Ce roman trainait depuis trop longtemps dans ma PAL numérique. Je cherchais la bonne occasion pour le sortir. Ce fut l'entre deux tours des présidentielles (après, oui, je suis longue pour lire les numériques, mais c'est parce que je m'accorde moins de temps dans la journée que pour le papier le soir).
Le club des Punks contre l'Apocalypse Zombie, Karim Berrouka
Editeur : Actusf
Collection : les trois souhaits
Année de parution : 2016
Format : AZW
A lire si :
- Vous voulez du déjanté
- Vous aimez les punks
- Vous aimes les zombies
A ne pas lire si :
- Vous êtes du MEDEF
Présentation de l'éditeur :
Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie...
Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !
Mon avis
Je connais le nom du roman depuis sa sortie en 2016. Pour tout dire, depuis cette fameuse sortie, il me fait de l'oeil. J'aurais attendu pas mal de temps avant de poser les yeux dessus. Heureusement, une connaissance sur instagram l'a lu il y a quelques temps et m'a donné envie de le sortir. Enfin, bref, le roman a finalement connu la même trajectoire que la plupart de ceux de ma bien trop longue PAL numérique. Mais passons à l'avis.
Imaginez donc, les zombies ont fini par devenir réalité. Ils ont tout envahis, tout manger ou presque. C'est ce que découvre le Collectif du 25 un matin (oui enfin, un matin pour des punks) après une soirée un peu arrosée. Rapidement, ils vont se rendre compte de deux choses : la première, ils sont pour ainsi dire seuls, la seconde c'est que les zombies réagissent étrangement à la musique punk. Forcément, les deux vont leur donner des idées. Parce qu'à être potentiellement les derniers survivants dans Paris, autant le faire bien. C'est donc ainsi que nos amis keupons vont partir à l'assaut de la Tour Eiffel pour y faire flotter le drapeau de l'anarchie. Or, cette simple action va être le début de toute une aventure dans le Paris apocalyptique de Berrouka.
Je connais un tout petit peu le travail de Berrouka grâce au recueil de nouvelles Lancelot. Bon, je l'ai lu il y a pas mal de temps maintenant mais je me souvenais d'un récit plutôt amusant à lire. Clairement, ici, c'est le cas. Je me suis marrée presque tout le long du récit. Il faut dire que l'auteur trouve toujours le bon mots, la situation qui va bien. Le fait qu'il utilise ce que l'on considère comme des stéréotypes du mouvement punks aident aussi. Il exagère le trait, rend ses personnages attachants dans leur défaut. D'ailleurs, s'il le fait si bien, c'est qu'il connait le genre, étant lui-même parolier et chanteur de Ludwig von 88, un groupe français punk. Un groupe qui fonctionne sur l'humour surtout, tout en y allant pas trop mal en revendication (franchement, si vous connaissez pas, allez les écouter, c'est ultra festif et fort sympathique)(d'ailleurs, j'écoute leur tout dernier album, sortie en 2019 en écrivant cet avis)(je connaissais pas vraiment avant de lire le roman, je dois dire que j'aime bien). Mais revenons à nos Keupons en plein apocalypse.
Premier point, outre l'humour bien présent qui fait un bien fou, j'ai adoré les personnages. On trouve dans le Collectif du 25 un arnarcho-punk du nom de Kropotkine, un freegan, Mange-Poubelle (je suis allé chercher la page wikipédia parce que je ne connaissais pas le mot)(par contre, je connais le principe), une anti-tout, Eva, des punks à chiens, Glandouille & Pustule (qui ne font qu'un finalement) et des punks destroy, Fonsdé et Deuspi. Chacun à sa spécialité (si on peut dire ça comme ça) et surtout chacun va vivre son apocalypse à sa manière. Surtout, ils vont se battre avec leurs armes contre ce qu'il déteste le plus, le capitalisme et ses enfants, ici, en l'occurrence, les pontes du MEDEF.
C'est donc ainsi que l'auteur nous entraine dans la quête du Collectif, à savoir, faire de l'idéologie punk le ciment d'une possible future société. Ca commence par la scène que l'on voit en couverture du roman, la prise de la Tour Eiffel. Ca continue avec un passage à France Télévision pour utiliser des mêmes armes que l'ennemi (un passage pour le moins amusant, je dois bien le dire malgré quelques évènements pas super pour les keupons) ou encore la prise du château de Vincennes où se sont retranchés les membres du MEDEF... A chaque fois, Berrouka en profite pour placer deux trois critiques du monde actuel (on est punk ou on ne l'est pas) et des références à la culture punk et plus particulièrement à la musique qui prend une place importante dans l'histoire (gros kiff sur les paroles d'une reprise de chanson plutôt baba cool en punk).
Au final, je me suis donc régalé lors de ma lecture. C'était des plus jouissifs, surtout vu la période actuelle. Alors oui, parfois, l'humour est un peu gros, un peu lourd aussi. Oui, le délire est parfois très mais alors très haut. Mais purée, comme ça fait du bien. J'ai rarement autant ris sur un texte que sur celui-ci. Franchement, il vaut largement le coup d'oeil.
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