vendredi 18 décembre 2020

Que passe l'hiver, David Bry

 Voilà un titre qui me semblait parfait pour ce début d'hiver. Je n'en avais pas du tout entendu parler jusque là, mais franchement, il avait l'air bien sympathique. Il n'en fallait pas plus pour que je le glisse dans la liseuse.

Que passe l'hiver, David Bry

Editeur : L'homme sans nom
Collection : 
Année de parution : 2017
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les huis-clos
- Vous aimez les vieilles légendes

A ne pas lire si :
-Vous accordez une grande importance aux personnages

Présentation de l'éditeur : 

Stig vient d'avoir vingt ans, l'âge de porter une épée et de se rendre - enfin ! - sur le Wegg, l'étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d'hiver ne se déroule pas comme il l'avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire. Menacé sans qu'il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l'ombre des festivités, protéger ceux qu'il aime... et même survivre. Y parviendra-t-il ?
À la croisée de l'ode initiatique et du huis-clos, Que passe l'hiver raconte le destin d'un jeune homme au pied bot et d'un roi aux longs bois de cerf, pris dans le maelström d'un monde qui se meurt, peut-être...

Mon avis

J'avais très envie de découvrir ce roman. Sa quatrième avait ce petit côté mystérieux qui m'inspirait énormément. J'aime les vielles légendes, tout ce qui peut se rapporter au petit peuple, aux faes etc... Et avec un roi possédant des bois de cerf sur le crane, je savais que j'en étais pas tout à fait loin.

Stig se rend pour la première fois sur le Wegg où réside le souverain de la Clairière. Il a hâte de découvrir les rites du solstice, le roi lui-même et de pouvoir prêter serment avec les autres clans, comme cela se fait tous les ans.  Mais dès le début du voyage quelque chose ne va pas. Sa selle se détache, manquant de le tuer, et Anasie, la prophétesse de son clan, déclare que les augures ne sont pas bonnes. Le premier soir, alors que la fête bat son plein, le chef du Clan Dewe meurt, probablement empoissonné. Stig va alors mène l'enquête pour découvrir ce qu'il se passe sur le Wegg, surtout qu'il est à nouveau la cible d'un ennemi inconnu.

David Bry nous offre un one-shot pour le moins poétique et hivernal avec un univers à la fois vaste et ultra concentré. Concentré parce que nous ne bougeons pas du Wegg, la montagne sacré au cœur de la Clairière. Vaste pour tout ce qu'il montre autour, par les divers clans et leurs coutumes. Il créé une mythologie commune à tous, où les clans sont les descendants des enfants du Dieux Sombre et où chacun a reçu un pouvoir. Ainsi, les Feyren peuvent se transformer en animaux (Stig par exemple prend la forme du corbeau, son frère celle d'un loup et son père celle d'un ours), les Dewe se fondent dans les ombres, les Lugen peuvent passer à travers le Voile et les Oren lisent toutes les nuits les fils du destin. J'ai beaucoup aimé voir qu'aucun de ses pouvoirs ne prend le dessus sur l'autre, chacun ayant ses forces et ses faiblesses. J'ai aussi aimé la mythologie qui va avec tout ça, le Dieu Sombre qui règne sur le Monde Souterrain (ça fait très Tuatha Dé Danann tout ça, n'est-ce pas ?), le passage de l'hiver, importante cérémonie dans la Clairière, le Voile qui sépare les mondes. En grande fan de tout ce qui est mythologie celte, je ne peux qu'adhérer à tout ça. Surtout quand le tout sert une bonne intrigue, ce que nous avons ici.

Une intrigue que j'ai donc assez apprécié. A la suite de Stig, nous allons petit à petit comprendre ce qu'il se trame sur le Wegg. Petit à petit, parce que rien n'est révélé trop vite. L'histoire prend son temps. En réalité, la résolution de l'intrigue n'est pas tout à fait la chose la plus primordiale. On se penche plus sur les personnages, leur relation, les clans, les pouvoirs (politique et magique) que sur qui a bien pu tuer les autres. Par contre, autant le dire de suite, je n'ai pas été étonné par les révélations à ce sujet. On s'en doute presque dès le départ en fait. Mais le style de David Bry, cette manière de doser ses effets, de rythmer son récit, entre les chants, les poèmes, les diverses actions, est particulièrement immergeant. Du coup, même si on se doute de ce qu'il va se passer, on reste tout de même à l'affut. 

Arrive finalement le point faible du récit, du moins pour moi, les personnages. Déjà, il y en a pas mal et certain avec des noms ultra ressemblant. C'est un peu gênant pour savoir qui est qui, et ça, malgré un petit glossaire par clan au début du roman. Ensuite j'ai eu du mal à m'attacher à ceux qui gravitent autour de Stig et même au jeune héros. Ils m'ont paru un peu froid et distant en fait. Je pense que ça vient du style du roman, qui ressemble à un immense poème, une épopée des temps ancien. On se concentre plus sur ce qu'il se passe, les fils du destin, que sur ceux qu'ils manipulent. Et franchement, c'est un côté qui m'a un peu déçu ça, de ne pas m'attacher aux personnages (sans parler que beaucoup disparaissent au fil du roman).

Au final, ce fut une lecture en demi-teinte à cause des personnages. Tout était presque parfait, l'univers vraiment intéressant, l'intrigue plutôt bien menée mais quel dommage que je n'ai pas pu accroché à Stig et aux autres. Je le recommande surtout pour son ambiance emplie de magie.




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