mardi 22 août 2017

Joyland, Stephen King

Comme souvent, alors que les jours chauds sont bien là, j'apprécie avoir ma dose de frissons. Et quoi de mieux qu'un Stephen King pour cela. Sauf que j'aurais du un peu mieux choisir mon King pour frisonner, parce que clairement Joyland ne fait pas peur (mais il reste bon)

Joyland, Stephen King

Editeur : le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : Joyland
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages  : 400

A lire si : 
- Vous voulez quelque chose qui se lit vite (et bien)
- Vous aimez les ambiances fêtes foraines
- Vous voulez du fantastique à petite dose

A ne pas lire si : 
- Vous voulez de bons gros frissons
- Vous voulez du clown (surtout si comme moi vous avez l'édition de poche avec sa quatrième de couverture bien trompeuse)

Présentation de l'éditeur : 

Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin. Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête. Un nouveau meurtre est-il possible ? Parviendra-t-il à l’éviter ? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais...

Mon avis 

Bienvenu à Joyland, parc d'attraction de Caroline du Nord en 1973. Un parc tout ce qu'il peut y avoir de plus banal, avec ses attractions, sa grande roue et ses baraques à confiserie. C'est là que Devin Jones va travailler durant l'été. La quatrième de couverture, que se soit celle d'Albin Michel ou du livre de poche, est particulièrement trompeuse. Mais vraiment. Parce qu'il faut bien le dire, Joyland n'a rien mais alors rien à voir avec un roman horrifique comme King sait les écrire. Par contre, ne nous y méprenons pas, c'est bien un Stephen King par bien des abords. 

Joyland est donc un parc d'attraction qui ressemble tout de même à une grosse fête foraine comme on peut en voir un peu partout par chez nous. Rien de bien inquiétant au final si ce n'est la légende du fantôme dans le train fantôme. En fait, King ne va pas vraiment révolutionner la chose, ce genre de légende est courante. Et d'ailleurs, autant le dire direct, elle n'a finalement que peu d'importance dans le roman. Carrément oui. Tout comme le côté fantastique. 

Stephen King reste sur des thèmes qu'il apprécie, l'ambiance un peu étrange, une part de fantasy avec des médiums, un fantôme et la mort. Et pourtant, il arrive encore à surprendre. Pas au sens qu'il nous fait sursauter comme des malades sur le lit ou le canapé, plutôt dans la manière dont il traite tout cela. Parce que pour une fois, il ne cherche pas à nous faire peur. Mais alors pas du tout, et cela malgré le meurtre et une fin plus "suspense" que le reste. J'ai trouvé ce livre terriblement nostalgique en fait. Déjà parce que l'histoire est racontée par son héros plus de quarante ans après les faits. Et on sent vraiment que cette année 1973 l'a marqué de diverses façons. Déjà parce qu'il y a connu son premier chagrin d'amour et parce que ce qu'il vivre en tant que saisonnier de Joyland va le marquer à vie. J'ai apprécié que King ne tombe pas dans la mélancolie, il fait même de l'humour avec son personnage. Mais la nostalgie est bien là, caché dans des phrases un peu anodines souvent. Or, chez King, je n'ai pas vraiment l'habitude de lire ça. Pourtant, ça lui va tellement bien et l'ambiance de Joyland est pour moi vraiment bonne. 

Il faut dire que King nous immerge dans le monde forain avec talent, usant de Parlure (même si souvent, il a inventé des termes pour faire plus "forains"), de manies parfois un peu trop stéréotypées sur les forains et décrivant cet univers par les yeux d'un novice. Alors, il y a des moments assez caricaturaux (d'ailleurs il l'avoue lui-même dans la note à la fin du roman), mais dans l'ensemble, il ne tombe pas dans une critique satirique du milieu (ce qui est appréciable). Que se soit dans la maintenance des attractions, dans les attractions elles-même ou les gens qui travaillent (à l'année ou non), on s'immerge petit à petit en même temps que Devin. Enfin, on ajoute le petit soupçon de fantastique avec le fantôme et la médium et nous voilà embarqué.

Enfin, pas tout à fait. Parce que le livre est assez long à se mettre en place réellement. Et étrangement, on ne s'ennuie pas forcément de cette lenteur. Je pense qu'il fallait bien cela pour se mettre dans l'ambiance. Dès le début, nous savons grâce à Madame Fortuna qu'il va arriver à Devin. D'ailleurs lui-même nous le dit rapidement sans toutefois nous dire quoi (sinon plus de suspense). Et la première partie du roman nous montre que la femme a raison. La partie fantastique de cette première partie est peu présente mais reste à l'esprit, tout comme l'histoire du meutrre dans le train fantôme. C'est d'ailleurs à partir de la visite de celui-ci par Devin que le fantastique rentrer réellement dans l'esprit mais toujours pas petite touche. A vrai dire, la première partie ne semble n'être là que pour expliquer pourquoi Devin continue son job à Joyland durant l'automne, la partie la plus intéressante de l'histoire, qui commence vers le milieu du roman.

C'est vraiment à partir de là qu'on trouve la touche "King". Un enfant gravement malade mais avec des dons, un fantôme qui apparaît enfin et la possible résolution d'un meurtre. Le tout avec toujours cette nostalgie en fond. Mais en réalité, je me suis un peu fichu du dénouement de la légende tant j'étais avec les personnages, tant le côté très humain du livre m'a touché. J'en ai même trouvé la fin dans Joyland de trop pour vous dire (c'est bien foutu, mais en fait, j'en avais tellement oublié le meurtre que franchement, je me fichais bien de savoir qui en était l'auteur). 

Au final, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture de Joyland. Le livre n'a rien ou presque avoir avec elle (encore plus avec celle de l'édition de poche). C'est un Stephen King qui se penche plus sur l'humain, la nostalgie... Pas le moindre signe d'horreur et de frissons, pas de grandes envolées sanglantes, pas de méchants surnaturels ici. C'est un roman d'apprentissage de la vie fort agréable à lire (premier chagrin d'amour, premier job, première fois et j'en passe). Bref, un Stephen King un peu différent qui risque de ne pas plaire à tout le monde à cause de ça mais qui moi m'a beaucoup plu.

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