mardi 29 mars 2016

La Machine à Explorer le Temps, H.G Wells

Je lis très rarement les grands classiques de la SF. Dès que j'ai commencé à m’intéresser au genre, j'ai lu les nouveautés, les trucs un peu plus vieux mais pas les classiques en eux-même. Et puis, cette année, j'ai décidé de lire plein de classique, et pas qu'en SF d'ailleurs. Alors autant commencer par l'un des textes un peu fondateur du genre.

La Machine à Explorer le Temps, H.G Wells

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2002
Titre en VO : The Time Machine
Année de parution en VO : 1895
Nombre de pages : 166

A lire si : 
- Vous voulez un récit de voyage un peu particulier
- Vous voulez un texte plutôt court mais pas forcément facile

A ne pas lire si :
- Vous voulez des grosses machines, des vaisseaux spéciaux, de la technologie de pointe

Présentation de l'éditeur : 

La terre en l'an 8701 avait pourtant toutes les apparences d'un paradis. Les apparences seulement. Car derrière ces jardins magnifiques, ces bosquets somptueux, cet éternel été où les hommes devenus oisifs n'ont à se préoccuper de rien, se cache un horrible secret.
Ainsi témoigne l'explorateur du temps face à des auditeurs incrédules. Depuis la conception de son incroyable machine jusqu'à son voyage au bout de l'Histoire, là où l'humanité s'est scindée en deux. D'un côté les Éloïs, qui vivent en surface, petits êtres gracieux, doux et décérébrés. De l'autre les terribles Morlock qui ont fuit la lumière pour s'enterrer dans un gigantesque et inhospitalier monde souterrain. Un monde où l'explorateur du temps devra s'aventurer s'il souhaite répondre à ses questions, et surtout revenir à son époque.
Inutile d'insister sur le fait qu'il s'agit d'un chef-d'œuvre. Wells demeure avec Jules Verne le grand ancêtre de la science-fiction, celui qui lui a donné ses lettres de noblesse, avec des œuvres aussi importantes que L'Île du Docteur Moreau, L'Homme invisible ou La Guerre des mondes.

Mon avis

Avec les classiques, dans n'importe quel genre, il faut toujours faire très attention. Parce qu'ils sont aimés par des nombreuses personnes, souvent même adulés, il est facile de se dire que "oui, oui, c'est sur, je vais aimer". Encore plus lorsque le thème, ici le voyage dans le temps, semble prometteur. Et puis, parce que c'est un classique, on ouvre le livre avec une certaine appréhension et on commence à le lire presque religieusement. Jusqu'à ce qu'on se rende compte au bout d'un ou deux chapitres qu'on va avoir du mal...

Car oui, lecteur, j'ai eu du mal avec cette machine à explorer le temps. J'ai eu du mal parce que c'est long à se mettre en route, c'est aussi très long une fois que c'est en route. Pas qu'il ne se passe rien. Juste que l'auteur prend son temps, décrit ce futur étrange dans lequel son explorateur du temps se retrouve et de temps à autre place un peu d'action mais pas trop. C'est surtout un texte descriptif que nous avons là. Attention, ce n'est pas un mauvais texte, loin de là. Juste qu'il manque de rythme pour moi et que, comme souvent avec ce genre de roman, je m'attendais à autre chose peut-être. 

Le texte est moderne, surtout pour un texte qui date de 1895. Pas forcément dans son style (quoique), mais dans ses propos. Après tout, la dégénérescence de l'espère humaine, cette idée que les hédonistes finiront en "simplets" et que les ouvriers, relégués dans les profondeurs de la terre prendront d'une manière ou d'une autre le pouvoir est nouvelle à cette époque-là, mais plus maintenant ( c'est là qu'on reconnait un classique). Sans parler du fait que cette anticipation n'est rien de moins qu'une vision de ce qu'il se passe au final à l'époque de son écriture. Une vision pas forcément super sympathique du capitalisme et de ce que cela donnera dans des milliers d'années. Ma vision est pessimiste mais pas non impossible, forcément. C'est ce qui fait l'une des grandes forces du roman. C'est dans ce sens surtout qu'il s'inscrit en science-fiction, et non forcément à cause de son voyage dans le temps (même si).

Et finalement pour moi, le plus gros problème, ça reste donc un narrateur pas forcément ultra sympathique et une narration plutôt longue. Wells n'écrivait pas pour faire un roman d'action plutôt pulp mais plutôt un livre à portée sociale voire même politique. La science fiction n'étant finalement là que pour donner un décors à ce qu'il veut dire. Après, on peut être d'accord ou non avec ses idées, il était quand même sacrement eugéniste le monsieur (sans parler de son penchant pour un socialisme extrême ou le fait qu'il considérait presque les gens du peuple comme des crétins)(la page wiki sur l'auteur est sympathique), il n'empêche que tout cela est écrit de manière fort intéressante.

Au final, j'ai eu donc du mal avec le livre de part sa lenteur même si j'ai apprécié le reste. La vision du futur de l'auteur est intéressante (même si les paysages m'ont semblé pour le coup plus détaillé que le reste parfois), tout comme l'évolution de l'espèce humaine en deux sortes de "races" bien différentes l'une de l'autre selon qu'elle fut sur terre ou sous terre. Je sors donc de ma lecture avec un sentiment d'insatisfaction assez gros et en même temps plutôt contente d'avoir pu enfin lire ce classique là. 

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