mardi 15 décembre 2020

N'oublie jamais, Nevernight, tome 1, Jay Kristoff

J'ai un peu craquer sur Nevernight à force de le voir. Bon, faut dire aussi que la campagne de teaser de De Saxus avait déjà fait un très bon travail. Et puis, les couvertures étaient top aussi (celle de la reliée est juste wahoo mais il l'avait pas à la librairie)(et puis, les reliés, c'est joli tout plein mais pas pratique)(n'empêche que je cracherais pas dessus). Bref, j'ai craqué et je pense fortement avoir eu raison. 

N'oublie jamais, Nevernight, tome 1, Jay Kristoff

Editeur : de Saxus
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : The Nevernight Chronicle, book 1: Nevernight
Année de parution en VO : 2016
Nombre de pages : 768

A lire si 
- Vous voulez de la dark fantasy
- La violence ne vous fait pas peur, le sang non plus d'ailleurs

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de soft.
- Vous voulez des personnages adultes
- Vous n'aimez pas les notes de bas de page.

Présentation de l'éditeur : 

Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d'assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.
Fille d'un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l'anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d'un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu'elle n'a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l'une des apprentis du groupe d'assassins le plus dangereux de toute la République : L'Église rouge. La trahison et des épreuves l'attendent dans les murs de cet établissement où l'échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu'elle désire : la vengeance.

Mon avis

Bon, on va pas se mentir, Nevernight a beaucoup trop de chose que j'aime pour ne pas me plaire. Rien que la quatrième de couverture me fait baver, et je ne parle donc pas des couvertures des deux versions publiée par de Saxus. C'était une évidence, entre lui et moi, ça allait coller. Est-ce que ce fut bien le cas ? C'est ce que l'on va voir.

Mia Corvere a dix ans lorsque son père est exécuté pour trahison et familia anéantie avec lui. Ce jour-là, elle perd sa famille et gagne un étrange pouvoir, celui d'utiliser les ombres. Depuis, elle rêve de vengeance. Elevé par Mercurio, un ancien membre de l'Eglise Rouge, sa vie se résume à sa vengeance et au moyen d'y parvenir. Pour se faire, elle doit intégrer elle-même l'Eglise de la Déesse Nyah, notre Dame du Saint-Meurtre et devenir la meilleure assassin de sa génération. La voilà donc partit pour le désert d'Ashkah et l'Eglise Rouge.

Commençons par le début, l'univers que nous laisse entrevoir ce premier tome de la trilogie. Nous découvrons en premier Sepulcra, la capitale de la république d'Itreya, où la nuit n'apparait que tous les trois ou quatre ans à cause des trois soleils qui brulent dans le ciel. La cité donne le ton, construite dans les ossements d'un dieu mort. Grace à ses trois soleils, elle semble lumineuse, mais ne nous leurrons pas, comme toute cité qui se respecte dans un monde penchant méchamment vers la dark fantasy, c'est pour mieux cacher la puanteur et l'obscurité de ses habitants. Si Sepulcra ressemble beaucoup à Venise par sa géographie, elle m'a fait penser à la Rome antique par sa politique ; une république dirigée par un Sénat qui semble fort bien corrompu, un sénateur qui a réussi à se faire élire durant six ans grâce à une belle entourloupe etc... Forcément, ça me plait beaucoup, autant géographiquement (même si finalement pour l'instant, on a peu vu la ville) que politiquement. Côté Eglise Rouge, on est pas mal non plus. Forcément, comme elle est vouée à la méchante déesse Nyah qui représente la nuit, il y fait toujours très sombre, une ambiance bien pesante y règne et le sang et la violence sont partout de manière bien visible. Un environnement finalement bien moins oppressant que Sepulcra, vu que là, tout est dit, et qu'on s'attend à tout. Tout est donc fait pour faire de l'Eglise Rouge et de sa Déesse l'ennemie du bien dans le roman et ça fonctionne assez bien. Peut-être trop d'ailleurs. Pendant une bonne partie du roman, une méchante impression de manichéisme dans la construction de l'univers ne m'a pas lâché. Ca reste une impression, parce que ce n'est pas le cas. N'empêche que c'était là. 

Ensuite passons aux personnages. J'ai adoré Mia, c'est dit. La jeune femme a un côté très frais en fait. J'ai adoré son irrévérence, sa quête de vengeance, ses peurs, sa façon de voir le monde, son pouvoir et la manière dont elle tente de le gérer, sa quête d'identité… Sa manière de faire peut-être un peu tâche parfois à l'Eglise Rouge aussi. Mia est un personnage plein de gris, de nuances. Et dans l'univers qu'à mis en place Kristoff c'est un vrai petit bonheur. Et surtout, ça semble presque naturel, ça en faire trop, particulièrement lorsqu'on découvre ses professeurs qui manquent, eux, parfois de nuances. Ce n'est pas le cas de tous les personnages secondaires, heureusement. Disons pas de tous. Tric et Ashlinn sont eux-aussi tout en nuance, même si c'est moins voyant que pour Mia. Ce sont d'ailleurs les seuls à qui je me suis attachée en plus de la jeune femme (aussi les seuls à être vraiment en contact avec elle, les autres faisant souvent plus parti du décors qu'autre chose). Pour les autres, c'est plus compliqué. Disons que parfois, l'auteur en fait un peu trop avec son idée de secte d'assassins gavés de meurtre et de sang. Oh, et il y a Gentilhomme. J'ai adoré Gentilhomme qui est surement mon personnage préféré de tout le roman. Il est juste génial.

Je pense que vous voyez déjà se profiler le défaut que j'ai trouvé au roman. Un défaut que l'on retrouve aussi dans le style du narrateur, personnage à lui tout seul, qui, à l'instar de Pratchett dans bon nombre de ses annales, s'amusent à nous donner des courts d'histoires ou des anecdotes dans les notes de bas de pages. Si vous n'aimez pas ça, passer votre chemin. Il y en a un nombre conséquent. Perso, ça ne me dérange pas du tout, surtout que le dit narrateur a un humour plutôt agréable et plein de sarcasme et d'ironie. Oui, le roman en fait trop. Trop sombre, trop violent, trop de note, trop de tout, parfois tellement qu'on tombe un peu dans la caricature de ce qu'il voudrait être. Et vraiment pour moi, c'est là que ça ne va pas. Parce que même si je comprends parfaitement l'effet qu'a voulu donner Jay Kristoff avec cette exagération, que se soit dans l'univers ou les personnages, pour moi, ça manque clairement de nuance. Or la dite nuance, on ne la retrouve qu'avec Mia. Alors, oui, ça en fait un personnage hors du commun dans le roman, mais a-t-elle besoin de ça ? Pas vraiment. Elle est déjà hors du commun de part sa nature. Du coup, pour moi, ce n'est donc pas assez nuancé. Après, c'est un parti pris de l'auteur que je comprends. Pourquoi faire dans la nuance lorsque le trop réussit à être pour le moins spectaculaire et qu'il permet de montrer la singularité de son héroïne ? Non parce que bon, je critique mais je ne peux m'empêcher de m'avouer que ça fonctionne super bien en fait sur ce tome. Ca manque de nuance mais l'ambiance est là, oppressante, sombre, violente et va parfaitement avec ce que l'auteur écrit.

Donc, Nevernight est passé à pas grand chose du coup de cœur. Ce fut une lecture appréciable, dans un univers riche et des personnages qui ont su me plaire. Ce début de trilogie m'a plut et j'ai très très hâte que de Saxus publie la suite (j'espère vraiment ne pas avoir à attendre trop longtemps, sachant que toute la série a déjà été publié en VO)




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