samedi 2 janvier 2021

Le cartographe des Indes Boréales, Olivier Truc

Avant tout, Bonne Année à vous. Tous mes voeux de bonheurs, qu'ils soient littéraire ou non.

Ce titre me faisait envie depuis un moment. J'adore sa couverture et son résumé me semblait fort prometteur. J'ai pourtant mis un moment à me plonger dedans et un encore plus grand pour y entrer. Autant dire que mon dernier livre de 2020, premier de 2021 n'aura pas été un franc succès. Mais pas un échec non plus.

Le cartographe des Indes Boréales, Olivier Truc

Editeur : Points
Collection :
Année de parution :2020
Nombre de pages : 744

A lire si :
- Vous aimez les grandes fresques se passant sur plusieurs années
- Vous aimez les grands espaces

A ne pas lire si :
- Vous voulez un récit qui se met en place rapidement.

Présentation de l'éditeur : 

A l'image de son père, Izko rêve de chasser la baleine dans les eaux glacées des confins du monde. Pourtant, un autre destin l'attend : il devient l'espion de Richelieu. Du pays Basque à la mystérieuse Laponie, d la bouillonnante Amsterdam à la cité maudite de Pitea, le jeune homme affronte les rivalités politiques et économiques de son siècles. Il va se frôler à la mort, endurer le cachot et la torture, pour découvrir le secret de ses parents, sonder sa propre culpabilité et enfin choisir son camps.

Mon avis

Je me suis lancée plutôt contente dans ma lecture, commençant le récit en 1628 avec un jeune Izko de treize ans sur les quais de Stockholm, attendant que le Vasa prenne la mer. Or, le dit Vasa ne la prendra jamais. Il coulera avant cela (et j'ai eu la chance de pouvoir le voir lors de mon séjour d'une semaine dans la capitale suédoise alors que j'avais 17 ans)(une ville que je rêve depuis de retrouver ne serait-ce que quelques jours). Une jeune femme réussira à se sortir de la catastrophe et donnera naissance à son fils sur les quais avec l'aide d'Izko avant de s'enfuir. Cette femme, une lapone, va devenir l'obsession du garçon, persuadé qu'elle lui a lancé un mauvais sort. A partir de ce jour, la vie du jeune basque va changer à jamais. De retour dans son pays, il deviendra un des hommes de main de Pierre de Lancre, juges au parlement à Bordeaux. Celui-ci en fera un cartographe de renom (après l'avoir envoyé au Portugal où Izko connaitra son premier cachot et pas le dernier) mais surtout son espion auprès de la Suède, menaçant les parents du jeune homme s'il n'obéit pas. C'est ainsi qu'il finit par repartir en Suède, profitant de l'occasion pour rechercher la Vierge Verte du Vasa et partir en Laponie. 

C'est énervant quand même. Ce roman avait beaucoup de chose pour lui. Les grandes étendues de Laponie, des intrigues à la fois politique, religieuse et économique, de la "magie", un héros malgré lui... Autant dire qu'il aurait du me plaire. Mais, si j'ai été happé par les deux premiers chapitres, je me suis ensuite retrouvé à ramer méchamment jusqu'à arrivé vers les années 1641 et presque le second tiers du roman. Autant dire que ça fait quand même beaucoup. Olivier Truc prend son temps durant le premier tiers. Et en même temps, il va trop vite. Je ne sais pas comment expliquer ça. Disons que les chapitres s'enchainent sans avoir toujours un lien entre eux, nous brinquebalant dans l'histoire de son protagoniste sans nous donner plus d'explication que ça. J'ai été un peu perdue durant un moment, ne sachant pas vraiment où je me trouvais ni où j'allais. De plus, faut bien avouer qu'avant qu'il ne débarque en Laponie, la vie d'Izko n'est pas des plus passionnantes (enfin, si on veut, il lui arrive tout de même deux trois trucs assez particulier). Mais surtout, je ne voyais pas où l'auteur me menait. Et ça, ça m'a encore plus perturbé. Je n'aime pas ça, ne pas comprendre rapidement le coeur d'une histoire. Heureusement pour moi, une fois arrivée en Laponie, j'ai fini par comprendre et par accrocher. Peut-être aussi parce que les personnages prennent plus d'importance, qu'on comprend mieux les enjeux de la conquête lapone par les suédois. Qu'enfin deux civilisations tellement différentes entre en collision, que la religion fait réellement sa grande entrée et ne se résume plus à catholique contre protestant (bien que finalement, ça reste un peu ça jusqu'à la fin). A partir de là, j'ai vraiment pris plaisir à lire le roman même si j'ai eu encore du mal avec le découpage de l'auteur (non vraiment, ces hiatus dans le temps et l'espace ne m'ont pas aidé du tout).

Mais il n'y a pas eu que ça qui m'a dérangé. J'ai eu du mal avec Izko, souvent trop froid, trop lointain. Les personnages secondaires m'ont parfois parut totalement transparent tant il est obsédé par les lapons, Darja, la femme du Vasa, puis son fils et sa descendance. C'est assez dommage, surtout qu'on va rencontrer beaucoup de monde. Même l'antagoniste principal perd de sa saveur dans tout cela (alors qu'on avait un pasteur totalement dévoué à sa cause qu'elle finit par le rendre lui aussi totalement obsédé et en fait un inquisiteur qui n'aurait pas dépareillé avec ceux d'Espagne tel qu'on nous les dépeint). Pourtant, il y avait à faire d'après moi. Disons qu'à vouloir peintre l'Histoire de la Laponie et de l'époque elle-même, on a perdu un peu de l'humanité des personnages. 

Par contre, autant le dire, j'ai adoré l'aspect religieux/spirituel du roman. Il faut dire que la Vierge Marie a une place prépondérante dans le roman, étant la "source de discorde" entre luthérien et catholique (pour faire simple, pour les protestants, l'Immaculée conception n'existe pas, tout comme Marie ne serait pas directement monté au ciel. Pour eux, elle ne devrait pas être élevé au rang d'idole comme l'on fait les catholiques)(en gros, donc, je ne me suis jamais vraiment penchée sur ça). Or, la Laponie aurait été d'abord visité par les catholiques et certains rites des chamans lapons pourraient ressembler à un culte à Marie. Même si je trouve parfois le parallèle un peu trop utile pour l'auteur (et que je doute du dit parallèle comme il est présenté)(après, c'est une question de croyance, et je ne vais pas m'attarder la-dessus), c'est plutôt bien utilisé et c'est vraiment la partie qui m'a le plus intéressé dans ma lecture. 

Au final, j'ai été assez déçu par ma lecture qui n'a pas été à la hauteur de ce à quoi je m'attendais. C'est une fresque historique plutôt sympathique, qui se base sur des faits et des personnages réels. Mais le style de l'auteur ne m'a pas convaincu. Le roman est un peu trop long pour moi, parfois trop brouillon aussi. Dommage parce que j'ai tout de même fort apprécié une bonne moitié de celui-ci et que la découverte de la Laponie du 17° siècle fut bien sympathique.

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