vendredi 17 février 2023

La cité diaphane, Anouck Faure

 J'ai un peu craqué en voyant la couverture du roman, illustrée, comme toutes celles de la maison d'édition, par Xavier Colette. Et puis, en lisant la quatrième, je me suis dit que c'était un roman pour moi, ça. quelque chose de mystérieux, d'un peu hanté. Alors, je me suis lancée.

La cité diaphane, Anouck Faure

Editeur ; Argyll
Collection : 
Année de parution : 2023
nombre de pages : 256

A lire si :
- Vous aimez les récits introspectifs
-Vous aimez ne pas tout comprendre d'un coup
-Vous voulez une atmosphère oscillant entre rêve et cauchemar

A ne pas lire si : 
-Vous n'aimez pas les mystères

Présentation de l'éditeur : 

Merveille architecturale élancée vers le ciel, Roche-Étoile a connu la splendeur et la chute. La cité sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole brumeuse depuis que les eaux de son lac et de ses puits se sont changées en poison mortel.
Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore quelques âmes, en proie à la souffrance ou à la folie, et celles-ci ne semblent guère disposées à livrer leur témoignage.
Un jeu de dupe commence alors entre l’archiviste et ces esprits égarés, dans les dédales d’une cité où la vérité ne se dessine qu’en clair-obscur, où dénouer la toile du passé peut devenir un piège cruel.

Mon avis

Avant toute chose, parlons un peu de l'objet. Parce que je n'ai pas pris le temps de le feuilleter à la librairie et que ce n'est qu'une fois à la maison que je me suis rendue compte qu'il était illustré. J'ai totalement oublié de faire des photos d'une ou deux illustrations, mais ça vous poussera à le feuilleter si vous le croiser. Anouck Faure, l'autrice, est aussi artiste. C'est elle qui a créé les gravures qui parsèment le roman. Personnelle, ça m'a un peu fait penser à du Gustave Doré et aux vieilles éditions de roman. Je suis totalement fan et ça apporte vraiment une plus value au roman, surtout pour son ambiance.

Et l'ambiance, dans la cité diaphane, c'est vraiment la chose qui m'a le plus marqué. On est sur un roman de dark fantasy ici qui a pour décors une cité maudite. Personnellement, j'ai vu Roche-Etoiles comme une sorte de Mont-Saint Michel entièrement blanc, aux tours élancées et emplie de souvenirs, cauchemars et autres rêves perdues depuis bien longtemps. Quelque chose de finalement très gothiques, spirituels aussi et fantomatiques. J'ai adoré me promener, essayer d'imaginer ce qu'à été et ce qu'est maintenant la cité. IL y a quelques chose de très sombre dans l'ambiance et en même de lumineux. Je ne saurais comme vous dire ça précisément. Juste, c'est beau et prenant. 

A cette ambiance, qui fait presque tout à elle seule, on ajoute une histoire qui s'y colle parfaitement, puisqu'elle est toute aussi mystérieuse et étrange (alors non, je ne vais pas faire un résumé, parce que ça serait clairement gâcher la chose). Ca commence presque tranquillement, avec un archiviste qui vint pour finir d'écrire l'histoire de Roche-Etoiles, cette magnifique cité maudite voilà sept ans. Petit à petit, alors qu'on découvre la ville, on va aussi avoir un aperçu de ce qu'il a pu se passer. Et plus on découvre le passé, plus le présent change, rebondissant sur les évènements qui se sont passés sept ans plus tôt. Puis, arrive la dernière partie du roman, où la fin de la cité devrait arriver pour de bon. Et là, clairement, on ne s'attend pas toujours à ce qu'il se passe. J'ai été surprise, clairement intriguée tout le long du roman et, même si, en y réfléchissant après coup, j'aurais du voir venir la chose, je suis restée dans le flou un moment, trop prise par ce qu'il se déroulait devant mes yeux pour penser à ce que l'on savait déjà. Un peu comme notre narrateur finalement. 

Un narrateur qui sera d'ailleurs la première surprise du roman. J'ai beaucoup aimé le traitement des personnages tout le long du roman. On se trouve avec quelques perso très archétypaux, comme la jeune dame, chevaleresse venue sur ordre de son clergé (vouée à la Déesse sans visage), pour en finir avec le mal qui ronge Roche-Etoiles et qui tout le long du roman sera l'image même du noble chevalier, ou le forgeron, attaché à sa cité et à son souvenir. Et puis, il y a les autres, qui cachent bien leur jeu tout le long. Vanor, l'étrange oracle de la Déesse que le forgeron semble attendre, le prince et sa sœur, mais aussi leur père que nous découvrons lors de flashback... Tous sont là pour une mission bien précise, amenés ici par le destin. Ils sont identifiés par leur fonction, ce qui les rend un peu iréel, je trouve. Un peu comme si le lecteur se trouvait dans une sorte de rêve/cauchemar.

Et c'est bien ça que j'ai aimé dans tout le roman, cette sensation presque onirique qu'il dégage. La plume d'Anouck Faure y est poétique et en même temps dure, comme le roman. Le tout en fait un livre complexe, pas toujours facile à suivre mais terriblement efficace. Ce fut donc une superbe découverte pour moi et, je pense fortement qu'on reverrait l'autrice, mais aussi la maison d'édition (que je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir jusque là) sur le blog.



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