J'ai depuis un petit moment cette courte nouvelle de Silvia Avallone dans ma PAL. Pour tout dire, j'aurais voulu la lire plus tard, mais hasard du tirage au sort du prochain bouquin, je la lis maintenant. Pourquoi plus tard ? J'aime tellement Avallone que je voulais être sûre d'avoir quelque chose d'elle à lire avant un prochain roman. Tant pis, je pourrais toujours relire l'un des trois titres que j'ai d'elle.
Le Lynx, Silvia Avallone
Editeur : Liana Levi
Collection : Piccolo
Année de parution : 2012
Titre en VO : La Lince
Année de parution en VO : 2012
Nombre de pages : 60
A lire si :
- Vous voulez une nouvelle courte
- Vous voulez retrouver ou découvrir l'écriture de Silvia Avallone
A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas d'une relation dérangeante
Présentation de l'éditeur :
Piero trouve dans le vol une échappatoire à sa morne vie de couple et à son passé douloureux. Une nuit, alors qu'il s'apprête à braquer une station service, il rencontre un adolescent égaré. Sa beauté et son caractère assurés le subjuguent. Piero lui propose de le suivre.
Mon avis
Il est parfois compliqué de donner un avis sur un texte aussi court. Le livre objet fait 60 pages, la nouvelle dedans 53. 53 pages, c'est tout de même assez court (surtout quand ses romans font 387 pages pour d'Acier et 544 pour Marina Bellezza), une demi-heure de lecture environ. Vite englouti en somme, et souvent vite digéré aussi. Mais Silvia Avallone arrive à faire de ce petit moment de lecture quelque chose de grand, de fort mais aussi de perturbant.
On retrouve dans le Lynx l'écriture d'Avallone. Une écriture que j'aime particulièrement, à la fois simple et tellement vivante. L'auteure nous plonge directement dans son histoire. Il faut dire que dans une nouvelle, on a pas trop le temps de mettre en place un univers avec introduction et tout ce qui va avec. Elle fait ça à merveille. Elle me l'avait d'ailleurs prouvé avec les premiers chapitres de ces deux romans (le premier de Marina Bellezza est juste merveilleux pour ça). Nous voilà à suivre Piero, trente neuf ans, dans une voiture volée s'arrêtant sur le parking d'un restoroute. Alors qu'il prend son temps avant de braquer la caisse, il va rencontrer Andrea, gamin de dix-huit ans, paumé. Une rencontre qui va changer la vie de l'homme.
Avallone va petit à petit nous donner les clefs de la vie de Piero. Marié trop vite à une femme qui ne peut lui donner d'enfant, il s'échappe de sa vie morne en commettant des braquages. Il souffre aussi de l'absence du père. Tout cela est dit au fur et à mesure qu'il va découvrir un peu plus Andrea. Un Andrea tout aussi paumé que lui, gamin battu par le père, vivant à présent seul, gagnant sa vie on ne sait comment. En réalité, on n'en sera pas plus sur lui, même si je l'aurais voulu. Problème des nouvelles ça, il faut savoir ce concentrer sur une seule chose, pas cinquante. En fait, ici, elle se concentre sur deux choses, la vie de Piero, comment il en est arrivé là et l'étrange relation qu'il va avoir avec Andrea. Une relation qui peut mettre mal à l'aise. Qui m'a un peu mise mal à l'aise. Une relation qui aurait pu être celle entre un père et son fils mais qui se trouve teinté de désir de la part de Piero. Finalement, la relation entre un homme que la vie a pas mal détruit et une réplique de lui plus jeune.
Et puis, il y a cette fin, qu'on voit venir sans la voir et toute la force de Silvia Avallone dans ses histoires. Que se soit sur du long ou sur du court comme là, elle sait parfaitement finir ses livres, sur quelque chose de fort.
Pour conclure, j'ai apprécié cette lecture, presque autant que les deux romans de l'auteure. J'ai été un peu dérangé vers le milieu de la nouvelle par la relation assez étrange qui naît entre Piero et Andrea. En fait, il faut vraiment arriver à la fin pour mieux la comprendre et ne plus avoir ce sentiment de malaise (malaise est un mot un peu fort, mais je ne voyais pas comment dire autrement). Je trouve qu'elle a parfaitement su parler de l'abscence du père (un thème qui revient beaucoup dans Marina Bellezza d'ailleurs). J'ai aimé, et comme souvent quand j'arrive à la fin d'un Avallone, j'en veux plus !
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