vendredi 27 mars 2015

D'une vie à l'Autre, Kate Atkinson

Je ne sais plus si je t'ai dis, lecteur, que ma librairie avait changé de propriétaire pour Noel. Bref, ce livre m'a été conseillé par la nouvelle proprio qui connait déjà trop mes gouts ! Bref, il est dans la PAL depuis un mois, un mois et demi et toujours elle me demande ce que j'en ai pensé. Quand j'y retournerais (sous peu), je pourrais le lui dire maintenant, surtout que D'une Vie à l'Autre est un roman des plus passionnants !

D'une vie à l'Autre, Kate Atkinson

Editeur : Grasset
Collection : roman
Année de parution : 2015
Titre en VO : Life After Life
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 515

A lire si :
- Vous voulez un roman historique mais pas seulement
- L'époque de la seconde guerre mondiale vous interesse
- Vous voulez des personnages interessants

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas d'une histoire qui semble se repetter
- Vous voulez du fantastique pur et dur dans le texte

Présentation de l'éditeur : 

11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt aussitôt.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt, quelques minutes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – le cordon ombilical menace de l’étouffer, mais cette fois le médecin est là pour le couper, et Ursula survit…
Ursula naîtra et mourra de nombreuses fois encore – à cinq ans, noyée ; à douze ans dans un accident domestique ; ou encore à vingt ans, dans un café de Munich, juste après avoir tiré sur Adolf Hitler et changé ainsi, peut-être, la face du monde…
Etablis dans un manoir bucolique du nom de Fox Corner, les Todd portent sur leur environnement le regard distancié, ironique et magnanime de ceux que les tragédies de l’Histoire épargnent. Hugh, le père, travaille à la City, tandis que Sylvie, la mère, reste à la maison et élève ses enfants à l’ancienne. Mais le temps, en la personne d’Ursula, va bientôt se détraquer, se décomposer en une myriade de destins possibles qui vont, chacun à sa manière, bouleverser celui de la famille…
Si l’on avait la possibilité de changer le cours de l’histoire, souhaiterions-nous vraiment le faire ?

Mon avis

Lorsque ma libraire m'a présenté le livre, elle m'a dit "ça devrait vous plaire, c'est un mélange de fantastique dans le déroulement et en même temps un livre avec une dimension plus historique et humaine". Bref, un mélange qui ne pouvait que me plaire, comme elle l'avait si bien prédit. La partie fantastique est présente sur la forme du récit, plus qu'à l'intérieur tandis que l'histoire va se concentrer sur la vie d'Ursula Todd et de sa famille.

D'une vie à l'Autre commence par la neige. La neige du mois de février 1910 qui va voir naitre, plusieurs fois, la jeune Ursula. Ursula va mourir, puis renaitre, puis mourir, puis renaitre, et cela jusqu'à la fin du livre. A chaque renaissance, elle va gagner des impressions de déjà-vu, d'étrangeté, dire des choses qui vont se passer, ou qui cette fois-là ne se seront pas passé. Et plus cela va, plus c'est fort, lui permettant de gagner des mois, des années de vie et pourquoi pas, dans l'une de ses vies, changer l'histoire, comme nous le montre le prologue du roman, où âgée de 20 ans, elle se trouve dans un bar, à Munich en 1930 et tire sur celui qui deviendra le Furher.

L'originalité du livre vient donc du fait que la vie d'Ursula recommence, indéfiniment ou presque. Si on peut avoir peur des redites, et cela semble logique dans ce genre de livre, Kate Atkinson réussit à ne pas se trop se frotter à cet écueil. Alors, oui, il y a parfois des évènements qui vont revenir, souvent, comme la naissance d'Ursula, par exemple. Mais elle ne sera pas vu de la même manière à chaque fois, ni par la même personne. Ainsi, petit à petit, l'auteure va décrire la vie d'une famille anglaise de 1910 à environ 1967.

Et autant dire que les personnages de cette famille sont vraiment intéressants. Bien sur, il y a Ursula, l'héroine à laquelle on ne peut que s'attacher, intelligente, cultivée, mais aux vies pas si simples et qui pourtant se relèvera de beaucoup d'épeuvres. Il y a les parents, Hugh et Sylvie, dont la vision du monde est bien différente, les frères et sœurs d'Ursula, Maurice (petit con...), Pamela (voix de la raison bien souvent), Teddy (chouchou de la famille) et Jimmy (dont on connaitra finalement peu de chose), les amis, collègues et la tante Izzie (personnage que j'ai vraiment adoré) qui sera toujours là, dans toutes les vies de la jeune femme et qui malgré des dehors fantasques, sera régulièrement sa meilleure alliée... Avec eux, nous allons pouvoir voir bien des aspects de la vie à cette époque trouble. 

De plus, Ursula, grâce ou à cause de ses pressentiments, va connaitre diverses expériences, souvent traumatisantes par contre. Ainsi, elle avortera de façon illégale, ce qui de fils en aiguille la mènera à épouser un homme violent (cette vie-là ne fut réellement pas facile, autant le dire), ou encore, elle rencontrera Hitler dans le Berg puisqu'elle sera amie avec Eva Braun et découvrira la seconde guerre mondiale côté civil allemand. Elle fera partie des ilotiers durant les bombardements de Londres, découvrant la guerre dans toute son infâmie...

Au fur et à mesure des vies d'Ursula, on s'attache à elle, on cherche les clins d'oeil à ces autres vies, la rencontre avec une personne venu d'ailleurs, un endroit vu de diverse manière, les pas de la jeune femme qui la conduise sans qu'elle ne le sache vers un endroit où elle est morte... Et on finit par ne plus lâcher le livre, parce que l'auteure réussit son pari de ne pas nous ennuyer, de faire une critique de la vie d'alors, de ses mœurs et coutumes et que nous lecteur, voulons finalement en savoir plus, toujours plus sur la manière dont Ursula va vivre. Et voilà 515 pages de passer sans s'en rendre compte avec l'étonnement d'arriver à la fin du livre, parce qu'on aura bien continuer une ou deux vies de plus avec Ursula.



 

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