Ce livre, c'est à cause de Miss Duquenne que je l'ai lu. Elle en parle tellement bien. Et je dois dire que je n'avais jusque là pas lu de roman "adulte" de London. Ce fut une très très bonne découverte
Le Vagabond des Etoiles, Jack London
Editeur : Phebus
Collection : Libretto
Année de parution : 2000
Titre en VO : The Star Rover
Année de parution en VO : 1915
Nombre de pages : 390
A lire si :
- Vous voulez une belle histoire
- L'enfer des prisons de début 1900 ne vous fait pas peur
A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire simple
- Vous ne voulez pas de revendication
Présentation de l'éditeur :
Un condamné à mort attend son heure derrière les barreaux, et s'évade par la pensée en revivant ses "vies antérieures" ...
Légionnaire romain dans la Palestine de Jésus, pirate à bord d'un
vaisseau viking, bourgeois de Paris sous Louis XIII, époux d'une
princesse coréenne, gamin assistant au massacre d'une caravane de
pionniers, naufragé sur une île déserte... Dans tous les cas, le héros
récurrent se trouve être le témoin privilégié de l'injustice du destin
et de la folie des hommes. Ainsi pourra-t-il, à la fin du roman, marcher
le sourire aux lèvres vers la corde qui l'attend. La mort qu'on veut
lui infliger pour le punir d'avoir "agressé" un maton, il la ressent
désormais comme une délivrance...
Une fable violente, toute de bruit et de fureur - mais surtout un hymne aux puissances de l'Imaginaire.
Mon avis
De Jack London, je n'ai lu jusque là que Croc-Blanc (mon premier ode à la liberté et au Grand Nord) et l'Appel de la Forêt. Deux livres plus destinés aux lecteurs jeunesses. J'en garde de très bons souvenirs, et surtout cette envie de liberté et de grands espaces. D'ailleurs, ce sont les mots qui me viennent en premier lorsqu'on évoque l'auteur. Le vagabond des Etoiles fut le dernier livre qu'il a écrit, et même s'il parait bien loin de Croc-Blanc et de l'Appel de la forêt, même si le thème ne semble pas si prêté sur le coup, ce sont mêmes mots qui me viennent à l'esprit après ma lecture. Libertés et grands espaces. Pour un livre se déroulant dans sa majeure partie dans une prison américaine, cela peut paraître étrange.
Le Vagabond des Etoiles est le testament de Darell Standing, condamné à mort pour avoir agressé un maton. Alors qu'il n'a plus que quelques mois (semaines ?) à vivre, il va nous livrer sa vie alors que, simple condamné à perpétuité à la base, il va passer huit ans en cellule d'isolement pour avoir, soit disant caché de la dynamite dans la prison, chose que bien sur, il n'a pas faite. Au début, il va nous parler de la vie en prison, du complot contre lui et quarante autres et enfin de son isolement. A partir de là, commence pour lui l'horreur, la vraie. Il va connaitre la privation, l'isolement et les jours de camisoles, les longs jours de camisole. Pour réussir à les supporter, Standing va fuir. Pas de la prison à proprement parler, mais de son propre corps. Petit à petit, il va voyager le long de ses vies antérieures.
Ainsi, nous allons le suivre lorsqu'il sera un enfant de sept ans lors de la conquête de l'ouest, ou encore lorsqu'il sera un guerrier viking dans l'armée de Rome, à Jérusalem en même temps que Jésus, ou encore lorsqu'il épousera une princesse coréenne avec qui il connaîtra la disgrâce, ou encore lorsqu'il sera ce Robinson Crusoé, perdu dans une île déserte. Petit à petit, Standing va s'évader et vivre mille vies. Il va redécouvrir la liberté, le bonheur, mais aussi la souffrance, de bien des manières différentes.
Avec ce livre, London critique ouvertement le système carcéral californien de son époque (pour rappel, il a lui-même était prisonnier durant sa jeunesse) et surtout les traitements subis par les prisonniers. Par la parole de Standing, il va dénoncer tout cela, de manière cru et violente. Son récit sera pourtant entrecoupé par une ode à l'imaginaire, avec les décorporations et les vies antérieures de son héros. Là aussi, il va en profiter pour dénoncer certains aspect de l'être humain, la traîtrise, la religion aussi...
Autant le dire, le livre se lit à la fois facilement et à la fois pas du tout. Facilement grâce à l'écriture de London, toujours très agréable à lire, malgré le sujet. Difficile à cause du sujet, bien sur. London ne nous épargne pas grand chose de la vie carcérale tout comme il n'épargne rien à "ses" héros lors des vies antérieures. Les deux font que du coup, on lit tout de même très rapidement les presque 400 pages du roman, parce qu'on veut savoir ce que va vivre Standing dans ses autres vies, mais aussi si il va réellement supporter ce qu'il lui arrive et de quelle manière (bien que l'on sache comme tout cela va finir par lui dès le départ).
Au final, c'est un coup de cœur pour moi. C'est un livre qui mérite vraiment d'être lu, un bel ode à la liberté.
Je suis tellement d'accord avec toi, j'ai également mis ce roman dans mes coups de coeur, et maintenant je le recommande à tout le monde !
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