mardi 10 juin 2014

Arcadia, Intégrale, Fabrice Colin

Je n'ai pas lu de livre de Fabrice Colin depuis Comme des Fantômes, en 2012 (c'était au tout début du blog, ça date quand même). A l'occasion du dernier mois du cuivre, Bragelonne a sorti l'intégrale d'Arcadia, je me suis dit que c'était une bonne occasion pour relire du Colin

Arcadia, Intégrale, Fabrice Colin

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 360

A lire si :
- Vous voulez un texte onirique
- Vous voulez une revisite des légendes arthuriennes et du Londres de l'époque victorienne

A ne pas lire si :
- Vous voulez un récit qui se tient du début à la fin
- Vous n'aimez pas les changements de point de vue, de personnage, de narration

Présentation de l'éditeur

« Votre âme s’est étourdie aux lumières de Londres, et vous avez oublié que Camelot était le coeur d’Arcadia… » Londres, 1872. Dans le monde d’Arcadia, la réalité a les couleurs du rêve : un royaume idéal, baigné de féerie arthurienne, dans lequel les ministres sont poètes et les artistes sont rois, où le futur est tabou et la mort improbable. Un jour pourtant, d’étranges présages viennent troubler la sérénité de la belle capitale. Neige bleutée, vaisseau fantôme… Le peintre Rossetti et ses amis se sentent mystérieusement concernés. Cent quarante ans plus tard, dans un Paris agonisant plongé sous les eaux, quatre jeunes gens férus d’art victorien entendent le même appel, et s’apprêtent à déchirer le voile qui sépare les deux mondes.

Mon avis :

Je dois bien avouer que j'ai du mal à trouver comment commencer cet avis. Il faut dire qu'Arcadia est un livre pour le moins étrange. Il mélange tant de chose, suit son propre cours qu'au final, je ne sais trop par où commencer. Donc je m'excuse par avance si cet avis ressemble à un gros fourre-tout.

Aracadia, donc, est un diptyque fantastique qui mêlent allégrement fantastique donc, légendes arthuriennes, Alice au pays des Merveilles mais aussi de rêves, du steampunk (à petite dose par contre) et d'art. Bref, un joli mélange qui donne un livre des plus étranges à lire et surtout qui pourrait malheureusement en perdre plus d'un en route. Car bien qu'il suive une "vraie" histoire, on se retrouve vite perdu entre Arcadia, notre monde (du moins ce qu'il pourrait être), le rêve et le reste. 

Arcadia commence de manière très étrange. D'abord, on suit les derniers moments d'un poète, puis nous passons aux quatre principaux personnages, Rossetti, les Morris, Jane et William et Swinburne. Pour ceux qui connaissent le mouvement Préraphaelite, les noms ne doivent pas être inconnu. J'avoue que pour moi, ils l'étaient (mais du coup, je me suis un peu penché sur le dit mouvement). Leur monde nous parait de suite étrange, et c'est bien le cas. Il faut dire qu'ils vivent à Arcadia où la magie existe toujours et où les Sidhe côtoient les humains normaux. Puis, on passe à un autre groupe, celui qui vit à notre époque, dans ce qui pourrait être notre monde. A partir de là, l'histoire prend déjà un peu plus forme et bien que le lecteur puisse toujours être perdu, il commence à comprendre ce qu'il se passe. Ensuite, une fois les fondations posées, si l'on peut dire, c'est partie pour la grande aventure.

Une grande aventure qui m'a beaucoup fait penser à Alice au Pays des Merveilles et de l'Autre Côté du Miroir, dont nous retrouvons d'ailleurs l'auteur dans le livre ainsi que son Dodo. Tout semble parfaitement irréel, absurde pour certaines choses. On ne sait plus où se fini la réalité et ou commence le rêve. A certain moment, je me suis même demandé si notre "réalité" n'était pas le rêve d'Arcadia et non l'inverse. Cette impression de rêve est d'autant plus forte qu'elle est servie par l'écriture de Fabrice Colin, une écriture très poétique, très onirique.

Au final, je dois dire que j'ai beaucoup aimé Arcadia, son monde, ce mélange tellement étrange et la poésie qui en découle. J'avoue mettre perdue plus d'une fois dedans, à relire certains passages, à m'imaginer un monde aussi étrange et beau que celui d'Arcadia. Je pense ne pas avoir commencé par le roman le plus facile de Fabrice Colin, mais cela me conforte dans l'idée que je mettais faite à la lecture de Comme des Fantomes de l'auteur et de ses récits.


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