J'ai ce roman depuis un petit moment dans ma PAL (ceci est probablement la phrase que je sors le plus souvent avec ses variantes)(faut que je vide la PAL, mais vraiment). J'ai profité (tout comme pour Circé en fait) du challenge SFFF de cette année pour le lire.
L'ombre du pouvoir, le Bâtard de Kosigan, Fabien Cerutti
Editeur : Mnemos
Collection : Icares
Année de parution : 2014
Format : AWZ
A lire si :
- Vous aimez les tournois médiévaux
- Vous aimez avoir un héros qui se sort de toutes les situations
- Vous voulez de l'espionnage sauce médiéval fantasy
A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas quand ça semble bien trop facile
Présentation de l'éditeur :
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.
En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis.
À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…
Mon avis
Quand j'ai commencé à lire l'Ombre du pouvoir, j'ai eu comme un doute. Le premier chapitre ne m'a pas vraiment plu. IL y avait un truc. Soit j'étais encore un peu trop dans la lecture précédente (à savoir le génial Ceux qui restent de Sophie Castillo), soit le style passait mal. Sur le coup, je me suis dis que c'était le style. On se trouve à lire les mémoires du chevalier Pierre Cordwain de Kosigan, donc texte à la première personne, détaillé et surtout avec un narrateur qui ne se prend pas pour une merde. Je serre un peu les dents. Je n'ai pas l'habitude de lâcher un roman aussi vite et puis j'ai tellement entendu du bien de ce roman que je continue. Et j'ai eu raison. Parce que même si parfois j'ai eu du mal avec l'égo plutôt développer de notre chevalier, je dois bien dire que j'ai vraiment apprécié ma lecture.
Passé ce premier chapitre, je me suis un peu plus immergée dans l'histoire que nous conte Cerutti. J'ai alors découvert une histoire d'espionnage où notre Bâtard (qui est à la fois sa condition mais aussi son titre de guerre) et ses mercenaires vont devoir jouer des coudes pour arriver à leur fin. C'est ainsi donc que nous allons assister au tournoi de la Saint-Rémi qui se déroule à Troyes, capitale de la Champagne en ce mois de novembre 1339. La comtesse doit désigner à la fin de celui-ci le futur époux de sa fille, Solenne. Elle a le choix entre deux prétendants, l'un pour le royaume de France, l'autre pour le duché de Bourgogne. Vont se jouer alors les intrigues politiques que l'on s'image entre les deux belligérants. Auxquels on peut ajouter ceux qui ne seraient pas contre l'une ou l'autre des factions. Oui, lecteur, tu as bien compris ce qui a fait que j'ai clairement tenu et que je me suis même éclatée à lire ce roman : Intrigues Politiques. Vous savez que j'adore ça, j'en parle assez souvent. Je préfère d'ailleurs ça à de grosses bonnes batailles (même si je suis pas contre non plus). Et là, je suis en plein dedans. Alors, oui, j'ai adoré.
Il faut dire que Cerutti n'y va pas de main morte. On se retrouve avec une tonne de secret, des complots à tout va et un Bâtard absolument pas apprécié par la plupart des camps présents. Il faut dire que Kosigan mène sa barque depuis un petit moment un peu partout dans le monde et qu'il ne semble pas capable de se faire beaucoup d'amis. Grace à ça, l'auteur est capable de nous perdre dans les alliances des uns et des autres. Franchement, j'ai adoré me perdre dans les alliances que lient petit à petit Kosigan. Il faut un moment avant de voir se dessiner un véritable schéma et encore, je dois bien dire que je n'ai pas vu passer certaines choses. On ajoute à ça un tournoi avec des épreuves bien méchantes où une fois encore, les intrigues font beaucoup et un mélange médiéval-fantasy à elfe des plus plaisants. Du pur plaisir.
Mais soyons d'accord, j'ai beau avoir adoré ça, il y a des choses que je n'ai pas aimé. La première, clairement, c'est le traitement des femmes dans le roman. Kosigan les voit comme des proies, justes bonne à se pâmer à et satisfaire monsieur. Sur ce point, on retourne à la fantasy que je n'aime pas des masses, celle où les femmes ne servent à rien ou presque. Il me semble que l'auteur est revenu sur ce point et s'en est excusé, c'est tout à son honneur. Ensuite, Kosigan est trop parfait. Le gars a toujours un coup d'avance, il est capable de se soigner en moins de deux, et en plus de ça, il a donc un égo surdimensionné. Pourtant, à côté de ça, il a des défauts (son égo déjà) mais ils sont presque effacés. C'est trop simple, trop facile. Ok, c'est un connard fini la plupart du temps mais même ça, c'est trop parfait en fait.
Et puis, il y a la correspondance de Kergaël de Kosigan, qui n'est autre que le lointain descendant de Pierre. C'est un truc à double tranchant ça. Déjà parce qu'il faut que les deux temps de la narration arrive à cohabiter sans que l'un ne dévoile ce qu'il se passe dans l'autre. Sur ce point, on est plutôt bien. Le truc, c'est que je trouve que Kergaël n'en dit pas assez. Le lien entre les deux lignes temporelles n'est pas assez francs. Après, est-ce que cela vient du fait que ce n'est que le premier tome d'une série qui en compte tout de même trois de plus ? Mais moi, j'aurais voulu en savoir plus sur ce descendant (ben oui, moins tu m'en donnes, plus je veux savoir, moi).
Alors au final, ça donne quoi le Bâtard de Kosigan ? Ca donne un roman qui se lit ultra bien, avec moultes péripéties comme je les aime, un protagoniste que j'ai aimé et qui en même temps n'a pas arrêté de me faire lever les yeux au ciel et une grosse envie de continuer un bout de chemin avec lui. C'est marrant quand même, parce que la plupart de ses défauts sont rédhibitoires chez moi et pourtant, là, j'ai envie de continuer. Je crois, du coup, que Cerutti a fait fort avec son personnage et son histoire.
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