vendredi 19 août 2016

Les Voies d'Anubis, Tim Powers

Les Voies d'Anubis fait partie des livres fondateurs du Steampunk (avec la Morlock Night de K.W Jeter et Homonculus de James Blaylock, qui se trouve lui aussi dans ma PAL) d'après la légende. En fan du genre, je ne pouvais pas passer à côté, même si j'ai mis du temps à pouvoir me le procurer (le voulant absolument en GF et puis finalement, profitant de la dernière opération Bragelonne pour le prendre en ebook)(je ne désespère toutefois pas de le prendre en GF un jour).

Les Voies d'Anubis, Tim Powers

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Anubis Gates 
Année de parution en VO : 1986 (ce livre a donc mon âge...)
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez le steampunk, l'époque victorienne
- Vous voulez du voyage dans le temps avec un beau paradoxe de l'écrivain
- Vous voulez pleins de personnages

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas vous sentir perdu avec trop de personnages, trop d'intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 

Vraiment, pourquoi Brendan Doyle, jeune professeur californien, aurait-il refusé de faire à Londres cette conférence payée à prix d'or? Comment deviner que l'attend la plus folle et la plus périlleuse des aventures ?
Voyez plutôt: à peine arrivé, le voici précipité, par une mystérieuse brèche temporelle, dans les bas-fonds de Londres. De Londres en 1810 ! Sorciers, sectes et rumeurs de loup-garou ... Et, nul doute, quelqu'un cherche à l'enlever sinon à le tuer !
Au hasard de sa fuite, Doyle régressera jusqu'en 1685 puis sera projeté dans l'Égypte de 1811 où des magiciens vénèrent encore le dieu Anubis.
Traqué, maintes fois capturé et toujours s'échappant, il cherche à corps perdu la "brèche" du retour.

Mon avis

Tim Powers n'est pas un inconnu pour moi. J'ai déjà lu de lui deux romans, Sur des mers plus ignorées et Le poids de son regard, et j'avais beaucoup aimé les deux. J'ai aussi du coup l'habitude de sa narration, qui semble parfois partir un peu dans tous les sens bien que ce ne soit pas le cas. Je me suis donc lancée dans l'aventure sachant que j'allais normalement l'apprécier.

Les Voies d'Anubis est un roman assez hybride qui mêle le Steampunk (ambiance victorienne, magie et personnages tirés de personne ayant réellement existées), la mythologie égyptienne, la littérature anglaise, le fantastique et le voyage dans le temps.Tout commence en 1802 alors que deux sorciers essayent de ramener Anubis sur Terre. Le sort dérape, ouvrant des failles temporelles et faisant disparaître l'un des deux hommes. Après cela, passage en 1983 où Brendan Doyle accepte un étrange boulot. On lui proprose une fortune pour une conférence sur Coleridge, poète victorien. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il va voyager dans le temps après celle-ci et rencontré le dit poète avec une bande d'érudits milliardaires. Le voyage se passe bien jusqu'à ce que Doyle soit kidnappé et obligé de rester dans le passé, en 1810. A partir de là, il va chercher par tous les moyens à revenir à son époque. Sauf que le chemin n'est pas simple et qu'il va vivre de fort nombreuses péripéties entre l'un des sorciers qui veut sa peau, un loup-garou qui vole le corps de ses victimes, quelques sauts dans le temps et j'en passe. (oui mon résumé est quelque peu confus, mais faut dire que le livre a une intrigue fort fort riche en rebondissement).

Je ne sais par où commencer. Le roman est dense et il y a tout de même beaucoup de chose à dire dessus. Mais il va bien falloir que je me décide, alors commençons par l'univers. Si nous découvrons un peu le Londres de 1983 (mais vraiment un peu), celui de 1684, l'Egypte en 1810, c'est surtout le Londres de 1810 qui occupe le plus de place. Powers nous y entraîne en même temps que Doyle pour nous faire découvrir cette vaste ville où l'on retrouve toutes les cultures et toutes les classes. Si nous ne voyons que peu la partie bourgeoise ou même noble, nous allons passer un sacré bout de temps avec les mendiants de la ville. Des mendiants organisés en deux clans, chacun ayant leur territoire. L'un de ses deux clans, celui du clown Horrabin (Grippe-Sous de Ca de Stephen King à côté, c'est pas grand chose), prendra toute son importance. Et je dois dire que j'ai adoré la manière dont Powers organise sa cours des Miracles, c'est sombre, macabre, noir, humide. Un peu comme ce que l'on peut voir de Londres à ce moment-là, alors qu'elle commence son ère industrielle. La ville me parait vraiment être un personnage du roman tant elle est importante, tant l'époque semble l'être aussi.

Parce que les Voies d'Anubis n'aurait surement pas aussi bien fonctionné si justement Doyle ne se retrouvait pas en 1810 (pourtant, d'après le Steampunk ! de Barillier, à la base, il était question de légendes arthurienne...). C'est une époque de transition, où l'on peut se permettre en littérature d'ajouter la magie, le fantastique et tout ce qui peut aller avec. Nous sommes encore dans une période où la magie pouvait exister (la dernière sorcière anglaise fut pendue en 1808) et où l'obscurantisme était puissant (oui, il l'est encore de nos jours si vous voulez mon avis). Du coup, ça va parfaitement avec les intrigues du livre. Et puis, on trouve des personnages ayant réellement existé et je me suis amusée à comparer le Byron de Le poids de son regard avec celui des Voies d'Anubis (il aura eu une vie exceptionnelle avec Powers en tout cas)(déjà qu'elle semble passionnante dans la réalité). 

Et puis, il y a l'intrigues, ou plutôt les intrigues. Powers commence doucement son roman pour nous fournir après beaucoup de pistes à suivre. Personnellement, j'adore ça, j'aime me triturer le cerveau pour comprendre où l'on va aller. Et si en plus, on rajoute quelques voyages dans le passé, c'est encore mieux. Seul problème, lorsqu'on est un peu habitué à la chose et à Powers, certaines ficelles et conclusions apparaissent un peu trop vite. J'ai par contre apprécié de trouver le paradoxe de l'écrivain (page Wiki pour mieux comprendre), qui régit donc les voyages dans les Voies d'Anubis. Et surtout j'ai apprécié la manière dont il s'en sert même si comme je le disais, j'ai parfois découvert la chose bien avant qu'elle ne soit expliquer. Tout est parfaitement à sa place et rien n'est laissé au hasard. Allant de surprise en surprise, on ne peut que tourner les pages de ce roman merveilleux.

Je finirais enfin par conclure, sinon mon avis va prendre une place pas possible. J'ai adoré ce roman, forcément. Il comporte beaucoup d’éléments que j'apprécie et puis, en fan de Steampunk, je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Malgré quelques défauts (c'était après tout son second roman) et une présentation un peu chiante sur Kindle (aucun espace entre les divers changements de point de vue, c'est chiant, on sait jamais si on continue avec un personnage ou si on passe à un autre), j'ai beaucoup aimé cette plongée dans le Londres de 1810 avec Brendan Doyle. C'est un roman que je recommande vraiment si on aime le Steam, le fantastique et les voyages dans le temps bien gérés.



2 commentaires:

  1. Bien vu !
    Dommage que l'édition Kindle ne soit pas top, je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas sortir de ta lecture.

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    1. Merci beaucoup.
      Oui, l'édition Kindle est vraiment galère. Mais après avoir compris le truc et parfois relu les deux premiers lignes d'un "paragraphe", ça va. Il est rare que je sois gênée au point de sortir de la lecture par une mise en page hasardeuse (j'ai eu bien pire parfois)

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