mercredi 22 avril 2015

Les Vagues, Virginia Woolf

Après Promenade au Phare, je continue ma découverte de Virginia Woolf, en passe de devenir l'un de mes auteurs classiques préférés. Je suis terriblement sensible à ses mots.

Les Vagues, Virginia Woolf

Editeur : Folio
Collection : Classique
Année de parution : 2012 pour cette édition
Titre en VO : The waves
Année de parution en VO : 1931
Nombre de pages : 428

A lire si :
- Vous voulez lire quelque chose d'un peu différent d'un roman
- Les soliloques ne vous dérangent pas
- Qu'il n'y ai pas d'"intrigue" non plus

A ne pas lire
-Pour les raisons citées plus haut.

Présentation de l'éditeur :

Six personnes, trois hommes et trois femmes, se quittent au sortir du collège et se retrouvent à différentes étapes de leur vie, sans jamais véritablement se rencontrer.
Perceval, dont la figure mystérieuse se précise au fil des pages, constitue le lien qui les rattache progressivement l'un à l'autre. Dans ce récit ponctué par la course du soleil, le flux et le reflux des vagues, Virginia Woolf suit les cheminements tortueux de la pensée humaine. Imposant un rythme qui conduit parfois au vertige, elle donne une stupéfiante démonstration de la solitude de l'être, ses illusions et désillusions, sa tendresse et sa cruauté.

Mon avis

Parler des Vagues est assez compliqué. Il faut dire que le roman ne rentre pas vraiment dans les schémas classiques. Ici, point de narration, pas vraiment d'intrigue non plus, si ce n'est le déroulement de plusieurs vies. Cela rend le livre assez dur à aborder au début, mais rapidement, on se prend au jeu.

La première difficulté reste que le récit est composé de soliloques, ceux de six personnes différentes, qui se répondent entre eux par les événements qu'ils racontent, par les sentiments qu'ils s'inspirent les uns et les autres. Ces, souvent longs, soliloques, forment donc le récit en lui-même, lui donnant une toute autre dimension. En fait, c'est assez comparable à Promenade au Phare, où l'on suivait les pensées des personnages. Ici, c'est la même chose, sauf qu'ici, nous avons une petite indication de la personne qui nous parle. Si ce procédé peut-être déroutant au début, on s'y fait rapidement et finalement, on prend plaisir à lire ce genre de livre. D'ailleurs, Virginia Woolf ne voulait pas en faire un roman normal, elle voulait que cela soit un poem-play, un roman-poème, une chose qui sorte de l'ordinaire. Et il faut bien le dire, il y a dans les Vagues quelque chose de très poétique. Que se soit dans les mots, leur enchaînement, leur sens, tout est fait pour que nous lisions ici un poème en prose. Les diverses époques sont séparés par des interludes. Eux vont se concentrer sur une seule journée, quelque par au bord de la mer, dans une maison semblable à celle de Promenade au Phare

Mais les Vagues, ce n'est pas juste un roman, un poème ou un hybride entre les deux. C'est aussi une autobiographie romancée de l'auteure qui a mis beaucoup d'elle dans ses personnages, comme si finalement, bien qu'inspiré souvent de personnes de son entourage, ce ne sont que des facettes d'elle-même. D'ailleurs rapidement, on pourrait se dire que Neville, Bernard, Louis, Susan, Jinny et Rhoda ne sont finalement qu'une seule et même personne, qu'ils en forment la personnalité, complexe. Cette impression est accentuée par la manière dont les soliloques se répondent, reprennent certaines parties. Et puis, il y a aussi cette partie qui confronte le poète, en la personne de Neville, et le faiseur d'histoire, en celle de Bernard. Les deux visions se heurtent régulièrement, se croisent et parfois se rejoignent. La vision que Woolf peut avoir des deux est des plus intéressantes, n'en considérant pas un mieux que l'autre (ou pire) et offrant une bien belle analyse voire même critiques sur les deux. 

Pour finir, j'ai été une nouvelle fois emportée par Virginia Woolf, sa sensiblerie, cette manière de peintre la société qui l'entoure ( a tel point que j'ai à présent deux nouveaux Woolf dans la PAL et que j'en aurais bien pris un peu plus). 




3 commentaires:

  1. Aaah Virgina Wolf, ça fait longtemps que je veux me lancer et ton avis me conforme dans cette idée^^

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  2. C'est vraiment une auteure intéressante qui a des idées vachement modernes pour son époque et qui ne sont pas si éloignées de ce que l'on peut voir maintenant. Après, j'avoue que les Vagues n'est peut-être pas le roman avec lequel il faut commencer à cause de sa structure qui peut un peu dérangé sur le début du livre.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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