots du livre avec un Caracole, ménestrel de son état, qui semble en savoir beaucoup sur le vent.
Mais parlons un peu des personnages. Je ne les ai pas tous aimé, j'en ai même détesté mais j'ai suivi leur aventure en riant avec eux, en pleurant avec eux, comme si finalement, j'étais la 24ième hordeuse. J'ai aimé Sov (l'un des narrateurs les plus présents) pour ses questionnements, Caracole pour sa nature et son maniement de la langue, Oroshi pour sa maturité et son envie de vivre et Golgoth (oui je sais, le nom ne donne pas vraiment envie de l'aimer) pour son obstination. J'ai eu plus de mal avec Coriolis et sa naïveté ou encore avec Aoi même si elle a été capable de me faire pleurer. Mais finalement, qu'on les aime ou non, on s'attache réellement à eux.
Et finalement, j'ai aimé l'aspect assez philosophique du livre. La quête vers l’extrême amont n'est pas veine, celle des formes du vent non plus. Elles permettent de faire réfléchir les personnages sur ce qu'ils sont, ce qu'ils deviendront, ce qu'ils ont été mais aussi de nous faire réfléchir sur notre propre condition (quoiqu'un peu moins que la Zone du dehors, le premier livre de Damasio).
Au niveau de l'écriture, Damasio a dut écrire dans plusieurs styles, un par personnage ou presque. L'exercice n'est pas simple et cela se voit dans quelques inégalités durant le livre. Il est toutefois capable d'écrire entièrement un concours de jeu de mot (l'un des meilleurs chapitres pour moi) sans omettre une seule phrase du discours de ces acteurs là où il aurait simplement pu dire machin (je vais éviter de trop spoiler hein) à remporter le concours au bout du temps imparti sans se prendre la tête à écrire tous les jeux de mots.

La Horde a été mon coup de cœur de l'année 2011, j'ai vraiment aimé ce livre, même si parfois, il n'est pas simple à lire.

1 commentaire:

  1. J'ai ce livre dans ma LAL... Ta chronique m'a donné envie de le lire... Ne me reste plus qu'à me le procurer !! :)

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