vendredi 18 mai 2018

Le Joueur, Fedor Dostoïevski

Voilà un petit moment que j'avais envie de me frotter à la littérature russe classique. Je sais que je ne m'attaque pas au plus simple avec Dostoïevski (en même temps, il semble que la plupart des auteurs russes classique ne sont pas simples, alors bon), mais j'avais entendu pas mal de bien de ce roman. Alors, je me suis lancée.

Le Joueur, Fedor Dostoïevski

Edition : Edition Libre de droit (oui, c'est pas la bonne couverture, mais je l'ai pas trouvé)
Collection : /
Année de parution : 2008
Titre en VO : Igrok
Année de parution en VO : 1866
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez la littérature classique russe
- Vous aimez les livres à la première personne
- Vous avez l'âme d'un joueur

A ne pas lire si : 
- Vous appréciez avoir un background détaillé dès le départ

Présentation de l'éditeur : 

Alexis Ivanovitch joue d’abord pour gagner, puis pour étonner, enfin pour espérer. Il n’a pas misé seulement de l’argent mais sa vie elle-même. Ce récit suit comme une ombre la vie de Dostoïevski, durant quinze ans, à Moscou et à Baden-Baden où il se ruina au jeu. Jouer, c’est tenter le diable, c’est aussi tenter Dieu. Alexis a voulu tout risquer, toucher le fond pour connaître la compassion et la grâce divine. Il y a une autre malédiction dans la vie du joueur, une femme-bourreau, Pauline, la belle-sœur du général qu’il sert comme précepteur. C’est, dans la vie de l’auteur, Apollinaria, que Dostoïevski aima d’un amour douloureux. Autour d’eux, des êtres malfaisants ou étonnants, dévorés par la passion du gain. Ce court roman, plein de brio, annonce toute l’œuvre de Dostoïevski. « Demain, demain tout cela finira », dit le joueur qui recommence à jouer éternellement.

Mon avis

Si je me suis attaquée au Joueur, c'est parce que je compte bien un de ces jours me lancer dans Crime et Châtiment. Avant d'être sûre de le faire, je voulais lire quelque chose de moins long et moins compliqué. Je ne suis pas sûre que moins compliqué soit réellement à mettre sur le compte de ce Joueur. 

Nous prenons l'histoire en chemin, si je puis dire. Alexei Ivanovitch débarque à Roulettenbourg pour retrouver son employeur, le Général, et sa famille. Du coup, le premier chapitre, bien que présentant les personnages, peut être un peu compliqué à appréhender. Alexeï ne prend pas la peine de nous dire qui est qui, on le découvre petit à petit, tout comme ce qui relie qui à quoi. Et s'il n'y a pas tant de personnages que cela qui gravitent autour du général, il est vrai que les diverses relations entre eux sont assez obscures au départ. Pourtant, ce sont bien elles qui portent le roman, tout autant que l'addiction au jeux de la roulette que va développer petit à petit notre narrateur.

Commençons donc par les personnages, d'ailleurs. Nous avons le narrateur, Alexeï, un jeune précepteur employé par le Général. C'est un homme vif, plutôt cynique et surtout éperdument amoureux. C'est cet amour, tout autant que le jeu qui finira par le perdre. J'ai beaucoup apprécié Alexeï même si parfois, j'avais bien envie de lui filer des baffes. C'est un personnage assez complexe en fait qui évolue rapidement pour tomber plus que bas. A ses côtés, on trouve l'objet de son désir, Paulina, jeune femme russe qui semble ne rien à voir à faire de lui et qui se moque régulièrement de son amour. Bon, elle est vu essentiellement par le prisme d'Alexeï et du coup, elle m'a un peu énervée, je dois bien le dire. Pour les autres, à part la Baboushka (court passage mais divertissant), ils m'ont paru assez fade et juste là pour montrer la grande gueule d'Alexeï. Pourtant, les interactions les plus pertinentes du narrateur ne sont pas avec Paulina mais bien avec les autres et plus particulièrement avec le petit français ou Mr Astley, l'anglais. L'auteur utilise ces deux personnages pour nous donner son opinion sur les mentalités des diverses nationalités et autant dire qu'il a un avis assez tranché sur les autres.

Ensuite, il y a l'histoire, et donc la descente aux enfers d'Alexeï. Je dois dire que si j'ai été un peu déroutée au départ, puisqu'on arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, passé le premier chapitre, tout va bien mieux. C'est finalement d'ailleurs une histoire assez classique. Le narrateur commence par ne pas comprendre la roulette puis doit y jouer pour une raison X ou Y (ici, il commence par jouer pour la Baboushcka puis pour Paulina et enfin juste pour lui) et enfin, fini par tomber dans l'engrenage infernal qu'est l'addiction aux jeux. J'ai apprécie de voir Alexeï essayait de ne pas succomber et puis tout doucement, sans même s'en rendre compte finir par se laisser aller. D'ailleurs, le moment où la folie du jeu s'empare de lui est assez génial à lire tant on a vraiment l'impression d'y être.

Enfin, DostoÏevski a un style plutôt agréable à lire, s'attardant peut-être parfois un peu trop sur les sentiments de son narrateur mais ce n'est pas si dérangeant que ça (enfin, si, une fois au moins lorsqu'il nous parle de son amour pour Paulina)(là oui, c'est un peu lourd on va dire, mais en même temps, il sait pas ce qu'il veut)(parfois, Alexeï m'a fait penser à une midinette, c'est pour dire...). En tout cas, c'est très sympathique à lire, que se soit pour les personnages et leurs interactions plutôt mouvementés ou pour l'histoire qui n'est finalement pas si simple que cela. Bref, une bonne découverte.

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