lundi 4 mai 2015

Nevermind, 13 nouvelles grunge et noires, Collectif

L'année de la sortie de Nevermind, je n'avais que cinq ans. Je n'ai découvert réellement le groupe que quelques dix ans plus tard. J'ai avec Nirvana quelques souvenirs plutôt sympa. Alors lorsque j'ai croisé ce recueil à la librairie, je me suis dis que ça serait bien sympa de le lire.

Nevermind, 13 nouvelles grunge et noires, Collectif

Editeur : Buchet Chastel
Collection :/
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 168

A lire si :
- Vous voulez retrouver un peu de l'esprit Nirvana
- Vous voulez des nouvelles un peu noires

A ne pas lire si :
- Vous voulez du tout noir
- Vous voulez uniquement du Kurt Cobain

Présentation de l'éditeur :

1991. Le monde entier découvre un bébé plongeant dans une piscine pour attraper un billet d’un dollar, accroché au bout d’un hameçon. Dans son sillage, il entraîne toute une génération, conquise par la force incontestable du grunge de Nirvana, dont cet enfant illustre la pochette du deuxième album. Vingt-deux ans après, Nevermind demeure un album culte du XXe siècle et Kurt Cobain une icône éternelle. En hommage à ce monument du rock alternatif, treize écrivains français signent autant de nouvelles inédites, grunge et noires. Odeur de Teen Spirit garantie.

Mon avis

Commençons par les nouvelles en elles-mêmes avant de parler du recueil. Comme d'habitude quoi.

Smells Like Teen Spirit, Caroline Sers
La première nouvelle du recueil nous plonge dans une maison de retraite. Un vieil homme qui ne demande qu'à mourir entame une rébellion après avoir vu son petit fils et s'être rendu compte qu'il devait lui donner l'impression d'être un dinosaure. Notre petit vieux devient alors un punk de maison de retraite. La nouvelle est plutôt amusante à lire, et sa chute juste délicieuse.

In Bloom, Nicolas Rouillé
Nous voici à Téhéran, à la suite de Roshanak. La jeune fille écoute la radio en cachette et voilà qu'elle découvre un chanteur qui va lui remuer les tripes. A tel point qu'elle va vouloir le faire découvrir à toute la ville, en commettant un attentat musical. L'analogie entre ce qu'elle va faire et les attentats suicides est vraiment forte, et finalement pas si éloigné de la réalité dans certains pays. En tout cas, la quête de liberté de cette jeune iranienne est touchante.

Come as you are, Marie Vindy
Marie Vindy nous entraine à la suite d'une photographe de presse, celle qui a l'exclusivité pour les photos de Nirvana, jusqu'à la maison de Kurt, où elle doit le convaincre de reprendre la tournée européenne. Une incursion plutôt sympa dans un pan de la vie du chanteur.

Breed, Ingrid Astier
Alors qu'il prépare un article sur les alpinistes de renom, un homme se laisse distraire par une belle demoiselle de rouge vêtu ainsi que par cette chanson de Nirvana qui lui colle aux basques. Et le voilà qui compare son coup de foudre pour la jeune avec une ascension dangereuse. Je l'avoue, ce n'est réellement pas ma nouvelle préférée du recueil

Lithium, Marion Chemin
Marion Chemin a écrit sa nouvelle en employant le "vous" de narration, ce qui nous plonge carrément dedans. Ici, nous devenons une jeune femme dans un hôpital psychiatrique. Seule, la voilà qui doit aider une petite vieille à aller aux toilettes. Une fois encore, la chute de la nouvelle, même si elle ne nous prend pas de cours, est juste délicieusement noire. L'une des nouvelles qui m'a le plus plut.

Polly, Frédéric Prilleux
Trois hommes ont kidnappé Polly, gagnante d'un télé-croché style la nouvelle Star. Ils comptent bien récupéré pas mal de fric avec la récompense. Mais rien ne se passe comme prévu. Les parents ne font rien et pire encore, Polly est en train de donner un concert dans son collège. Mais qui est donc l'affreuse gamine qu'ils ont enlevé ?

Territorial pissings, Mathias Moreau
La nouvelle de Mathias Moreau nous parle d'un SDF, défoncé au crack qui aurait été agent de groupe de rock. En parallèle, nous avons des pensées, surement celle du SDF, sur un ange blond (dans lequel on devine Kurt). Je dois bien avouer qu'elle fait partie des nouvelles qui m'ont le moins marqué (elle est les deux qui suivent pour tout dire).

Drain You, Cirylle Martinez
Drain You commence à l'hopital, plus précisement à la maternité où un bébé "vide" le second, comme dans la chanson dont la nouvelle porte le nom. Petit à petit, on va bifurquer vers Nirvana et ses chansons. Vers ce que le groupe a donné au monde, une espèce de nouvelle religion. C'est un texte assez instrospectif auquel il manque malheureusement un petit quelque chose pour qu'il marque.

Lounge Act, Guillaume de Prat
Lounge Act se présente comme une pièce de théatre, avec des paragraphes en acte. On y suit Amour Courtnez alors qu'elle rencontre Colin Kurt. Colin va s'amouracher d'elle à cause de son parfum, celui de Dui Cise mais voilà qu'elle va finir par le perdre et lui par se désinteresser d'elle.

Stay Away, Olivier Martinelli
Alvin est le seul fan de Nirvana dans sa petite ville américaine moyenne. Après une énième altercation avec les gros durs de son lycée, il décide de tailler la route pour rejoindre Kurt Cobain, avec qui il a un peu correspondu. Ici, on suit alternativement Alvin et Kurt lui-même, le jour où celui-ci se donna la mort.
Petit plus qui n'a rien à voir avec la nouvelle en elle-même, l'auteur est originaire de chez moi, et vit toujours dans notre si charmante petite ville.

On a Plain, Jean-Noël Levavasseur
Un routier est témoin d'une altercation entre un homme et une belle blonde dans une station service. La fille compte bien filer avec son camion, mais il réussit à embarquer dedans avant qu'elle ne mette les voiles. Commence pour eux un voyage sans réelle destination qui s'arrêtera dans un motel pourri. Mais attention, les jolies filles ne sont pas toute douce...

Something in the way, Stéphane Le Carre
Stéphane Le Carre décide de croiser Nirvana et le tueur en série qui a sévi sur la Green River (article Wikipedia). Nous suivons donc le fantôme de l'une de ses victimes, qui va nous raconter comment elle a finit par le rencontrer et mourir. C'est surement, pour moi, la nouvelle la plus noire du recueil et l'une des plus réussie aussi.

Endless, Nameless, Jean-luc Manet
Cette fois, c'est un Rottweiler que nous suivons. Abandonné quelques mois après sa naissance, il est recueilli durant quatre ans par un jeune marginal du nom de Kurt. Et puis Kurt va mourir, durant un hiver et le chien, après un passage à la SPA, va devenir gardien d'une fourrière. Et puis, un jour, il va rencontre une autre âme, qui lui rappele fort Kurt. Mais malheureusement, tous les humains ne sont pas aussi bon que Kurt...

Passons à présent au recueil en lui-même. D'abord, parlons des illustrations faites par Jean-Christophe Chauzy sont particulièrement plaisantes et surtout dans un style correspond bien avec l'esprit grunge de Nirvana (la couverture est aussi de lui, bien entendu). Ce qui n'est malheureusement pas le cas de toutes les nouvelles du recueil. Bien que chaque nouvelle porte le nom d'une des chansons de Nevermind, il s'avère que j'en ai trouvé un peu trop éloignée de l'"esprit" Nirvana ou du moins de la partie grunge et noire du sous titre. Certaines nouvelles ne m'ont absolument pas marquées (la preuve, il a fallu que j'en relise des passages à peine quelques jours plus tard pour l'avis). Du coup, cela en fait un recueil un peu bancal, malgré les très bonnes Lithium ou encore Somethine in the way. C'est bien dommage parce que l'idée est plaisante et que finalement, on y trouve tout de même son compte.

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