vendredi 26 avril 2019

La Chute de la Maison aux Flèches d'Argent, Dominion of the Fallen, tome 1, Aliette de Bodard

Je pense que ce livre-là va rester dans ma mémoire un bon moment. Déjà parce que je l'ai adoré, mais vraiment, mais aussi pour les circonstances de son tirage au sort dans ma PAL. J'ai tiré le roman le 15 avril au matin. Oui, le matin du jour où Notre Dame de Paris a brûlé. Parfois, les coïncidences sont bizarres quand même (Chéri a rigolé en disant que du coup, c'était ma faute quand je lui ai fait remarqué). 'Fin bref, passons à mon avis dessus

La Chute de la Maison aux Flèches d'Argent, Dominion of the Fallen; Aliette de Bodard

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution : 2018
Titre en VO : Dominion of the Fallen, book 1: The House of Shattered Wings 
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 544

A lire si : 
- Vous aimez l'urban fantasy qui flirte avec la dystopie
- vous aimez les univers bien foutus 
- Vous aimez les complots et les mystères

A ne pas lire si :
- Heu...

Présentation de l'éditeur : 

Paris n’est plus que ruines et décombres, après la Grande Guerre qui a opposé les Maisons qui règnent sur la capitale française. Les Maisons elles-mêmes ont perdu tout ce qui faisait leur gloire et sont tombées en décadence.
Séléné a dû prendre, sans y être préparée, la tête de la Maison aux Flèches d’Argent. Pour l’heure, Notre-Dame et les bâtiments alentours restent un abri sûr, protégés par des sorts puissants. Mais les Maisons rivales veillent, prêtes à s’engouffrer dans la moindre faille pour détruire Flèches d’Argent, au risque de briser l’équilibre de la cité.
Lorsqu’un nouvel ange déchu, Isabelle, arrive sur terre, Séléné se précipite à son secours pour empêcher qu’on lui vole ses pouvoirs. C’est là qu’elle se bat contre Philippe, un membre du gang Mamba rouge. Impressionnée par les pouvoirs de ce dernier, Séléné le retient prisonnier au sein de Flèches d’Argent avec Isabelle. Mais la maîtresse de Flèches d’Argent n’a aucune idée de ce qu’elle a fait entrer au sein de sa maison : Philippe va devenir le vecteur de la libération d’une terrible malédiction…

Mon avis

Avant de parler du livre, j'aimerais qu'on parle des couvertures de celui-ci (on peut retrouver tout ce petit monde sur la page du livre sur Livraddict). Il est assez rare que j'aime autant les couvertures VF que VO, mais je dois avouer que là, c'est un vrai régal pour les yeux et surtout qu'elles sont toutes en accord avec l'histoire qui va derrière.

Maintenant que ça c'est fait, passons au livre en lui-même. J'avoue l'avoir pris pour sa magnifique couverture et pour sa quatrième qui parle de Déchus, de complot et de malédiction. Tout était déjà là pour me plaire. Ne manquait plus qu'à découvrir l'intérieur. On commence donc par une première phrase qui va donner le ton du livre "Au début, la Chute se révèle presque agréable." Autant dire qu'avec ça, je savais déjà que j'allais me plonger dans le roman sans la moindre hésitation. J'avais raison. J'ai tout aimé dans ce roman, les personnages, le décors, l'univers, les complots, l'histoire et j'en passe. Ce fut un coup de cœur qui a été pourtant un peu long à venir. 

On entre assez lentement finalement dans l'histoire. Aliette de Bodard pose d'abord son univers et quel univers ! Imaginez-vous dans un Paris d'après guerre, quelque part au début des années 1900 (du moins, je suppose) où les Déchus sont maîtres de la ville, partagés en diverses Maisons à présent décadentes. Mais s'il n'y avait que cela. Non, l'autrice ne se contente pas de ça. Elle humanise les Déchus pour le pire. Enfin de gagner la guerre, certaines Maisons ont fait venir des peuples colonisés comme chair à canon. C'est ainsi que Philippe, l'un des trois protagonistes principaux, est arrivé à Paris. Il n'a pas été le seul, avec lui sont venus les Dragons, gardiens des éléments, et leur magie. Et tout ce petit monde ne peut rien contre la destruction de Paris dut aux ravages de la guerre, ni contre ce qui détruit lentement la plus vieille Maison de Paris, celle de Flèches d'Argent fondée par Etoile-du-Matin lui-même (pour ceux qui savent pas, il s'agit d'un des noms de Lucifer).

Car là est le centre du roman, la déchéance de la Maison aux Flèches d'Argent. Une déchéance que nous allons suivre grâce à trois personnages, Madeleine, alchimiste de la Maison, Isabelle, récemment déchue et nouvelle arrivante à la Maison et Philippe, lié à Isabelle depuis sa chute (je vous laisse découvrir le lien). Trois personnages bien différents, ayant tous une vision particulière de la Maison. Madeleine y a trouvé refuge il y a vingt ans, alors que son ancienne Maison, Aubépine, tombait entre les mains d'Asmodée. Isabelle y est liée en tant que Déchue, nouvellement arrivée sur Terre, elle fait de Flèches d'Argent son nouvel univers. Quant à Philippe, il déteste les Maisons pour des raisons qui lui sont propres et que le lecteur découvrira petit à petit (et pas complètement finalement, c'est surement le personnage le plus mystérieux du lot). A eux trois, ils font vivre le récit, l'alimente, le construise. Ce sont des personnages comme je les apprécie, ambigu, pleins de défaut mais qui mûrissent au fur et à mesure de l'histoire. Et ils ne sont pas les seuls. Les personnages secondaires sont tout aussi fouillés qu'eux, il n'y a qu'à voir Séléné, chef de la Maison ou encore Asmodée, ou même Emmanuelle, l'amante de Séléné. Et est-ce qu'il faut que je parle de la diversité ? Parce qu'elle est bien présente, que se soit au niveau des personnes de couleurs (Philippe est vietnamien, Emmanuelle est noire (en tant que Déchue, elle n'a pas de nationalité terrestre)...) ou des personnes LGBT.

J'ai parlé de l'univers génial et ultra fouillé, des personnages qui le sont tout autant, reste l'histoire, la déchéance de la Maison aux Flèches d'Argent se joue sous couvert de meurtres inexpliqués, de magies perdus et de complot. Vous le savez, j'adore les complots. C'est un truc que j'aime lire depuis très longtemps et forcément, depuis le temps, faut quand même que ce soit bien mené pour vraiment me plaire. Vous l'aurez deviné, c'est le cas ici. J'ai été plus que ravie de suivre les complots des Maisons, de tenter de deviner qui en voulait vraiment à Flèches d'Argent (à laquelle on s'attache autant qu'Isabelle ou Madeleine). Ce n'est pas la partie la plus importante de l'histoire pourtant, au du moins, c'est la forêt qui cache l'arbre, tout comme l'enquête sur les divers meurtres. Mais alors, qu'est-ce que c'est bien fait, qu'est-ce qu'on se prend au jeu. Tout ça pour en arriver à une fin que l'on attend forcément depuis le début, depuis la première phrase mais qui nous étonne pourtant.

Comme souvent avec ce genre de roman, je pourrais en parler pendant des heures, aller dans le détail, presque chapitre par chapitre tant il est dense (pour ça que j'ai mis un moment à le lire, pour pouvoir tout comprendre comme il faut). Mais ça serait spoilé et enlevé le plaisir de la lecture. N'empêche que... J'ai aimé voir les Déchus humanisés, j'ai aimé que l'autrice n'en fasse pas juste des créatures divines bannies des cieux, j'ai aimé les mélanges des magies, les questionnements sur l'avenir, ceux sur la foi, j'ai adoré les personnages, leurs doutes et leurs espoirs (si peu d'espoir pourtant). Bref, j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman. J'ai très très hâte de pouvoir lire sa suite (elle sort quand en poche l’Ascension de la Maison Aubépine, quelqu'un sait ?).


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