Et voilà, je ne pourrais plus dire que je ne connais rien de la littérature contemporaine japonaise. J'ai fini hier soir ma lecture de Love and Pop et par là mon livre d'un auteur japonais autre que mangaka
Love and Pop, Ryû Murakami
A lire si
- vous voulez découvrir une facette inconnue du japon
A ne pas lire si
- vous n'aimez pas les livres qui semblent brouillon
- vous avez envie d'une histoire compliquée
- vous n'avez pas envie de vous prendre la tête à comprendre où vous en êtes dans l'histoire
Présentation de l'éditeur
Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont
Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence.
Par l'intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes
acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s'acheter des
produits de marque. Le roman raconte la journée d'une jeune fille qui,
désirant absolument s'offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup
deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se
passer comme elle l'avait prévu. La littérature n'a que faire des
questions de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la
manière d'une œuvre d'Andy Warhol, en fondant dans la narration des
bribes de conversations, d'émissions de radio ou de télévision, des
litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la
mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan
pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les
possibles de l'humain. Tandis qu'une violence latente se fait de plus en
plus pressante et précise.
Mon avis
J'ai choisi ce livre plus pour sa couverture que j'aime beaucoup que pour sa quatrième que je n'avais pas vraiment lu (juste les trois premières phrases...). J'avais envie de me mettre un peu à la littérature contemporaine japonaise et je trouvais que ce petit livre devait être bien sympa pour ça. J'avoue c'était une erreur. J'aurais du commencer par autre chose que Love and Pop.
L'histoire se déroule sur une seule journée où l'on suit Hiromi, jeune fille de seize ans à la poursuite de l'argent qui lui permettra d'acheter une bague. On découvre aussi les amies de la demoiselle. Toutes quatre ont déjà eu des rendez-vous arrangés, certaines seules, d'autres à deux. Mais qu'est-ce qu'un rendez-vous arrangé ? Et bien c'est de la prostitution dite propre (toujours pas compris pourquoi d'ailleurs) où une jeune fille va donc à un rendez-vous souvent avec un homme bien plus vieux pour de l'argent et cela pour s'acheter des sacs ou vêtements de marque. Hiromi durant cette journée va donc avoir trois de ces rendez-vous dans l'espoir de pouvoir ce payer la bague qu'elle a vu en début d'après midi.
L’histoire aurait pu être sympa si j'avais pu y entrer. Or ce n'est pas du tout le cas. On suit Hiromi à la façon d'un voyeur. On ne connait rien d'elle, on ne sait pas ce qu'elle pense vraiment et personnellement sur le coup, je l'ai trouvé très loin de moi dans ses gouts et ses manières de faire. Ajouter à cela que l'auteur décide de nous faire entendre et voir ce qu'elle entend et voit par des listes très longue de choses, et dès le départ, je n'ai pas apprécié.
Ces incursions "sensorielles" sont présentes partout à tout moment et surtout en plein milieu d'une phrase généralement. On ne sait plus très bien ou on en est, ni même ce qu'il se passe. Mention spéciale pour la liste des parfums dans le magasin ou celle des cassettes dans le vidéo club... On capte souvent des passages à la radio, des chansons, des conversations. Mais à vrai dire, je n'ai pas trouvé cela très interessant. Pour moi, c'était un peu comme si l'auteur s'était rendu compte qu'il n'avait pas de quoi faire un roman et qu'il avait meublé avec ce qu'il pouvait. Du coup l'histoire en devient brouillon, un véritable capharnaüm qui n'aide pas à la suivre.
Je n'ai pas encore parlé des personnages, et pour cause, à part Hiromi qui est le fils rouge, ils sont inexistants. Les amies d'Hiromi semblent superficielles à mort, les hommes qu'elle rencontre semblent tous avoir un sérieux problèmes. On ne fait que les survoler finalement.
Mais par contre, j'ai apprécié découvrir une facette du japon que je ne connaissais pas, celle de cette prostitution propre. Pour moi, ce sont des personnes un peu perdus qui s'y mettent, autant chez les femmes que chez les hommes. De plus Murakami n'a pas mis une once de morale dans son histoire (sauf peut-être un peu à la fin et encore), ce qui fait qu'on a plus l'impression de lire un documentaire qu'un roman.
Love and Pop n'a donc pas été une lecture facile, ni même appréciée. C'est un livre beaucoup trop capharnaüm pour moi. Heureusement, il ne fait que 222 pages et j'ai donc pris la peine de le finir. En tout cas, il n'a pas eu le temps de me faire apprécier la littérature japonaise et donc je lirais un nouveau livre de celle-ci mais pas forcément de cette auteure.
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