James Herbert n'est certes pas un de mes auteurs préférés mais j'avais tout de même apprécié (du moins dans mes souvenirs)(parce que quand je relis mes avis, c'est pas tout à fait le cas) les deux derniers bouquins que j'avais lu de lui. Je partais donc plutôt confiante avec Sanctuaire. Trop peut-être.
Sanctuaire, James Herbert
Collection : Terreur
Année de parution : 2009
Titre en VO : Shrine
Année de parution en VO : 1983
Format : AZW
A lire si :
- Vous voulez voir le pire de l'humanité
- Vous voulez avoir peur mais pas trop
A ne pas lire si :
- Vous voulez avoir peur
Présentation de l'éditeur :
Il fallait quelqu'un de totalement innocent pour entrouvrir les portes de l'enfer.
Alice, une petite fille sourde et muette, retrouve soudain la parole après être restée fascinée devant un chêne centenaire. Elle dit avoir été visitée par l'Immaculée Conception et se met à opérer des miracles. Très vite le chêne devient un lieu de pèlerinage pour des milliers d'incurables et Alice acquiert une réputation de sainteté? Néanmoins le mystère reste entier? Jusqu'au jour ou le prêtre du village est menacé dans sa propre église par une force inconnue. Le doute germe alors dans les esprits. D'ou provient réellement le pouvoir d'Alice.
Mon avis
Comme je le disais, je partais plutôt confiante avec ce roman. Je sentais venir l'histoire de très loin avec cette gamine qui, d'un coup, accompli des miracles et dit avoir été visité. Mieux, je voyais déjà le coup de la sorcière et de sa vengeance (oui, je spoile direct, mais en même temps, tout le monde sait que ça va parler de ça). Je m'attendais donc à quelque chose dans la veine Crickley Hall, le premier roman que j'ai lu de l'auteur. Bref, ça aurait du être sympa. Et ça ne l'a pas été tant que ça. En fait, j'aurais du me souvenir du gros point noir de Crickley Hall quand j'ai commencé Sanctuaire (et dont je me suis souvenue qu'à la fin du roman, bien entendu). Herbert est très bon pour faire ressortir le pire de ses personnages. Il capte rapidement leur psychologie et le lecteur aussi. Par contre, il a un gros problème pour distiller la partie horrifique/fantastique de son récit. Elle est quasi absente la plupart du temps et souvent, elle finit par arriver comme un cheveu sur la soupe. C'est clairement casse-bonbons, surtout que personnellement, c'était cette partie-là qui m'intéressait.
Non parce qu'imaginez donc, une petite fille sourde et muette suite à une maladie, semble être visitée par l'Immaculée Conception et recouvre ses sens perdue. Forcément, tout le monde va crier au miracle, et ça peut se comprendre. Mais quand même l'église semble vouloir prendre du recul devant ça, on se doute qu'il y a anguille sous roche. Alors quand, malgré d'autres guérisons, on assiste aussi à des évènement étranges et dangereux, on ne peut que se poser des questions. Enfin, le lecteur, parce que les personnages du roman ne voient pas grand chose et les seuls qui remarquent les incidents semblent particulièrement sceptique. Et perso, c'est là que ça a commencé à me déranger. Parce que finalement, tout l'aspect surnaturel/horrifique va passer à la trappe dans le roman. Même les miracles, c'est pour dire.
Herbert va se pencher sur les personnages, sur l'humain. Il va prendre un certain nombre de personnage et nous montrer comment ils veulent, d'une manière ou d'une autre, se servir d'Alice et de ses miracles. J'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans Fog (que j'avais moyennent apprécié d'ailleurs)(ça aurait du me mettre la puce à l'oreille ça). L'auteur use de l'élément étrange pour décrire le pire de l'humain. On se retrouve à suivre l'un des membres du conseil municipal, directeur d'un magasin, qui rêve déjà de s'agrandir par tous les moyens. On suit aussi sa maitresse qui, elle, rêve de s'élever dans le monde (et ça finit mal pour les deux). Le père d'Alice, non croyant, voit dans la vision de sa fille l'opportunité de se faire du fric (et ça finit mal aussi). Ils ne sont pas les seuls, bien entendu. Et ça finit toujours mal pour eux d'une manière ou d'une autre. Côté religieux, c'est plus sympathique (si on veut). Etrangement, c'est l'église qui est la plus sceptique (idée que j'ai beaucoup apprécié). Faut dire que le prêtre en fonction sent son église perdre de sa sainteté (mais ça finit mal lorsqu'il s'en ouvre aux autres) et que son remplaçant a la même impression que lui (et devenez quoi, ça va mal finir aussi). Il n'y a que du côté du "héros", le journaliste Fenn que ça va pas trop mal se passer, et encore.
Si normalement, j'apprécie voir le pire de l'humain en roman, là, j'ai très peu accroché. Le problème, pour moi, c'est qu'ici, il n'y a rien de nouveau et que l'auteur arrive même à se répéter. Tous les hommes sont les mêmes, mauvais, cupides, égoïstes, sexistes. Pour les femmes, c'est plus simple, on a soit la putain soit la mère. Il n'y a pas de juste milieu. Alors, oui, ayant déjà lu Herbert, je savais que je tomberais sur ça. Mais là, j'aurais cru que vu le thème, il aurait fait un minimum d'effort. Ben, non, pas du tout. Il n'y a qu'à voir les deux femmes qui gravitent autour du héros. La première, Sue, est toujours montrée sous le prisme de la mère, celui de la gentille femme. Elle va même redécouvrir sa foi en Dieu et, encore mieux (oui je vais spoiler), c'est elle qui va d'une certaine manière sauvé Fenn quand la sorcière va se déchainer. La seconde, Nancy, journaliste, arrive alors que Fenn est brouillé avec Sue. Elle a droit à sa scène de sexe (ou c'est elle qui prend les devants en plus), se mêle de tout, fouille les affaires de son coup du soir et pour bien la punir de tout ça, elle va quasi devenir folle en découvrant celle qui a prit possession d'Alice (et bien sûr, ce ne sera pas vers elle que Fenn ira, hein). De même, la fameuse entité qui prend possession d'Alice est une nonne parjure, couchant avec le prêtre de l'époque et bien pire, avec une novice. Oui, l'auteur a décidé de ne pas faire dans la demi-mesure sur ce point. Et qu'on aille pas me dire que c'était l'époque qui voulait ça, hein (le livre date de 1983).
Bref, du coup, j'en suis où dans le bouquin. Je l'ai fini sans même me souvenir comment ça finit… (Superstore étant plus sympa à regarder que Sanctuaire à finir). J'ai été déçue par le manque d'horrifique sur un sujet qui aurait pu être super dessus. J'ai encore moins supporté la place des femmes dans le roman alors qu'elles auraient pu être centrale et tellement moins patriarcale. Je n'ai pas aimé, même si je me suis forcée à le lire (j'espérais je ne sais quel revirement de situation). Il devient clair que je ne lirais plus de livres de James Herbert (et ça même si les Rats me faisaient grave envie).
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