vendredi 28 septembre 2012

La romance de Ténébreuse, Intégrale 1, Marion Zimmer Bradley

Seconde intégrale des quatre que je compte lire (en alternant avec la Roue du Temps) avant de lire les autres livres de ma PAL (et surtout avant d'en acheter de nouveaux). J'avais depuis longtemps envie de lire cette saga mais elle est assez introuvable en librairie à présent, du coup, l'arrivée de cette intégrale m'a ravie.

La Romance de Ténébreuse, Intégrale 1, Marion Zimmer Bradley

Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Année de parution : 2012 pour l'intégrale, 1977 pour "La planète aux vent de folie, 1981 pour "Reine des orages", 19.. pour "La belle fauconnière"
Titre en VO : Darkover
Année de parution en VO : 1972 pour "la planète aux vents de folie", 1978 pour "Reine des Orages", 1982 pour "La belle fauconnière"
nombre de page : 996

A lire si
- Vous aimez le mélange de genre (SF et fantasy principalement)
- Vous aimez les héroïnes
- Vous aimez les pouvoirs psy

A ne pas lire si:
- Vous n'aimez pas passer de la SF à la fantasy en moins d'un tome
- Les grandes sagas ne vous plaise pas
- Vous voulez des personnages principaux tous masculins

Présentation de l'éditeur

Un astronef s'écrase sur une planète inconnue. Les survivants - des pionniers que le vaisseau transportait vers une colonie lointaine - pourront-ils le réparer et repartir ver leur destination initiale ? Ils devront reconstruire les machines nécessaires à partir des matériaux locaux, au risque de détruire l'écologie de la planète.
Certains veulent s'établir sur place et s'adapter à cet environnement étrange. Mais voici que se lèvent des vents apportant avec eux des pollens aux mystérieux pouvoirs. Les hommes de la planète Ténébreuse ne seront plus jamais les mêmes.

Mon avis

Je vais diviser cet avis en trois, pour une fois. L'explication en est simple : cette intégrale comporte en fait deux "âges" de la romance de Ténébreuse, le premier, la colonisation et le second, les âges du chaos. Les deux étant assez différents, je préfére couper l'avis et en faire un pour chacun des romans présents dans l'intégrale.

La colonisation : La planète aux vents de folie

Cette partie de la saga Ténébreuse est la seule à ne comporter qu'un seul livre (si on exclue le recueil de nouvelle qu'il faut que je me procure). Elle se différencie du reste de l'intégrale par son genre. Ici, c'est de la SF, là où les âges du chaos sont fantasy.

Nous suivons un groupe de colons dont l'astronef s'est agressé sur la mauvaise planète. Il faut réparer les dégâts, pleurer les morts et surtout continuer à vivre, en espérant pouvoir rejoindre la colonie Coronis, celle où les colons devaient aller à la base. Durant la période de réparation, un petit groupe se voit confier la mission d'attendre le sommet pas trop loin du crash afin d'en savoir plus sur la planète. Mais durant leur expédition, ils sont pris d'une hallucination collective, les rendant fous (et très sexuellement actifs). A leur retour, deux groupes se sont formés près de l'astronef, ceux qui veulent rester là et ceux qui veulent partir.

La planète aux vents de folie est centré sur les personnages du petit groupe d'expédition, nous voyons l'arrivée sur la planète par leur yeux, nous suivons l'évolution de leur situation par leur yeux. Mais personnellement ce que j'ai beaucoup aimé, c'est l'évolution de la mentalité de tous le groupe (colons et membres de l'équipage) devant l'évidence, personne ne pourra partir de là. Alors que l'espoir diminue de rejoindre un jour Coronis ou même la Terre, on voit celui de pouvoir créer un monde qui pourrait être meilleur. On voit aussi tout ce que cela implique, de la naissance des futures générations à la recherche de technologie nouvelle (enfin plutôt ancienne à vrai dire). C'est vraiment la partie "technique" qui m'a plut dans ce livre, plus que celle humaine (qui en fait est assez inexistante finalement). 

Et puis, arrive les premiers pouvoirs psy, d'abord chez les membres du petit groupe d'exploration puis surement un peu chez les autres. Cela vient doucement, ça s'installe comme ça, sans se presser. Du coup, le passage à la fantasy ce fait calmement, pas rapidement. Il entraine quelque doute, mais pas trop (déçue sur ce point par contre, ça parait trop simple). Et on commence à présentir ce qu'il va se passer par la suite pour les générations futures.

Le livre se finit par un épilogue assez court, nous montrant les colons installés depuis quinze ans environ et vivant plutôt pas mal le retour à l'âge moyen-ageux. Il nous montre aussi ce qu'il va advenir des colons et de leur descendant mais pas trop tout de même. 

Les âges du Chaos : Reine des orages et la Belle fauconnière

A partir de Reine des Orages, nous voilà quelque chose comme mille ans si ce n'est plus après la colonisation. Nous passons d'un coup de la SF à la fantasy la plus pure. Nous découvrons qui sont les descendants des colons mais aussi que les mystérieux pouvoirs de ceux-ci ont évolué et ont à présent un nom, le Laran. Les deux romans suivant non donc quasiment plus rien à voir avec le premier (et d'après ce que j'ai compris avec les suivants non plus). Ce sont d'ailleurs des romans indépendants l'un de l'autre.

Reine des Orages

Tout commence par la naissance de la jeune Dorilys, naissance qui se passera mal pour sa mère puisqu'elle en meurt. Onze ans plus tard, la jeune Dorilys tue son fiancé (qui essaie de la violer) grace à son Laran (pouvoir psi). Aldaran fait donc appel à des personnes de la tour de Hali pour lui apprendre à maitriser son pouvoir mais aussi pour éviter de mourir lors de la maladie du seuil qui affecte les jeunes adolescents possédant le Laran lors du passage à la puberté.

Dans ce tome, Marion Zimmer Bradley nous présente donc une société moyenâgeuse où les femmes des grandes familles ne sont finalement là que pour servir de reproductrice afin de transmettre le Laran à leur enfant. Pourtant, comme toujours dans les livres de Bradley, elles ont en réalité une place bien plus importante que cela.

Les femmes de cette histoire, que se soit la jeune Dorilys, Renata ou Cassandra se rebellent contre les principes de leur monde. Renata en tombant Amoureuse de Donal, le frère de Dorilys alors qu'elle ait fiancé de force à un autre, Cassandra, la femme d'Allard en refusant avec lui d'avoir un enfant qui hériterait de leurs pouvoirs et Dorilys, en étant elle-même. Elles ont chacune une force de caractère incroyable qui leur permet de vivre dans ce monde malgré les dangers qu'elles encourent. Outre les histoires de ces femmes, Bradley ajoute la guerre (entre Aldaran et son frère, mais aussi entre Allard et le sien) qui a pour principal sujet d'ailleurs, les femmes et la reproduction génétique. Elle met ainsi en avant la partie féodale de l'histoire. Les histoires (assez tristes en fait) de tous ces personnages permettent à Bradley d'écrire un playdoyer contre la guerre et contre avilissement des femmes, des thèmes que l'on rencontre d'ailleurs souvent dans ces romans. Reine des Orages est aussi une véritable tragédie comme on n'en fait plus, très proche des tragédies grecque ou shakespearienne.

Au final, c'est un roman que j'ai trouvé très bon (mais je suis fan de ce que fait Bradley... donc je ne suis pas très objective) qui mérite vraiment d'être lu. C'est aussi pour moi par lui que commence vraiment l'histoire de la Planète Ténébreuse, plus que par La planète aux vents de folie qui finalement n'a rien à voir avec le reste de cette intégrale.

La belle fauconnière

Chronologiquement, je ne sais pas trop combien d'années il se passe entre Reine des Orages et la Belle façonnière. Je dirais une génération ou deux, si ce n'est plus. Nous sommes toujours dans les âges du Chaos de Ténébreuse.

Dans ce roman, nous suivons la jeune Romilly, fille du seigneur MacAran (surement descendant du MacAran de la planète aux vents de folie), dresseuse hors pair de faucon, possédant le laran. Mais son père ne veut pas entendre parler de laran et ne veut pas vraiment voir sa fille comme son égale. Il décide de la marier à Garris Aldaran. Celle-ci refuse et pour rester libre, s'enfuit de Chateau Faucon pour rejoindre le monastère de Nevarsin. En chemin, elle rencontre le roi exilé alors qu'elle se fait passer pour un homme et devient sa fauconnière.

Dans ce roman-ci, nous retrouvons la thématique de la guerre, ainsi que celle de la place des femmes dans le monde de Ténébreuse. Il faut y ajouter la vision "protection des animaux" (je ne sais pas trop comment nommer ça) du au laran de la jeune Romilly.

J'ai un peu plus apprécié ce roman par rapport à Reine des Orages grace au voyage de Romilly dans les contrées de Ténébreuse. Nous ne sommes plus cantonné à un ou deux lieux et en plus nous en apprenons un peu plus sur le système de Ténébreuse.

La jeune Romilly est pour moi un peu plus intéressante que Dorilys bien qu'elle se plaigne assez souvent de sa condition (et qu'elle ne sache jamais ce qu'elle veut). J'ai beaucoup aimé les passages où elle se fait passer pour un garçon et ceux qui suivent. Les autres personnages sont tout aussi interessant en commençant par Orain, bras droit du roi ou même le roi lui-même.

J'ai aussi beaucoup aimé la manière dont nous percevons son laran, encore vierge de l'éducation des tours. J'ai aimé l'osmose entre elle et les faucons et autres animaux qu'elle va dresser au cours de son aventure. D'ailleurs, elle ne parle pas de laran, mais de don. Nous sommes aussi bien loin de la selection génétique de Reine des Orages et cela se sent. Les gens ne se marient pour le laran, mais plus par politique. Politique assez présente dans ce tome.

L'histoire nous permet de découvrir un peu plus Nevarskin mais aussi la sororité de l'épée, ordre féminin combattant ainsi que sur la politique des Hastur. C'est un aspect vraiment intéressant du livre que j'ai apprécié (moi qui aime tant cet aspect-là en fantasy).

Finalement, La Belle Fauconnière est le roman que j'ai le plus apprécié de l'intégrale.




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