Depuis que j'ai lu No et Moi, j'avais envie d'en découvrir plus sur son auteure. J'avais hésité entre Rien ne s'oppose à la nuit et les Heures Souterraines pour finalement prendre le plus récent des deux, dont l'histoire sur la quatrième de couverture me plaisait un peu plus.
Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan
Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2013 pour mon édition, 2011 pour l'originale
Nombre de pages : 408
A lire si :
- Vous aimez les biographies/autobiographies
- Vous aimez pouvoir lire les réfléxions de l'auteur
A ne pas lire si :
- Vous voulez de la pure fiction
Présentation de l'éditeur :
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus
tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous
constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à
l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser
les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la
nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux
hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes
recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans
mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de
plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du
désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant
d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du
silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit
de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances
narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi
vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au
cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux
côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos
failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec
force.
Mon avis :
Je lis rarement de biographie, encore moins d'autobiographie. A la base, c'est un genre que je n'aime pas beaucoup. Mais ici, c'était autre chose. Oui il y a l'aspect biographie, l'aspect autobiographie mais pas que. Ici, Delphine de Vigan nous offre aussi sa vision de ce qu'elle écrit, ses doutes, ses peurs, le pourquoi elle fait ça.
Passons d'abord sur l'aspect biographique, que se soit lorsqu'elle nous conte l'histoire de Lucile, sa mère, à la troisième personne ou qu'elle passe à la première, une fois qu'elle est née. J'ai apprécié ces parties pour leur histoire. Car l'histoire de Lucille n'est pas simple. La famille de Lucile vit dans la souffrance, celle de la mort d'un enfant, de l'autorité du père, de la vie en générale. Outre cela, on découvre aussi une époque, une ambiance, que Delphine de Vigan a su rentrer sans tomber dans le patho, et cela aurait été très facile pour elle. J'ai aimé découvrir les personnages, voir comment toute la famille évolue à partir d'un évènement qui chamboulera à tous leur vie. J'ai apprécié suivre Lucile, ses frères et sœurs dans leur vie grâce à toutes les anecdotes que nous livre Delphine de Vigan. J'ai eu l'impression de lire un vrai roman, non pas une biographie (le fait que la mère de Delphine de Vigan ne soit pas une personne connue y joue aussi).
Mais ce que j'ai vraiment le plus aimé dans le livre, ce sont toutes les parties entre l'histoire, celle où l'auteure nous livre le pourquoi. Pourquoi elle écrit ça, pourquoi l'histoire de Lucile l'a hante, pourquoi il lui fallait écrire, pourquoi au final, elle comprendra les gestes de sa mère ou pas. J'ai aimé lire son cheminement. On découvre plus que la femme Lucile, on découvre aussi comment elle était vu par sa fille, comment elle a été mère, malgré sa maladie. C'est un témoignage fort que nous livre l'auteure dans cette partie qui s'entremêle avec l'histoire de sa mère. Mais c'est aussi une leçon sur l'écriture. Ce qu'elle apporte, ce qu'elle fait ressortir. C'est vraiment une partie particulièrement intéressante par son contenu mais aussi par son placement dans le texte. En effet, elle coupe le texte, le structure. Elle nous donne des indications que Delphine de Vigan ne donne pas dans l'histoire, les réactions de ses proches face à son initiative, ce qu'elle pense de toute ça.
Au final, j'ai aimé lire le livre, autant pour la partie "histoire biographique" que pour celle "pourquoi ?". La vie de Lucille et de sa famille n'étant pas faite que de petits bonheurs, mais de beaucoup de petits et grands malheurs qui la rendront comme elle est et qui lui feront faire son dernier geste. Et puis, toute la partie du pourquoi, qui documente parfaitement tout ça, qui donne sa dimension à ce livre.
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