vendredi 3 avril 2020

Attachement, Rainbow Rowell

Il y a des livres avec lesquels on accroche tellement qu'on ne voudrait pas les finir et puis, il y a les autres. La seconde catégorie est assez rare chez moi vu que depuis le temps, je sais tout de même ce qui devrait me plaire. Parfois, je me trompe. Parce que j'ai aimé un autre livre de l'auteur, parce que la quatrième m'a menti, parce que la couverture était trop jolie pour ne pas faire un tour dans ma bibliothèque. Attachement fait parti de cette seconde catégorie.

Attachement, Rainbow Rowell

Editeur : Milady
Collection : romance
Année de parution : 2012
Titre en VO : Attachment
Année de parution en VO : 2011
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez de la romance lente
- Vous aimez l'épistolaire

A ne pas lire si
- Vous ne voulez pas d'un point de départ plutôt creepy

Présentation de l'éditeur :

Lincoln, gentil geek aux faux airs d’Harrison Ford, travaille dans une entreprise où son rôle consiste à contrôler les e-mails des employés. C’est ainsi qu’il parcourt les échanges de Jennifer et Beth, deux copines aussi impayables qu’attachantes. Sans même l’avoir vue, Lincoln va tomber amoureux de Beth. Mais comment lui déclarer sa flamme sans passer pour un fou ? Surtout que la jeune femme semble avoir un faible pour un « inconnu » qui travaille dans le même immeuble.

Mon avis

J'aurais du le savoir à la quatrième, ça n'allait pas me plaire. Déjà parce que le point de départ de tout ça est tout de même quelque peu creepy. Autant dire qu'une romance qui risque de commencer par un mec qui lit les mails d'une nana qu'il ne connait pas parce que c'est son job, ça n'allait pas le faire. Parce que je sentais le coup de "ça va durer trois ans avant qu'il n'ose lui parler et ça va pleurer dans les chaumières toutes les cinq minutes parce qu'il n'ose pas". Ça n'a pas raté. 

Lincoln est informaticien. Son job au Courrier, journal local qui vient de se mettre à l'informatique juste avant l'an 2000, c'est de vérifier que les employés utilisent bien leur messagerie pour le boulot (la bonne blague) et pas pour raconter des conneries. Autant dire que le pauvre se fait plutôt chier. Jusqu'à ce que les échanges entre Beth et Jennifer ne débarquent dans son dossier. Pourquoi commence-t-il à les lire ? A vrai dire, il ne sait pas trop. Pourquoi il continue ? Au départ non plus. Mais petit à petit, il va tomber amoureux de Beth sans l'avoir jamais vu. On va donc suivre l'évolution des sentiments de Lincoln sur ce qu'il fait et sa non relation avec la journaliste mais aussi les échanges de mails entre les deux femmes.

Une bonne partie des aventures de Lincoln m'a ennuyé. Déjà, Lincoln est trop "gendre idéal propret sur lui". C'est le gars qui ne fait jamais de crasse aux autres, qui, neuf ans plus tard, n'arrive toujours pas à digérer sa rupture avec son premier amour, qui est gentil avec tout et tout le monde. Alors, oui, ça change du grand brun ténébreux (il est grand, brun mais absolument pas ténébreux). Par contre, ça le rend assez insipide le gars, et ennuyeux. C'est assez dommage parce qu'il pourrait être bien plus sympathique que ça. Il suffisait de pas grand chose, comme enlever tout ce qui concerne son premier amour qui le rend presque pathétique. Alors, personnellement, ça m'a fait un peu décroché de l'histoire.  Mais heureusement, il y a les échanges de mails. 

Je me suis retrouvée, comme Lincoln, a attendre le moment où on va les lire. Parce que si la vie de Lincoln n'a rien de passionnant, celle des filles est bien plus rythmée et amusante à lire. Elles lui volent clairement la vedette avec leurs imperfections et leur états d'âmes. On comprend parfaitement pourquoi Lincoln apprécie les lire. Mais leurs échanges ne sont pas si nombreux que ça et nous font paraitre notre héros encore plus insipide. 

Et puis, tout le long de ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au côté creepy de la situation. Le mec lit les mails privés (même s'ils n'auraient pas du l'être) de ses collègues. Perso, ça m'a mis assez mal à l'aise comme situation. Alors, il est possible que le fait que je sois informaticienne entre en compte. Lire des infos qui ne nous concerne pas nous arrive mais on évite le plus possible. Mieux, on ne va pas continuer à le faire pour notre bon plaisir. C'est la vie privée des gens, quoi. Alors, oui, ça fait un bon début de romance pour certain mais moi, je vois surtout ça comme un truc plutôt ignoble. On ne se sert pas de ce genre de contenu pour draguer ou je ne sais quoi. Un peu d'éthique que diable. Sans parler de toutes ces personnes qui vont faire de ça quelque chose d'encore plus creepy (on parle de certains employés qui récupèrent les numéros privées pour envoyer des SMS graveleux dans la vraie vie par exemple ? Ou de ceux qui vont stalker absolument toute la vie des autres allant jusqu'au harcèlement ? Oui, oui, ça existe et ça ne fait pas de bonne histoire d'amour la majorité du temps). Perso, je n'ai pas trouvé ça mignon ou je ne sais quoi. Ca m'a vraiment dérangé. 

Au final, je n'ai pas forcément apprécié. Il y a des choses sympathiques dans le roman mais sa base est trop perturbante pour l'oublier (et je ne parle pas de la fin, qui nous annonce gentiment que c'est pas grave hein, puisqu'ils finissent ensemble). Je suis d'ailleurs étonnée par ce parti pris. Ma lecture de Carry On, que j'avais plutôt apprécié, me faisait dire que Rowell était une autrice plutôt safe sur certains point. Or, là, ce n'est pas tellement le cas. Effet premier roman ? Peut-être bien. Elle serait tombée dans le piège. J'ai envie de me dire ça (parce que j'ai envie de lire un jour Eleanor & Park, Fangirl et la suite de Carry On quand elle sera en français). 

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