Fight Club, Chuck Palahniuk
Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2013 pour cette édition
Titre en VO : Fight Club
Année de parution en VO : 1996
Nombre de pages : 304
A lire si :
- Vous aimez les romans assez décousus
- Vous voulez de la violence
- Vous voulez une belle critique de la société
A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire simple
- Vous n'avez pas aimé le film
Présentation de l'éditeur :
Sur le plus haut building du monde, deux hommes exploseront dans dix minutes : Tyler Durden et le narrateur. Flashback. Un jeune cadre conte ses errances d'avion en avion, sa vie passée à ausculter des carcasses de voitures pour le compte d'un constructeur automobile. Bien qu'en bonne santé, l'homme participe à divers groupes thérapeutiques, s'y repaît du malheur des autres et y retrouve le sommeil... jusqu'à sa rencontre avec Marla, une sadomasochiste qui pratique la même imposture. Plus bouleversante encore sera sa confrontation avec Tyler Durden, l'inventeur des fight clubs, ces lieux où de jeunes américains biens nés se battent à mains nues jusqu'à l'épuisement. Peut-être pour donner un sens à leur vie. Peut-être parce que dans ce chaos consumériste qui sert de monde, "la douleur est la vérité, l'unique vérité". Mais pour Durden, il faut aller beaucoup plus loin...
Mon avis
Je dois bien avouer que même si je n'ai jamais vu le film (oui je sais, c'est récurent chez moi, mais promis, je me rattrape petit à petit), je connaissais l'histoire de celui-ci. Devenu culte bien après sa sortie au cinéma grace au bouche à oreille, l'une des ses répliques a été plus que reprise. Alors forcément, Fight Club, même si on a pas vu, on connait. Mais je ne suis pas sure que tous les fans du film soient au courant que ce fut d'abord un livre. Et d'ailleurs, il vaut quoi ce bouquin ?
Et bien, La première règle du fight club est : il est interdit de parler du fight club.
La deuxième règle du fight club, c'est qu'il est interdit de parler du fight club.
Oui, j'aurais carrément pu finir mon avis sur ces deux règles, j'ai failli d'ailleurs... Mais ça aurait été injuste pour le roman.
Le livre commence par la fin, Tyler et le narrateur dont nous ne connaîtrons jamais le nom, se trouvent sur le toit d'un immeuble en pleine destruction. Immeuble qui doit sauter dans dix minutes. Cela, le narrateur le sait parce que Tyler Durden le sait. A partir de là, flashback. Nous allons découvrir pourquoi ils sont là-haut, en commençant par le début, la rencontre entre le narrateur et Marla Singer puis entre le narrateur et Tyler Durden lui-même. C'est là que commence la quête de destruction du narrateur.
Car le livre parle bien de destruction, pas seulement celle du narrateur d'ailleurs. Derrière cette histoire bien violente, qui semble souvent bien décousu à l'image de ce que peu vivre et ressentir le narrateur, il a y aussi une belle critique de la société de consommation, de la société tout court. A travers le narrateur, Tyler et Marla, nous allons découvrir une manière de se rebeller contre cela, la plus violente, la plus fatale surement. Et l'auteur s'en donne à coeur joie, il n'y pas à dire, pour défoncer tout cela. Mais justement, ne défoncerait-il pas des portes ouvertes ? Presque dix ans après la parution du livre, j'aurais peut-être tendance à dire oui, tellement on a pu parlé de cela. Mais en le remettant dans le contexte de son année de sortie, non, pas vraiment. Encore moins lorsqu'il parle de la "place" de l'homme et de sa sexualité. D'ailleurs, oui, il enfonce des portes ouvertes maintenant, mais malheureusement, le problème reste récurrent à notre époque. Et c'est là que le livre tient du culte, comme son fils, dans l'intemporalité de ses propres. De plus, l'auteur critique, oui, mais il laisse surtout aux lecteurs la possibilité de se faire sa propre opinion, offrant au livre plusieurs sens de lecture (puisque personne ne réagit forcément pareil). Ainsi l'histoire du narrateur parle à beaucoup plus de monde, que se soit dans la partie schizophrène (ne me dites pas que vous ne savez pas ça, même moi, sans avoir vu le film je le savais), dans la critique de la société ou encore dans toute la partie homosexuelle du livre (oui, la relation entre le narrateur et Tyler est tout de même ultra sexuelle je trouve)
Au final, le livre est vraiment bon, même si parfois, j'ai trouvé que Palahniuk souffre un peu trop de tics d'écriture. D'ailleurs, son style saccadé, fait de courtes phrases, courts paragraphe, permet d'entrer plus rapidement dans le livre et dans la tête du narrateur. On comprend facilement pourquoi il est devenu culte et parle autant à toute une génération.
"Vous n'êtes pas un beau flocon de neige merveilleux et unique. Vous êtes la même matière organique en train de pourrir que n'importe qui d'autre, et on appartient tous au même tas de compost."
" Nous sommes les enfants de l'histoire, entre aînés et cadets, élevés par la télévision dans la conviction qu'un jour nous serons millionnaires, vedettes de cinéma, stars du rock, mais cela ne se fera pas. Et nous sommes simplement en train d'apprendre ce petit fait, dit Tyler. Alors ne déconnez pas avec nous."
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