vendredi 13 novembre 2020

L'Illusion, Maxime Chattam

Et voilà, le Chattam de l'année est déjà lu. Après un thriller bien à l'américaine, nous revoilà en France, plus précisément dans les Alpes avec un roman qui fait un petit peu froid dans le dos tout de même.

L'Illusion, Maxime Chattam

Editeur : Albin Michel
Collection : 
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 464

A lire si :
- Vous aimez les huis-clos
- Vous appréciez les tours de magie
- Vous aimez bien vous faire un peu peur

A ne pas lire si :
- C'est le soir, il est tard et vous êtes seul (et peureux)
- Vous n'aimez pas avoir trop peur

Présentation de l'éditeur : 

Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l'été.
Ne reste qu'une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d'arriver, mais déjà, quelque chose l'inquiète. Ce sentiment d'être épié, ces "visions" qui le hantent, cette disparition soudaine...
Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs?
Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu'à douter de sa raison...
Bienvenue à Val Quarios, une "jolie petite station familiale" ou la mort rôde avec la gourmandise d'une tempête d'été.

Mon avis

En prenant en main le roman, je me suis presque de suite dit que la couverture faisait quand même très Shinning. Or, j'ai adoré le roman de King, son sentiment d'isolement, son fantastique distillé petit à petit et les frisons qu'il m'a causé. Je me suis demandée si Maxime Chattam allait être à la hauteur de ce que je voyais avec cette couverture. Savoir que sans même l'avoir ouvert, je commençais déjà à le comparer à un des romans du Maître de l'Horreur, c'était déjà quelque chose. Arrive le premier chapitre et cette impression qui reste. Je vais lire un Shinning-Like, mais dans les Alpes, en été et avec un peu plus de personnages. Même le personnage principal a des relents de Jack Torrance, l'alcool en moins. Autant dire que j'ai été assez surprise. Je compare souvent les deux auteurs parce qu'ils ont le même style d'histoire, surtout lorsque Chattam s'aventure comme cela dans l'horreur, mais jusque là, il n'y avait pas autant de chose en commun dès le départ. J'ai eu un peu peur d'un manque d'inspiration ou quelque chose comme ça. Et puis, j'ai continué ma lecture, et j'ai trouvé la patte de Maxime Chattam, et finalement, le coup du Shinning-Like, c'est surtout pour l'hommage (et heureusement). Il n'empêche qu'on ne se mentira pas, c'est un hommage quand même et il est plutôt bien fait.

Mais revenons à l'Illusion. Hugo est acteur-auteur, il s'est séparé de sa compagne trois mois plus tôt après sept ans de vie commune, n'a pas ou plus d'amis, déprime comme pas possible et se replie sur lui-même. Alors, la petite annonce pour aller bosser dans une station de ski durant l'été, loin de tout, ça avait grave l'air fait pour lui. C'est comme ça qu'il se retrouve à Val Quarios, avec une douzaine de personnes pour cinq mois. Parfait pour se ressourcer, se retrouver. Mais dès sa première semaine, l'une des saisonnières disparait de manière pour le moins étrange. Hugo a des visions, son imagination prend régulièrement le dessus, lui montrant des choses terrifiantes. Et il y a les guirlandes d'os dans la sapinière aussi.  Sans parler de l'étrange propriétaire de la station, Lucien Strafa, un prestidigitateur de génie ayant disparu de la scène voilà plus de 40 ans. Et si tout était de sa faute ? Et si le vieux magicien vivant dans le manoir à côté avait vendu son âme au diable ?

Tout est fait pour que l'angoisse monte petit à petit. J'ai dévoré le livre, tournant les pages sans m'arrêter. J'ai eu envie de savoir qui était Strafa, ce qu'il se passait, comment ça se passait. Je voulais découvrir le secret de cette Illusion, et ça, même si parfois Hugo m'agaçait, même si j'ai eu l'impression de redite, souvent. Même si les personnages ne m'ont pas tant touché que ça. Ils sont d'ailleurs à peu prés inexistant tant on suit Hugo et que pour lui, seule compte Lilly, et peut-être un peu Jina, les deux seules à partager son avis. En fait, je me suis concentrée sur les illusions du roman. Sur la partie fantastique qui s'écoule petit à petit, sur l'avancée de l'intrigue (même si c'est parfois un peu laborieux tant Hugo m'a parut parano)(en même temps, il a de quoi). Et là, ça fonctionne pour moi. 

Il faut dire que l'auteur la distille goutte par goutte, de manière à nous demander si c'est la réalité ou non. Tout comme son personnage, nous finissons par tomber dans une sorte de paranoïa intense, suspectant tout et tout le monde. L'illusion devient parfaite. Et elle aurait pu le rester. Parce qu'on entre dans le gros bémol du roman pour moi, sa fin. Sans la dévoiler, elle dévoile tout. Le pourquoi mais encore plus le comment. Et ça m'ennuie un peu. Le roman est conçu comme un tour de magie. Or un magicien ne révèle jamais ses tours et secrets. Du coup, le dernier chapitre (pas l'épilogue par contre), m'a semblé de trop. Et il a fait retomber le soufflet chez moi. Dommage parce que j'avais quand même un presque sans faute (et ça malgré le caractère d'Hugo et la non existence des autres).

Au final, c'est donc un roman qui se laisse lire plutôt bien, pas forcément flippant à sa lecture mais qui laisse une bonne impression, surtout dès qu'il fait noir (je suis quelqu'un qui cogite beaucoup la nuit, ça aide). Je trouve sa fin trop prévisible, et franchement, je me serais arrêtée un chapitre plus tôt si j'avais su. Ce n'est pas le meilleur Chattam que j'ai lu pour le moment (Le Signal est drôlement plus intéressant si on veut rester dans l'horrifique) mais ça se laisse bien lire. 

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