J'ai quelques livres de Vian dans ma PAL depuis un petit moment. Il est temps d'écluser un peu de ce côté, surtout que je n'avais pas envie de rester sur un échec après ma lecture de J'irais cracher sur vos tombes en 2015 (ça remonte quand même). Cette fois, c'est avec du théatre et de l'opéra que je retourne à Vian, sur un thème que je connais très bien, les légendes arthuriennes.
Le Chevalier de Neige suivi de Opéras, Boris Vian
Editeur : Le livre de Poche
Collection :
Année de parution : 1995
Nombre de pages : 476
A lire si :
- Vous aimez les pièces de théatres et les opéras
- Vous appréciez l'histoire de Guenièvre et Lancelot
A ne pas lire si :
- Vous voulez du Vian à la sauce Ecumes des jours
- Vous préférez voir en live les pièces et opéras
Présentation de l'éditeur :
« Il va de soi que tout ceci ne peut finir que par la mort, et la beauté des romans vient aussi de ce que cette mort n'apparaît qu'au terme d'une très longue vie d'amour. »Ainsi Boris Vian, deux ans avant sa propre disparition, commente-t-il l'histoire des amours de Lancelot et de la reine Guenièvre, que nous conte cet étonnant Chevalier de neige. C'est en 1952 que les organisateurs du Festival dramatique de Normandie lui proposent d'écrire cette oeuvre, représentée l'année suivante devant dix mille spectateurs, pendant sept soirées consécutives. Une expérience que l'auteur de L'Écume des jours tente avec enthousiasme. Dans le respect de la légende arthurienne, qui voit le jeune Lancelot toucher à la sainteté après avoir traversé toutes les épreuves de la vie chevaleresque et de la passion amoureuse, il crée une forme théâtrale moderne, au rythme proche de celui du cinéma. En 1957 à Nancy, Vian eut l'occasion de transformer son texte en livret d'opéra : un genre nouveau pour lui, dont il va entreprendre d'explorer les possibilités à travers cinq autres livrets, d'inspiration très différente, réunis dans ce volume.
Mon avis
Quand j'ai commencé à lire ce livre, je me suis dit que j'allais avoir deux solutions pour lui : soit je m'ennuyais ferme à lire deux versions de la même histoire mais pour deux supports différents soit ça finissait par me plaire et Vian aurait réussi son pari de faire deux versions à la fois identique et différente de la même histoire. Bon, je ne vais pas vous faire patienter, j'ai coupé un peu ma lecture avec un autre livre pour ne pas avoir droit à la première solution. Et je pense vraiment que cela a été utile. Mais commençons par le commencement.
La première partie du livre nous explique pourquoi une pièce de théâtre et pourquoi un opéra tout en nous parlant de l'amour de Vian, arrivé tardivement, pour l'opéra. C'est intéressant si on se passionne pour l'auteur. Personnellement, ça ne m'a pas apporté grand chose de plus. D'ailleurs, toutes les parties entre les textes de Vian ne m'ont pas apporté grand chose de plus, elles sont sympathiques pour savoir comment l'idée a pu venir, comment tout fut mis en oeuvre et pourquoi on n'a pas la totalité de l'opéra version audio et puis c'est un peu tout. Avantage par contre, ça coupe plutôt bien entre les divers écrits de Vian.
Le Chevalier de Neige est donc tout d'abord une pièce de théâtre qui fut jouer au Festival de dramatique de Caen en 1953. Il la transforma par la suite pour en faire un Opéra pour l'opéras de Nancy en 1957 . Vian doit écrire l'histoire de Lancelot, il se lance donc dans celle de ces amours avec Guenièvre. Bon, le thème n'est pas follement original et d'ailleurs au final, Vian ne se veut pas des plus original dans son traitement et cela dans les deux versions (forcément, l'une découlant de l'autre). Je ne m'attarderais donc pas forcément sur l'histoire elle-même (il arrive à Camelot, il tombe amoureux, elle aussi, ils se cachent, sont découverts... bref, l'histoire classique).
A vrai dire, je ne sais pas trop à quoi j'aurais pu m'attendre. Le fait que je connaisse l'histoire et que j'ai eu l'impression qu'il allait un peu vite en besogne (mais en même temps, vu le format et le fait que l'histoire de Lancelot et Guenièvre durent quand mêmes des années et des années, c'est un peu logique). J'ai surtout été un peu déçu de pas retrouver la poésie des textes de Vian comme dans l'Ecume des Jours ou même l'Arrache-coeur. Étrangement, le texte ici m'a semblé plat. Alors, je suppose que pour les deux versions, manquant la musique, ça a une influence certaine (surtout pour l'opéra), mais tout de même. Après, j'avoue avoir une préférence pour le texte de l'opéra (plus musical du coup, ce qui est normal) qui condense celui de la pièce de théâtre, enlevant des parties qui ne servent pas forcément beaucoup dans la première et en remaniant d'autres de manière plus subtile.
Quant aux textes suivant, il s'agit soit des livrets des opéras, soit des textes pour certains. Pour les livrets, descriptifs de ce qu'il se passe de manière succinctes, c'est ennuyeux à lire. On perd vraiment beaucoup à ne pas voir l'oeuvre. Pour Fiesta, opéra en un acte, c'est déjà un peu plus sympa, même si j'avoue que les chants en canon sont quelque peu compliqué à lire. Fiesta est d'ailleurs marquant du fait de la violence qu'on retrouve dedans et qui semble presque "banale" (même soucis sur l'Arrache-Coeur en fait). Pour Lily Strada, opéra inachevé, je ne dirais pas grand chose (j'ai pas beaucoup aimé en fait, mais on a qu'une partie de l'acte un, donc il est dur de juger).
Au final, c'était intéressant à lire pour découvrir une nouvelle facette de Vian (il en avait pas mal en fait, ce monsieur un peu touche à tout). Mais, je suppose qu'il aurait été préférable d'avoir tout le contenu de la pièce et des opéras, c'est à dire, la musique, les décors et tout ce qui allait avec. Parce que là, parfois, c'était un peu plat quand même. Je regrette ne pas y avoir retrouvé la poésie du Vian que j'apprécie. Bref, c'était une lecture sympathique mais qui ne me marquera pas plus que ça.
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