J'avais envie de lire ce livre depuis très longtemps, en fait, depuis que j'ai vu le film de Sofia Coppola. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, autant dire que ce fut une surprise
Virgin Suicides, Jeffrey Eugenides
Editeur : J'ai lu
Collection : roman
Année de parution : 2003 pour mon édition
Titre en VO : Virgin Suicides
Année de parution en VO : 1993
nombre de pages : 223
A lire si :
- Vous aimez les romans style "compte rendu d'enquête"
- Vous avez aimez le film de Sofia Coppola
- Vous n'avez pas peur de vous perdre dans les divers personnages
A ne pas lire si :
- Vous voulez des personnages approfondis
- Vous voulez des émotions
- Vous aimez les livres avec beaucoup de dialogues
Présentation de l'éditeur
Dans un quartier résidentiel et huppé de Grosse-Pointe (Michigan), cinq
soeurs, des adolescentes entre 13 et 17 ans, se suicident en l’espace
d’une année. Cécilia, la plus jeune, ouvre le bal. Les autres
l’imiteront un an après. Entre-temps, les gamins du voisinage auront
vécu et souffert avec elles... à distance. Ce suicide les aura tant
marqués qu’une vingtaine d’années plus tard, alors qu’ils frôlent les
quarante ans, ceux-ci mèneront une enquête dans l’espoir un peu fou
d’éclaircir toute cette affaire. Ce récit en est le résultat, la
reconstitution la plus minutieuse et la plus fidèle possible d’une année
pour le moins particulière. Tous les témoins, les animés comme les
objets les plus dérisoires, sont donc convoqués.
Mon avis
Dès le début du livre autant que vous le sachiez, vous savez que les filles Lisbon sont mortes, suicidées. Vous savez même comme sont mortes deux d'entre elles. De toute façon, ce n'est pas un mystère du tout. Nous suivons le compte rendu d'enquête qu'ont fait ce qui à l'époque étaient les gamins du quartier. Alors qu'ils vont avoir quarante ans, la vague de suicides Lisbon les hante encore et ils veulent comprendre ce qu'il a pu se passer.
Le thème du suicide est un thème assez dur à traiter, je pense. L'auteur a ici voulu le faire à la manière d'une enquête, ou plutôt d'un rapport d'enquête. J'ai eu l'impression de me trouver devant une espèce de journal intime à plusieurs mains écrits vingt ans après les faits, après avoir recueilli tous les élèments que nous trouvons (d'ailleurs, je trouve dommage de ne pas avoir pu voir les pièces à conviction dont parlent les garçons). Du coup, nous savons ce qu'il va se passer, que l'inévitable va avoir lieux et comme les garçons, nous essayons à leur suite de comprendre pourquoi.
Un point assez dérangeant dans ce livre, c'est le nous de narration. Finalement, il n'y a pas vraiment de narrateur, du coup, il n'y a pas non plus vraiment de sentiment. le livre est réellement un rapport des faits. D'ailleurs, il n'y a non plus quasiment pas de dialogues. Un autre point, le nombre de personnages qui interviennent d'une manière ou d'une autre dans l'histoire. Nous sommes happés par de multiples noms, trop peut-être pour se souvenir de qui et qui, surtout que certains noms n'apparaissent qu'une fois et que finalement, ils ne sont pas si importants que cela dans l'histoire.
Mais passons aux points inintéressants. Le premier étant justement cette enquête. Nous découvrons dans ce livre la vie durant un an d'une petite banlieue, avec ses commérages, ses fêtes, ses deuils... J'ai beaucoup aimé comment tout cela était dépeints. Alors oui, c'est une enquête sur le suicide des cinq filles Lisbon, mais c'est aussi finalement une enquête sur le voisinage des garçons. Finalement, c'est le mal être de tout un quartier qui comme ses arbres se voit déraciner, se voit changer petit à petit sans rien pouvoir y faire. Cela se remarque d'abord par les arbres, puis par les comportements des gens eux-mêmes. Ce n'est pas qu'une étude des soeurs Lisbon et de leurs parents, c'est aussi celle du quartier.
J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture de Jeffrey Eugenides. Je l'ai trouvé très poétique, surtout dans la description des lieux, du peu de sentiment que les garçons mettent dans ce rapport d'enquête. Certaines descriptions sont pour moi juste magnifiques. J'ai aimé la tendresse qu'il a mis dans le peu de descriptions des filles Lisbon par les garçons. Je trouve par contre juste dommage que tout le long se soient justement "les filles Lisbon" et non Cécilia, Lux, Bonnie, Mary et Thérèse.
Finalement, je suis un peu mitigé sur ce livre. J'ai aimé. Oui. Mais moins que le film. je pense pourtant qu'un jour je le relirais, voir si je n'ai pas raté quelque chose pour avoir une réponse au pourquoi elles se sont suicidés. Parce que finalement, à la fin, à part des pistes (mal-être du à l'éducation qu'elles ont reçues, pactes entre soeurs, mal-être suite à la mort de Cécilia) nous ne savons pas. En fait, nous n'avons pas même une piste sur le premier suicide, celui de Cécilia et pour moi, c'est vraiment une chose que je trouve dommage. Dire qu'elle était "à part" ou même "folle" ne m'a pas convaincu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire