jeudi 20 novembre 2014

Chanson Pour Lya et autres nouvelles, GRR Martin

Et je continue de découvrir les écrits autres que le Trône de Fer du sieur Martin. Cette fois, c'est donc avec un recueil résolument SF qui m'a occupé.

Chanson Pour Lya et autres nouvelles, GRR Martin

Editeur : J'ai lu
Collection : SF
Année de parution : 2013
Titre en VO : A Song for Lya and other stories
Année de parution en VO : 1976
Nombre de pages : 317

A lire si :
- Vous aimez la SF
- Vous aimez les nouvelles

A ne pas lire si :
- Vous voulez du Trône de Fer.

Présentation de l'éditeur :

Ce recueil de récits va révéler une nouvelle "voix" de la SF, une voix prophétique qui parle du terrible futur de demain, d'une réalité que rien - presque rien - ne sépare du cauchemar.
Dans Chanson pour Lya, un couple de terriens télépathes enquête sur le Culte de l'Union qui menace la planète Ch'Kéens : une religion suicidaire mais dangereusement séduisante... Dans Au matin tombe la brume, c'est le combat entre les ténèbres du jour et le soleil nocturne, un délire climatique qui engendre des spectres... Dans le Héros, un mercenaire natif des mondes guerriers de Wellingtin, qui depuis vingt ans ne vit que pour tuer, voudrait dire adieu aux armes. Le peut-il encore ?

Mon avis

Au matin tombe la Brume : 
La première nouvelle du recueil nous entraine à Spectremonde (oui, le nom n'est pas génial en VF, je suppose qu'il doit être bien mieux en VO) à la suite d'un journaliste. La planète est "victime" de spectre. Nous allons donc découvrir une planète où la brume est reine et magnifie les paysages mais où se sont les spectres qui attirent les touristes. Or, un scientifique va vouloir prouver qu'ils n'existent pas. Martin va donc critiquer ces touristes qui sont là pour le sensationnel en oubliant de s'émouvoir de ce qu'ils ont réellement sous les yeux (ici le levé et la tombée des Brumes) mais surtout il va se poser la question de "toutes vérités est-elle bonne à dire ?" et amène son récit de manière souvent fort ironique vers une réponse (que je vous laisse découvrir).

Il y a solitude et solitude : 
Cette nouvelle se présente sous forme d'un journal, celui d'un Terrien qui, depuis 4 ans, vit seul dans l'Anneau de Cerbère (sorte de porte des étoiles à quelques dix milles kilomètres de Pluton). Petit à petit, il va sombrer dans la folie, alors qu'il ne lui reste que trois mois à tirer. Une nouvelle qui explore la folie et la solitude d'un homme qui a déjà pas mal perdu. Elle est plutôt intéressante, même si personnellement, j'ai eu du mal avec son personnage principal. Si lui est imbuvable, ce qu'il décrit des étoiles est par contre génial. La fin m'a aussi déçue, un peu trop expéditive, et surtout manquant de mystère.

Pour une poignet de volutoines : 
Nous voilà cette fois dans les pas de Matt Karabadjian, chercheur de minerai, ici des volutoines, un peu particulier. Comme ses confrères, il utilise une main d'oeuvre particulière, des cadavres, qu'il contrôle à l'aide d'un appareil par la pensée. Or ce système ne plait pas à tout le monde et forcément, cela va entrainer des conflits. La nouvelle est basée sur une scène d'action plutôt bien foutue et peut rappeler les western-spaghetti des années 80 de part son thème et son titre. Bref, une bonne nouvelle qui se laisse bien lire et dont la conclusion, bien que conventionnelle pour ce genre est plutôt pas mal.

L'éclaireur :
 Cette fois, pas de nouvelle planète inconnue. Non ici nous somme sur Terre. Mais une Terre qui a subit une grande guerre, irradiant toute la surface, cinq siècles plus tôt. Nous suivons par alternance Greel puis deux autres hommes. Le premier est éclaireur pour son peuple, les deux autres viennent de la Lune où une partie de l'humanité se trouvait avant la grande guerre. La nouvelle se base sur la différence d'évolution entre les deux parties de l'humanité, celle qui a du vivre durant cinq siècles dans les souterrains et celle qui a vécu sur la Lune. Forcément la rencontre des deux mondes ne va pas se faire en douceur et dans la joie et la bonne humeur.

Le héros :  
John Kagen est arrivé au bout de ses 20 ans de services et il aimerait bien pouvoir prendre sa retraite sur Terre. Mais voilà, c'est un mercenaire natif de Wellington, un monde guerrier et cela ne plait pas des masses à ses supérieurs, terriens, eux. Après avoir essayé de le convaincre de ne pas prendre sa retraite, la fin se devine rapidement... Une nouvelle plutôt cynique sur le devenir des hommes d'armes.

VSL
VSL est la nouvelle la plus courte du recueil. On y suit le physicien Kinery qui essaie tant bien que mal de faire financer par la fondation VSL son projet de moteur hyperspace. Et autant dire que la réponse de la fondation est quelque peu cocasse et étonnante.

Le Run des étoiles :
Nous voilà à nouveau sur Terre, à la vieille du début d'un tournoi de football américain. Un peuple extraterrestre veut y participer, alors que ce même peuple était en guerre contre la terre quelques années plus tôt. Cette nouvelle mélange sport et politique, montrant que l'on peut parfois régler un conflit de manière plus pacifiste qu'on le pense. Je dois dire que j'ai eu un peu de mal à suivre les parties match de celle-ci, n'y connaissant pas grand chose au football américain mais comme elle met l'accent sur la partie politique que cela entraine, ce n'est pas forcément très gênant. Une nouvelle intelligente avec un peu d'humour (ce qui n'est pas fréquent dans ce recueil).

La sortie de San Breta :
 Cette fois, nous voici dans un futur proche, du moins de la date à laquelle la nouvelle fut écrite, puisque nous sommes dans les années 90. Les voitures sont devenues désuètes, remplacée par les hélicoptères, les aéroglisseurs et les systèmes anti-G personnels. Pourtant, il reste quelques passionnés et nous allons en suivre un. Alors qu'il roule sur une autoroute encore en parfait état (malgré dix ans d'abandon), il va croiser une autre voiture avec laquelle il aura un accident. Mais voilà, lorsqu'il revient sur les lieux, sa voiture n'a rien et l'autre n'y est pas. De plus la si parfaite autoroute se révèle être dans un état lamentable. Il apprendra par la suite qu'il a eu affaire à une voiture fantôme. J'ai trouvé fort dommage que l'on apprenne justement ce fait, la nouvelle y perd beaucoup. Un peu de mystère n'y aurait pas fait de mal, surtout que le lecteur se doute fortement du fait que la voiture soit fantôme. La sortie de San Breta est la nouvelle qui m'a le moins plu du recueil, à cause de cela.

Diaporama :
  Becker est commandant de vaisseau pour l'entreprise ESPACE. Malheureusement pour lui, il ne fait plus partie de l'équipage et a été muté au département pub pour faire la promotion de l'entreprise et récolter des fonds. Sauf qu'il ne rêve que de retourner dans l'espace. Forcément, il est aigri et cela se ressent. Mais il fait son boulot avec tout le professionnalisme qu'on lui demande. Durant une présentation, il va se confronter à un autre récolteur de fond, un médecin. Leur confrontation ne dure finalement pas longtemps dans la nouvelle et pourtant, elle est la partie la plus intéressante de cela-ci, mêlant rêves brisés et espoir pour l'humanité.

Chanson pour Lya :
  La nouvelle, presque une novella qui donne le nom à ce recueil. Sur Ch'kea, les hommes se tournent peu à peu vers la religion des indigènes; le Culte de l'Union, que la plupart assimile à un suicide. Le nouvel administrateur humain fait appel à deux Talents, des gens ayant des pouvoirs psy pour enquêter sur ce phénomène, Robb, capable de lire les émotions et Lya, capable de lire les pensées. Ils vont donc mener l'enquête et découvrir ce qu'il se passe vraiment lorsque les adeptes Adhèrent au Culte. C'est une très belle nouvelle, qui parle d'amour mais surtout de la solitude des êtres. Car même si on aime quelqu'un, on ne peut le connaitre parfaite, fusionner avec lui pour ne faire plus qu'un. L'Union Finale du Culte semble être la solution à cela, et pourtant, on en vient à se demander si c'est la bonne solution, s'il n'y a pas autre chose.


Pour conclure, je dois avouer que j'ai plutôt apprécié le recueil, même si j'ai souvent trouvé que Martin ne laisse souvent pas de place au mystère et que ses fins sont trop rapides et explicatives. J'ai apprécié le cynisme que l'on retrouve régulièrement, sa façon de voir l'humanité à travers ses textes, pas toujours de la belle manière, mais souvent réaliste (je crois que c'est cela qui peut faire peur d'ailleurs dans le recueil). Chanson pour Lya et autres nouvelles est un recueil intéressant, surtout pour qui veut découvrir Martin autrement (le succès du Trône de Fer semble vouloir le cantonner à la fantasy alors que franchement, il est tout aussi bon dans les autres genres SFFF)

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