jeudi 16 janvier 2014

Jours sans faim, Delphine de Vigan

J'ai lu ce livre en une soirée, en début de semaine. Je n'avais pas encore pris le temps de venir donner mon avis par ici. Disons qu'il m'a fallu le digérer, parce que ce n'est pas forcément un livre simple sur un sujet qui ne l'est pas non plus.

Jours sans faim, Delphine de Vigan

Editeur : J'ai lu
Collection : /
Année de parution : 2009
Nombre de pages : 125

A lire si :
- Vous voulez vous plonger dans le quotidien d'une anorexie durant ses soins.
- Vous ne voulez pas du pathos

A ne pas lire si :
- Vous voulez voir une descente aux Enfers
- Vous voulez du pathos

 Présentation de l'éditeur : 

C’était quelque chose en dehors d’elle qu’elle ne savait pas nommer. Une énergie silencieuse qui l’aveuglait et régissait ses journées. Une forme de défonce aussi, de destruction.
Cela s’était fait progressivement. Pour en arriver là. Sans qu’elle s’en rende vraiment compte. Sans qu’elle puisse aller contre. Elle se souvient du regard des gens, de la peur dans leurs yeux. Elle se souvient de ce sentiment de puissance, qui repoussait toujours plus loin les limites du jeûne et de la souffrance. Les genoux qui se cognent, des journées entières sans s’asseoir. En manque, le corps vole au-dessus des trottoirs. Plus tard, les chutes dans la rue, dans le métro, et l’insomnie qui accompagne la faim qu’on ne sait plus reconnaître.
Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu’elle était arrivée au bout et qu’il fallait choisir entre vivre ou mourir.
 
Mon avis

J'avais aimé lire No et moi et Rien ne s'oppose à la nuit de l'auteure. Dans rien ne s'oppose, j'avais eu un aperçu de ce que pouvait être Jours sans faim. Cet aperçu m'avait donné envie de lire le bouquin. Alors quand il m'a fallut choisir entre lui ou Les Heures Souterraines dans ma PAL, c'est donc lui que j'ai pris.

Je m'attendais un peu à tout et n'importe quoi. Je pensais bêtement que nous aurions une belle partie sur le pourquoi du comment, sur la descente aux Enfers de l'anorexie, comment ça s'est passé, comment. En fait, j'avais tout faux, ou presque, puisque je savais que l'auteure nous parlerait aussi guérison. Elle nous parle surtout du parcours, long et dur pour sortir de la maladie. 

Et elle fait ça avec talent. Déjà parce que son écriture reste poétique, bien qu'ici, les phrases sont plus rudes, plus courtes. D'ailleurs, le texte est dur en lui-même. L'anorexie n'est pas une chose à prendre à la légère, je rappelle que c'est une vraie maladie, pas juste un effet de mode comme les médias voudraient bien nous le faire croire. Mais c'est aussi un texte d'espoir, puisqu'il parle de rémission. Tout cela est raconté sans tomber dans le pathos, sans en faire des caisses.Que se soit l'histoire de Laure (et donc celle de l'auteure) ou celle des patients du service, elles sont racontées sans fioriture, sans excès, même dans les moments durs.

J'ai vraiment aimé voir tous les sentiments que Laure pouvait ressentir face à sa guérison et face à sa maladie. Ce n'est pas un chemin droit, sans problème. Nous passons de l'envie de guérir au désespoir de perdre le contrôle, de l'envie de faire plaisir à tout le monde à celle de maigrir à nouveau... Et puis, il y a aussi les autres histoires, toutes aussi touchantes, même celle de la bleue à qui j'ai eu envie de mettre une baffe à sa première intervention. J'ai découvert un autre monde avec ce livre, celui de la maladie, de l’hôpital. C'est écrit de mettre juste. Surement parce que Delphine de Vigan a vécu tout cela (ce que j'ai donc appris en lisant Rien ne s'oppose à la nuit).

Je ne sais quoi dire de plus sur le roman. J'ai été touché par celui-ci, très. Trop pour bien en parler peut-être, pour donner un avis plus détaillé. De plus, il est court. Je vous conseille donc de le lire. Je pense que sur ce genre de bouquin il vaut mieux se faire son avis soi-même.

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