J'ai croisé la route de ce roman un peu par hasard à la libraire alors que je cherchais totalement autre chose (que je n'ai pas trouvé d'ailleurs). Sa quatrième m'a intrigué, son feuilletage aussi. Du coup, je l'ai embarqué.
Hors-Sol, Pierre Alféri
Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2021
Nombre de pages : 416
A lire si
- Vous aimez avoir tous plein de petits récits qui forment une grande histoire
A ne pas lire si :
- Vous souhaitez un vrai fils rouge narratif
Présentation de l'éditeur :
2103. An quarante de la nouvelle ère. Ce qui reste de l’humanité survit dans des nacelles suspendues au-dessus de la Terre. Dans la haute atmosphère, où l’air est encore respirable, de frêles esquifs rattachés à un mystérieux Navire Amiral abritent d’étranges survivants. La surface de la Terre, en surchauffe, voit se succéder épidémies et cataclysmes. Il a fallu se faire à la vie suspendue entre ciel et terre. Les minuscules communautés inventent une nouvelle vie, chacune mal soudée par un hobby qui les rassemble. On ne mange plus, on s’imprègne. On surgèle les mourants, et plus haut, des « aristechnocrates » surveillent, et plus haut encore le Navire Amiral se tait.
Hors sol est un grand roman poétique d’anticipation qui, de nacelle en nacelle, invite le lecteur à explorer une nouvelle vie humaine dans le ciel autour de feu la Terre. On y retrouve surtout les tendances les plus folles de notre société contemporaine : écartèlement des classes, saccage du vivant, insularisation et hyperconnexion, dérives transhumanistes, hédonisme sexuel et indifférence…
Mon avis
Comme je le disais, j'ai été intrigué par la quatrième de couverture du roman. Suite aux déréglements climatiques, l'humanité a dut fuir la Terre. Pour cela, elle a organisé une lotterie pour choisir ceux qui iraient sur Mars. Mais alors que le Navire Amiral décolle, le voilà subissant une avarie et les humains à son bord se trouve dispatchés à 13 000 mètres de la terre dans des nacelles. Nous allons découvrir la vie des diverses nacelles quarante ans après le départ du Navire Amiral et de son avarie.
Pour faire cet instantanée, l'auteur va nous ouvrir les portes des nacelles de diverses manières. Nous allons donc suivre des articles de blog, des mails, des conversations, lire des poèmes, des journaux, "voir" certaines interactions etc... Le tout forme donc une sorte de guide sociologique et anthropologique de la vie en nacelle en l'an 40 de l'Epoque. Ainsi, nous allons découvrir les diverses nacelles (mais pas toute), leur mode de fonctionnement, le peu d'interaction entre humains du fait de la distance entre les diverses nasses, mais aussi les glacelles, nacelle réfrigérée où l'on congèle les vieux et les mourrants dans l'idée de pouvoir les sauver plus tard, la gymnasse (pour faire de la gym donc), la cassinasse (nacelle casino) ou encore la lupanasse (nacelle lupanar).
Le roman avait beaucoup pour me plaire. D'ailleurs, j'étais ultra enthousiaste au début de ma lecture. Et puis, le soufflé est légèrement retombé pour finir par vouloir rapidement terminé ma lecture et passé à autre chose. Il a manqué, pour moi, un vrai fil rouge narratif dans cette histoire. Il y en a pourtant quelques uns. Le mystère de la mort des occupants de toute une nacelle (qui ne sera pas élucidé, ne rêvons pas) occupe un peu de notre temps mais sans plus. Après, ce ne sont que succession de moment, parfois reliés entre eux, souvent non. On finit par s'y perdre.
Autre chose qui a finit par me déranger, ce sont, eh bien, les idées que veut véhiculer l'auteur. J'ai eu beaucoup de mal avec certaines. Ses personnages soient soient accros aux réseaux sociaux, soit complètement déconnectés de la réalité, soit obsédé par telel ou telle chose (le sexe et la mort étant pas mal présent). Parfois, j'ai eu l'impression de lire un Damasio dans sa mauvaise période (je trouve, que notre ami Damasio vieillit très mal et devient de plus en plus aigris, de plus en plus "boomer" aussi). Et c'est là que j'ai fini par décrocher. Parce que je n'arrive tout simplement pas à imaginer le même futur que lui. Ce qu'il voit comme des défauts, comme un avilissement de l'humanité, c'est ce que nous vivons déjà et que nous arrivons à surpasser. En fait, le problème, c'est qu'il réfléchit comme un homme de 58 ans pour qui s'était mieux avant (enfin, c'est comme ça que je le vois).
Au final, ce fut donc une deception. Le roman aurait pourtant pu me plaire, il m'a plu par sa forme, moins par son fond. Il reste intéressant à lire dans la mesure où il est rare de tomber sur ce genre là, cet amoncellement d'instant de vie qui forme un tout cohérent, une image d'un monde et d'un temps précis.
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