jeudi 5 mars 2015

L'Hiverrier, Terry Pratchett

Parce que je suis au ski, il me fallait une lecture en rapport avec la neige. Forcément, Pratchett et la jeune Tiphaine Patraque me semblaient tout indiqués pour cela, surtout que depuis un Chapeau de Ciel, cela fait un an et demi que je n'avais pas lu ses aventures à la jeune sorcière.

L'Hiverrier, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Date de parution : 2015
Titre en VO : Wintersmith
Année de parution en VO : 2006
Nombre de pages : 410

A lire si :
- Vous aimez les aventures de Tiphaine Patraque
- Vous aimez les sorcières de Pratchett
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si :

- Vous n'aimez pas les Nac Mac Feegle et leur parlé très imager

Présentation de l'éditeur :

L'esprit de l'hiver s'est épris de Tiphaine Patraque. Il lui offre des icebergs, se déclare par des avalanches et la couvre de flocons témoignages d amour un peu rudes pour une apprentie sorcière de treize ans, mais qui ne manquent pas de... fraîcheur.
« Miyards ! »
Ah! oui, et revoici les Nac mac Feegle, les ch tits hommes libres, venus donner un coup de main, que ça lui plaise ou non. Car si Tiphaine ne fait pas entendre raison à son soupirant, il n y aura plus jamais de printemps.

Mon avis 

C'est avec émotion que je rédige aujourd'hui cet article. Hier (jour de mon anniversaire qui plus est), Sir Terry Pratchett nous a quitté. Autant dire que cela m'a beaucoup touché, Pratchett étant un auteur important pour moi. J'ai encore du mal à me dire que le Disque Monde et ses habitants sont orphelins, tout comme nous, lecteur. La mort n'était pas pour lui un personnage terrifiant. J'imagine que c'est lui (1) qui est venu le chercher et qu'il a fait son voyage vers l'autre monde le plus paisiblement du monde. Sir Pratchett, vous allez me manquer. 

Je n'aurais pas cru que je lirais l'Hiverrier juste avant la mort de son auteur. Je n'aurais pas non plus penser que cela sera une sorte d'hommage pour la peine. Ce  fut pourtant le cas, et ce livre prend soudain un tournant sentimental auquel je ne m'attendais pas. Mais ma vie littéraire continue, et je sais que j'ai encore un bon paquet de roman du Disque Monde à lire. Alors, c'est parti pour l'avis pour celui-ci.

Tiphaine ne se trouve plus dans ses collines. Elle est partie du côté de Lancre pour étudier et devenir une bonne sorcière. Pour cela, elle vit chez Mademoiselle Trahison auprès de qui elle apprend. Mais voilà qu'un soir, la vieille femme la mène voir la dans Morris Noire, celle qui annonce l'hiver. Or, notre jeune amie va y prendre part, attirant ainsi sur elle l'attention de l'Hiverrier, l'esprit de l'hiver, qui la prend pour la Dame de l'été. Amoureux d'elle, il va plonger le pays dans un hiver éternel à l'effigie de la jeune fille. Tiphaine va devoir remettre l'équilibre en place. Mais Mademoiselle Trahison va mourir et elle va aussi devoir aider sa remplançante, Anagramma à devenir une vraie sorcière. Heureusement pour elle, les Nac Mac Feegle, Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg, Miss Tique et Roland (qu'elle a sauvé dans le tome précédent de la reine de fée) vont lui venir en aide (enfin, aide, si l'on veut de la part de Mémé).

Je trouve que ce tome-là de Tiphaine fait vraiment le lien avec l'arc des Sorcières dans les Annales du Disque Monde, bien plus que les deux premiers. Il faut dire que la jeune fille se trouve dans leur territoire et qu'elles ont une place importante dans ce tome. Ce qui personnellement me plait beaucoup, j'ai un faible pour Mémé et Nounou. C'est aussi un tome un peu plus mature pour Tiphaine. On passe du livre purement jeunesse à quelques choses d'un peu plus YA, si je puis dire, avec des thèmes qu'on retrouverait dans ce genre-là. Tiphaine va découvrir les affres de l'amour, ceux de l'amitié et finalement ceux d'une jeune fille de quatorze ans.

L'hiver se trouve en première ligne dans ce tome avec l'Hiverrier. L'esprit de l'hiver tombe amoureux de Tiphaine, ce qu'elle n'a pas voulu, et va tout faire pour lui plaire. Tout jusqu'à vouloir devenir humain. Là aussi, c'est un thème déjà vu dans les Annales (les Golems de Pieds D'Argile) mais il est traité d'une autre manière, ne donnant pas d'impression de déjà vu. L'approche jeunesse y aide aussi. J'ai trouvé l'Hiverrier particulièrement réussi et finalement peut-être plus humain que certains autres personnages. De plus, les cadeaux qu'il fait à Tiphaine m'ont souvent fait rire (les flocons Tiphaine, les iceberg Tiphaine...). Et puis, il n'y a pas à dire, Nounou Ogg qui explique à Tiphaine les choses de l'amour... C'est juste à mourir de rire. Surtout quand la jeune fille se défend d'être la petite amie de Roland. 

Mais si l'Hiverrier est au centre de l'histoire, elle n'est pas composé que de lui. Tiphaine va avoir à faire avec le deuil (la vieillée funébre de Mademoiselle Trahison, encore vivante à ce moment-là est assez énorme) et la mort. Ici, la tendresse est toujours présente et la Mort reste ce personnage tellement bienveillant au final. Elle va aussi devoir aidé Anagramma (déjà rencontré dans un épisode des sorcières) à devenir la nouvelle sorcière de la chaumière Trahison. Et autant dire que cela n'est pas de tout repos pour elle, la jeune sorcière ne connaissant au final pas grand chose. Elle finira par y arriver, avec l'aide des autres apprenties sorcières mais aussi du Pipo.

Comme toujours les personnages sont les plus importants dans un roman de Pratchett. Si Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg sont égales à elles-même (pour mon plus grand bonheur), les autres sorcières sont tout aussi drôle, particulièrement Mademoiselle Trahison, vieille femme de 113 ans qui utilisent le Pipo aussi bien que Mémé pour arriver à ses fins avec les villageois dont elle a la charge. Les Nac Mac Feegle ne sont pas en reste. Ils sont l'élèment comique par excellence des aventures de Tiphaine. J'aime beaucoup beaucoup ces petits monstres bleus qui n'ont peur que d'une chose, la lecture. L'humour est quant à lui toujour aussi présent, même si je trouve qu'il est moins cinglant que d'habitude, l'effet jeunesse surement. 

Pour finir, j'ai encore beaucoup ri en lisant ce tome des aventures de Tiphaine Patraque. C'est une série que j'apprécie tout autant que les Annales (dont elle fait partie sans en faire vraiment partie en fait puisque plus jeunesse que le reste). 

(1)) La Mort est un mâle neccessaire.



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