vendredi 29 mai 2015

Bonjour Tristesse, Françoise Sagan

En ce moment, je quitte un peu la SFFF en papier pour "rattraper" le temps perdu avec la littérature blanche et plus particulièrement les auteurs classiques ou cultes. D'ailleurs, je ne sais pas ou mettre Sagan, dans le classique ou le culte ? 

Bonjour Tristesse, Françoise Sagan

Editeur : Pocket
Collection : 
Année de parution : 1954
Nombre de pages : 160

A lire si :
- Vous voulez une lecture rapide
- Vous aimez vous plonger dans la vie en 1950

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de dérangeant (à notre époque du moins)

Présentation de l'éditeur : 


La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. 
La visite d'une femme de coeur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. 
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. la deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir. 


Mon avis

Bonjour Tristesse, à sa sortie, fut jugé comme dérangeant. Il faut dire que pour l'époque, le récit sort des terres battues et offre une jeune héroïne surement très contraire à ce que l'on attend d'une jeune fille de dix-sept ans. Cécile vit seule avec son père. Les deux ont une vie plutôt dissolue et libre. Lui est un séducteur, incapable de garder la même femme plus de six mois, elle vit sa vie telle une fêtarde. Ils vont partir en vacances avec la copine du moment du père, Elsa. Si tout se passe pour le mieux au début, leur tranquillité va être mise à l'épreuve par l'arrivée d'Anne, femme à l'opposé d'eux. Rapidement, Anne va se faire sa place, éjecter Elsa, faire en sorte que Cécile travaille son bac et ne voit plus Cyril, le jeune homme dont elle est tombée amoureuse. Cela ne va pas plaire à la jeune fille qui va alors imaginer un complot pour retrouver sa vie d'avant.

A la vue de mon résumé, je suis persuadée qu'on peut se demander en quoi le livre est sulfureux. Et je dois avouer que pour nous, à notre époque, les mœurs de 1950 nous semblent bien lointaines. La vie du père de Cécile ne nous semble finalement pas si dissolue que cela, ni même celle de sa fille. Le petit jeu auquel la jeune fille va se livrer ne nous semble pas non plus si étrange. Mais cela, ce n'est que si l'on reste en surface du livre. D'ailleurs, il est tellement court et rapide à lire, avec cet été qui semble presque anecdotique pour nous, qu'on pourrait très bien passé outre l'autre message.

L'autre message, c'est le féminisme. Parce que ce roman-là, le premier de Sagan en est emplie. Pas forcément de la "lutte" comme on le connait à présent, mais d'un autre féminisme, celui qui va donner le notre. La première figure de celui-ci, c'est Cécile elle-même, ses dix-sept ans, son amour pour un garçon de dix ans de plus qu'elle et pour une vie qu'elle compte vivre comme elle l'entend et non comme les hommes de la société le veulent. L'autre c'est Anne. Anne par qui tout arrive. Anne qui lui fait comprendre que si elle veut quelque chose, elle ne peut compter que sur elle. Je pense que c'est en cela que le livre tire sa richesse de nos jours, même s'il faut pouvoir passer le premier degrés de lecture.

Au final, je ne sais pourtant pas quoi penser de ce Bonjour Tristesse. Comme souvent avec des livres tant aimés par tant de monde, j'ai l'impression d'être passé à côté. Il se vit vite ce roman (160 pages, écrit en très gros), il s'avale et se digère peut-être un peu trop vite. J'ai failli, mais vraiment, passer totalement à côté. Et même maintenant, je me demande si ce n'est toujours pas le cas. Pourtant, Sagan écrit d'une manière que j'apprécie, son histoire, cette opposition entre cruauté et désir, entre remord et plaisir et son dénouement, tant à l'image de Cécile. Mais peut-être va-t-il finalement trop vite sur beaucoup de chose et je n'ai pu m'y plonger comme je l'aurais voulu.

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