mercredi 19 mars 2014

Une place à prendre, J.K. Rowling

Il m'aura fallu un peu de temps pour finir ce livre, qui pourtant est des plus interessants. Il faut dire que madame Rowling y a mit tout son talent de conteuse de sentiments et qu'elle a décidé de ne pas avoir un seul héros mais bien des personnages.

Une place à Prendre, J.K Rowling

Éditeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : A casual Vacancy
Année de parution en VO : 2012
Nombre de pages : 790

A lire si :
- Vous aimez suivre plusieurs personnages en même temps
- Vous aimez les histoires qui pourraient bien être réelle

A ne pas lire si :
- Vous voulez lire du Harry Potter.

Présentation de l'éditeur :

Bienvenue à Pagford, petit bourgade en apparence idyllique. 
Un notable meurt. Sa place est à prendre...
Comédie de moeurs, tragédie teintée d'humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce formidable roman confirme le talent d'un écrivain prodige.

Mon avis

Je fais partie, si je peux dire, de la génération Harry Potter. Mais à l'inverse de beaucoup, j'ai lu les livres en deux mois, du premier au dernier, les deux mois juste avant la sortie du dernier. Je ne les ai jamais relu, je n'ai pas fait de fixation dessus, j'ai même apprécié les films. Bref, je ne suis pas une fervente admiratrice du sorcier à la cicatrice. Pourtant, j'ai vraiment aimé ce que madame Rowling avait écrit, appréciant surtout cette manière qu'elle avait de mettre en avant les personnages plus que son histoire. Et c'est ce que l'on trouve ici, dans cette Place à prendre. Nous vous attendez pas à de la magie, ni même à un peu de surnaturel, il n'y en a pas. Ici, il n'y a que des hommes et des femmes vivant tous avec des secrets plus ou moins avouable.

Pagford est une petite ville anglaise comme il y en a tant, comme on pourrait même en trouver en France, ou partout dans le monde. Elle est charmante, presque idyllique, les gens s'y sentent bien, l'aiment. Mais suite à la mort de l'un des conseillers paroissiaux (une sorte de conseil municipal pour ville de petite envergure), les langues se délient, les sentiments bons ou mauvais reviennent et nous voilà embarqués dans les intrigues "normales" d'une petite ville. La jalousie se fait sentir, les secrets sont dévoilés. L'élection du nouveau conseiller promet alors d'être des plus mouvementés.

Le talent de l'auteure se fait sentir dès le début, même si celui-ci peut paraitre lent. A vrai dire, je ne vais pas mentir, il est lent, et il faut attendre un bon quart pour entrer réellement dans l'histoire. Il faut aussi dire que ce quart là va servir à nous présenter tous les personnages importants (ou non) de Pragford, ceux que nous allons accompagner durant quasiment 800 pages. J.K. Rowling nous prouve alors une fois de plus l'importance qu'elle met à décrire les sentiments de ces personnages, leur envies, leur jalousie, leur passion. De façon détaillée, mais toujours très juste, elle va nous dresser des portraits pas toujours flatteurs.

Les personnages du livre ne sont pas des gentils. Aucun d'eux, à part peut-être Barry Fairbrother, le mort dont la présence va hanter tout le roman. Nous allons découvrir un père violent, un autre souffrant de TOC, une mère à la ramasse, des enfants cruels entre eux et avec les adultes, des pipelettes dont la préoccupation première reste d'écouter les ragots, des drogués, des trop sur d'eux... Tout un panel de gens ayant les pires des défauts et les cachant généralement très bien en dehors du cercle familial. Le seul problème à cela reste qu'on ne trouve finalement aucun personnage à qui s’identifier, de qui on pourrait se sentir proche. Par contre, on en plaint beaucoup, surtout un ou deux, en fait.

Parfois, j'ai eu l'impression d'être une espèce de voyeur, rentrant dans l'intimidé des gens, découvrant le pire chez eux sans entrevoir, ou alors si peut, ce qui pourrait en faire tout de même des gens bons. C'est aussi l'un des talents de J.K. Rowling, déjà entr’aperçu dans sa saga Harry Potter. Sauf que dans HP, elle était aussi capable de nous montrer le bon, surement à cause de la partie jeunesse de son héros. Ici, comme je le disais, on ne le voit que très peu, même Fairbrother ne parait pas si bon que cela et finalement, seule Sukhvinder, jeune fille rabaissée par sa mère, qui se mutile et ne supporte plus sa vie, va prendre la place de héros.

Le talent de l'auteure se voit aussi à la vitesse à laquelle j'ai pu passé du rire (pas souvent pourtant) aux larmes et inversement. Les sentiments sont bien présents, prenant le pas sur l'histoire parfois (des fois un peu trop par contre). Elle nous permet de ne pas avoir d'avis strict sur tel ou tel personnage, de ne pas voir que le mal qu'elle dépeint de manière si réelle. Elle nous montre alors la nature de l'homme, telle surement qu'elle la voit (dois-je rappeler que la vie de J.K. Rowling ne fut pas un long fleuve tranquille avant la parution de Harry Potter ?), à la fois bonne et mauvaise, à la fois forte et faible. Je trouve d'ailleurs que tout cela se voit parfaitement avec le personnages de Samantha, quarantenaire dont les rêves ont été brisés par la naissance de sa fille, par sa belle-famille et par un mari voulant trop plaire à ses parents, mais aussi par l'alcool qu'elle apprécie un peu trop. On comprend alors pourquoi justement l'alcool et pourquoi il semble lui permettre de se retrouver elle. Le personnage de Terri, dans une certaine mesure nous le fait aussi comprendre. D'ailleurs, autant le dire, les personnages les plus intéressants d'une Place à Prendre, restent les femmes.

Au final, j'aime la façon d'écrire de l'auteure et qu'en fait, son histoire en vaut la peine, tout comme ses personnages et l'analyse qu'elle fait des humains, même si elle ne prend que leur mauvais côté. Elle nous prouve qu'elle est une très bonne auteure et qu'elle a su passé au dessus du succès de sa saga jeunesse pour livrer un roman adulte plutôt bon. Après, je comprends aussi à présent pourquoi tant de personne ont été déçue d'une Place à Prendre, qui s'éloigne tout de même beaucoup, au niveau de l'histoire de Harry Potter. Pourtant, si on relis les tomes du sorcier, on peut se rendre compte qu'elle n'a pas vraiment changé sa manière d'écrire, juste son sujet et le genre du roman.

2 commentaires:

  1. C’est clair qu’au niveau du sujet, on ne pouvait pas faire plus éloigné qu’Harry Potter… !

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    1. Ah oui, c'est sur ce que ça change beaucoup ! Mais je trouve que ça nous prouve que Rowling est vraiment une bonne auteure capable de sortir d'un univers et d'un genre pour nous écrire un bon roman.

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